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Les femmes qui travaillent (et gagnent plus que leur mari)

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Rafa2007
Messages: 45
Bonjour Rav,

Comme toujours, merci infiniment pour toutes vos réponses. Ma question n'est, je le crains, pas très précise. Mais j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs personnes (surtout des femmes qui, je le précise, sont de ma famille) qui restent traditionalistes ou se tournent vers les massorti, ou tout du moins réfléchissent à le faire car elles trouvent que les femmes qui travaillent, et particulièrement celles gagnant plus que leurs maris, ne correspondaient pas au judaïsme "orthodoxe".

Pour être concis, bien que la place de la femme est un énorme sujet, quel est le point de vue de la Torah sur les femmes travaillant et qui sont le seul ou le principal salaire ?

Merci beaucoup Rav et désolé pour la question aussi vague.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
Bonjour Rav, comme toujours, merci infiniment pour toutes vos réponses. Ma question n'est, je le crains, pas très précise mais j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs personnes (surtout des femmes, qui je le précise étaient de ma famille) qui restaient traditionalistes ou se tournaient vers les massorti, ou tout du moins réfléchissaient à le faire, car elles trouvaient que les femmes qui travaillaient et particulièrement celles gagnant plus que leur mari ne correspondaient pas au judaïsme "orthodoxe". Pour être concis : bien que la place de la femme est un énorme sujet, quel est le point de vue de la Torah sur les femmes travaillant et qui sont le seul ou le plus gros salaire ?
Merci beaucoup Rav et désolé pour la question aussi vague


Effectivement, c’est assez vague. Je ne sais pas exactement sur quel point (lié aux femmes qui travaillent) vous voulez mon avis.

Je me lance et on verra :
Je ne vois pas le rapport entre gagner plus que son mari et le judaïsme Massorti.
Je connais des femmes orthodoxes qui gagnent plus que leurs maris et il y en a beaucoup, surtout chez les Avrekhim de nos jours.
Elles n’ont pas le sentiment de ne pas correspondre au judaïsme classique (/orthodoxe).
Si elles pensent que le judaïsme orthodoxe ne tolère pas d’autre place pour la femme qu’à la cuisine, force leur sera de revoir leur copie lorsqu’elle verront ce qui se passe à Jérusalem et ailleurs chez les Avrekhim qui sont -on ne peut plus- orthodoxes et chez qui les femmes gagnent souvent beaucoup plus que les maris.

Par contre, je pense deviner ce qui les dérange dans le judaïsme « classique » (traditionnel/orthodoxe), ça n’a pas directement à voir avec le job ou la fiche de paie de chacune, c’est tout simplement qu’il y a (depuis un bon moment) une prolifération de rabanim qui s’adressent aux femmes comme à des demeurées.
Les cours pour femmes sont souvent de niveau ras des pâquerettes, un observateur objectif reconnait tout de suite que les cours qui s’adressent aux femmes sont lamentables (ou en tout cas pire que ceux destinés aux hommes).

De manière générale, en France, les shiourim (non destinés à un public de Yeshiva) sont de bas niveau, mais lorsqu’il s’agit de shiourim pour femmes, certains semblent se permettre de faire des « efforts » conséquents pour rabaisser encore plus le niveau.

Du coup, souvent, les femmes ne trouvent pas de cours qui leur plaisent (il est difficile, ou à tout le moins "pas agréable", d'écouter quelqu'un nous parler comme on s'adresse à un abruti), surtout si dans le cadre de leur profession elles sont amenées à faire usage de leur cervelle, elles ne peuvent que ressentir cruellement le décalage avec la Torah qu’on leur présente.

Les femmes d’Avrekhim voient moins le problème car elles sont souvent mères de familles nombreuses et n’ont pas les loisirs d’aller écouter des cours de Torah, leur lien avec la Torah passe par des discussions avec leurs maris qui sont -pour le coup- assez au courant, ou par des livres qu’elles lisent (et ayant généralement étudié en séminaire avant de se marier, elles savent aborder des Sfarim où il y a de la réelle instruction).

Mais c’est différent pour une femme en France qui n’est pas passée par le séminaire et dont le mari n’est ni Avrekh ni Talmid ‘Hakham, elle se retrouve à lire des livres du type « Le Midrach raconte » qui présente les Midrashim les plus farfelus comme des vérités historiques, ou autres ouvrages similaires, et elle va écouter des cours de rabanim qui sont d’un niveau semblable et lamentable.
Si elle veut échapper aux histoires de tapis volants et de magie noire, elle doit se cantonner aux shiourim sur le Shaatnez, le ‘Hinoukh, les Tolaïm et petites bestioles, et le Lashon Hara.

N'allez pas croire que je sois en train de faire du Lashon Hara sur ces cours où l’on cherche la petite bête dans les problèmes de Shaatnez, ça ne serait pas un bon ‘hinoukh, mon intention est seulement d’exprimer le sentiment de ras-le-bol de certaines auditrices privées de shiourim diversifiés et intéressants.

Même un cours de Halakha sur ces sujets, par exemple le Lashon Hara, s’il était donné avec plus d’esprit, plus d’analyse, plus d’inventivité, plus de précision et de Svara, il plairait à ces mêmes personnes.
Si l’on présente les explications, Svarot et Shitot, ça devient forcément beaucoup plus intéressant que si l’on se contente de citer des réprimandes et menaces moussariques envers le contrevenant qui dirait du Lashon Hara, ou des histoires magiques et intrigantes sur comment Rabbi untel a réussi à ne pas être Mekabel un Lashon Hara…

Bref, je pense que si ces femmes dont vous parlez avaient accès à des shiourim plus intelligents, elles n’iraient pas chercher chez les Massortis ou autres.

Car je suppose que les Massortis (et autres), ne se font pas un devoir de parler aux femmes comme à des arriérées.

J’encourage donc les rabanim à élever le niveau des shiourim pour femmes, et j’encourage les femmes à chercher des shiourim intéressants au lieu de « rejeter » l’orthodoxie et ce qui va avec.

En attendant, il faut savoir que le médiocre niveau des cours pour femmes n’est pas commandé ni imposé par l’orthodoxie (sauf peut-être dans l’esprit de certains ?).

Conclusion : le fait de travailler et/ou gagner plus que son mari, n’est pas supposé écarter la personne de l’orthodoxie. Les « cours pour femmes » sont parfois décevants car les femmes FFB (frum from birth) mariées à des Avrekhim n’éprouvent pas souvent le besoin de suivre des cours et se nourrissent spirituellement autrement.

Tandis que les femmes BT (Baalei Tshuva) sont (parfois à tort) considérées comme « débutantes », donc des rabanim se permettent de leur donner des cours de faible niveau, et parfois ça dérape en cours pour demeurées.

J’encourage ces femmes à entreprendre des études par elles-mêmes pour commencer, en attendant de trouver des shiourim intéressants.
L’étude du Tanakh (avec Mefarshim), celle des Tehilim (pas la lecture mais l’étude des Mefarshim), ou des Pirkei Avot (là aussi avec Mefarshim), est facile d’accès et très intéressante.

Pour le reste, je suis sûr qu’il doit y avoir des cours intéressants sur internet, sans avoir recours aux mouvements qui font dévier le judaïsme.
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