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Chadkhanith bénévole et le mazal des mariés

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St70
Messages: 6
Bonjour Rav,

ma femme désire aider les célibataires à se marier. Elle a commencé à contacter différents célibataires et on l'a aussi mise en relation avec des chadkhanith. Elle fait cela bénévolement.

De nombreuses chadkhanite (payantes) lui en ont fait le reproche, lui disant qu'il est obligatoire pour le couple de payer, sinon ce serait dangereux pour leur mazal. Y a-t-il une source à cela ?
Si oui, doit-on en tenir compte et de quelle manière ?

Merci d'avance pour votre réponse.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6787
Citation:
ma femme désire aider les célibataires à se marier.
Elle a commencer à contacter différents célibataires et on l'a aussi mise en relation avec des chadkhanith.
Elle fait cela bénévolement.
De nombreuses chadkhanite (payantes) lui ont fait le reproche, lui disant qu'il etait obligatoire pour le couple de payer, sinon c'etait dangereux pour leur mazal.
Y-a-t-il une source à cela?
Si oui, doit-on en tenir compte et de quelle manière?


Kol Hakavod à votre épouse.
Il semblerait plutôt que la motivation des dites shadkhaniot soit la crainte d’une concurrence déloyale 😊.
Car c’est faux, il n’y a rien de « dangereux » si votre femme propose des shidoukhim bénévolement.

Ces dames se trompent à partir de sources selon lesquelles il serait néfaste pour le Mazal des mariés de ne pas payer la Shadkhanit LORSQU’ELLE se fait rémunérer pour ses services [voir Tshouvot Vehanhagot (I, §736) et il y a des histoires du ‘Hazon Ish et autres Gdolim ayant dit à ceux qui venaient leur demander une Brakha pour avoir un enfant qu’ils devaient payer leur Shadkhan (Or Israel vol.21, p.98)].
Mais si la Shadkhanit refuse d’être payée et souhaite œuvrer gratuitement, on ne peut pas le reprocher aux mariés et il n’y a aucune obligation de paiement ni de la part des mariés ou leurs parents, ni de la part de la Shadkhanit (de se faire payer) (Ashrei Haïsh E’’H I, §5,10).

De plus, il faut savoir que c’est une habitude ashkenaze (que de considérer le paiement de la Shadkhanit comme un devoir) dans les pays sfarades les shadkhanim étaient bénévoles.
Certes si cela évolue ça change le minhag et on doit se baser sur le Minhag de l’endroit (pays/ville) sans tenir compte du passé ni des origines, mais le fait est qu’il est encore difficile de dire que ce soit le Minhag en France ; la majeure partie des français, lorsqu’ils proposent un Shidoukh, refusent d’être payés et le font gracieusement pour aider les gens à se marier, c’est tout.

Rav Rozenberg insistait beaucoup pour que l’on paie la Shadkhanit, c’est qu’il était israélien et voyait donc une nécessité de payer.
C’est assurément le cas en Israël, où le Shadkhan/la Shadkhanit aspire à être payé(e), dans ce cas, c’est une obligation halakhique de payer et c’était aussi le cas, avant la Shoah dans les pays ashkenazes.
Mais de nos jours, en France, si la Shadkhanit souhaite ne pas être payée, il n’y a aucun souci (et même en Israël, si elle souhaite sincèrement ne pas être payée, il n’y a pas de souci, c’est juste que c’est beaucoup plus rare et qu’on n’en est pas toujours sûr).

Bien entendu, une Shadkhanit qui souhaite être payée est dans son droit, c’est un investissement de temps et de compétences qui n’est pas négligeable, il est normal que cela puisse se monnayer.
Après, étant donné qu’en France il n’y a pas (en dépit de la volonté de Rav Rozenberg et autres rabanim israéliens en France) de tarif fixe vraiment imposé, il est bon de tenir compte des paramètres humains et des difficultés de chacun.
Si la Shadkhanit est aisée et les ‘hatanim pauvres, il faut savoir revoir ses tarifs à la baisse. Inversement, si la Shadkhanit est en difficulté financière, s'est beaucoup investie dans le shidoukh, et que les ‘hatanim vivent largement, il convient de payer convenablement.

De toute façon, dans ces cas où il y a refus d’être payé, l’habitude est de faire un petit cadeau à la Shadkhanit (car elle a quand même passé du temps à s’occuper du Shidoukh), et ce cadeau est considéré comme un paiement.

La Shadkhanit qui ne se fait pas payer, souvent, se laisse un peu aller au gré du vent et ne fait pas d’efforts particuliers pour trouver des propositions ou pour expliquer à l’un ou à l’autre ce qu’il faudrait (c’est aussi pour cela que rav Rozenberg voulait instaurer l’obligation tarifée de payer comme en Israël, dans l’esprit de la Gmara Baba Kama (85a) sur le médecin « אסיא דמגן מגן שוה »).
D’un autre côté, la Shadkhanit payée, perd souvent l’objectif principal de vue : aider les concernés.
Si dans tous les métiers il est bon d’œuvrer en mode « ‘hessed », c’est encore plus nécessaire dans les Shidoukhim, il est primordial que l’objectif principal de la Shadkhanit soit de faire du ‘Hessed, et le faire avec Messirout (abnégation).
La mauvaise réputation des Shadkhaniot n’est pas gratuite, souvent elles ne savent pas trouver la bonne limite entre encourager et faire du forcing.

Heureusement, il en existe quelques-unes qui sont réellement (totalement) motivées par le ‘Hessed, mais (même si chacune d'elles se reconnaitrait en lisant ces mots) elles sont minoritaires.

Si votre épouse veut adhérer à ce petit groupe de Tsadkaniot dévouées, qu’elle soit bénie et qu’Hashem l’aide à offrir bénévolement un meilleur service que les Shadkhaniot payées.
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