Citation:
J'ouvre un nouveau fil pour rebondir sur la reponse dans laquelle vous indiquez que Mar Zoutra indique qu'il s'agissait d'une personne de petite taille (je n'ai pas la possibilité de mettre le lien désolé).
Le Talmud dit pourtant clairement, en plusieurs endroits, qu'affubler quelqu'un d'un surnom peu flatteur est gravissime (pas de part au monde futur? Ne reçoit pas la Chekhina ? Comme s'il versait son sang ? Je ne sais plus, mais ça avait l'air pas terrible comme comportement).
Comment comprendre que des Amoraim puissent se traiter de "nain" ou "fils de nain" (ben nanas?) Ou même le fait de dire "gros comme Papa bar Aba" (baba kama 10b)...
Oui, vous parlez de ce lien :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=58179#58179
Effectivement, ‘Hazal
(Baba Metsia 58b) condamnent au Guéhinom perpétuel ceux qui transgressent certains péchés :
Adultère,
humiliation publique d’autrui,
et מכנה שם רע לחבירו c-à-d celui qui donne un surnom péjoratif à son prochain.
כל היורדין לגיהנם עולים, חוץ משלשה שיורדין ואין עולין. ואלו הן: הבא על אשת איש, והמלבין פני חבירו ברבים, והמכנה שם רע לחבירו
Il faut tout d’abord souligner ce qui est écrit dans
Tosfot (Meguila 27b) qu’il ne s’agirait que d’un surnom de « Pgam Mishpa’ha » (laissant entendre qu’il vienne d’une famille imparfaitement Ksheira), par exemple le traiter de Mamzer.
Cependant, même s’il ne s’agit pas un Pgam Mishpa’ha, tant qu’il s’agit d’un surnom moqueur et vexant, il y aura un problème au titre de Onaat Dvarim (Min Hatorah) ou a minima un Issour Derabanan pour les cas où il est déjà habitué (dash) à ce surnom [cf.
Tiféret Israel (Sanhédrin X, 11)].
Lorsqu’il est dit dans
Baba Kama (daf 10) que Papa Bar Aba était gros, il faut d’abord savoir que c’est le concerné qui l’a dit, sur lui-même. C’est rav Papa, alias Papa bar Aba, qui dit qu’il est gros.
Mais si l’on peut y voir un défaut ou une honte de nos jours, ce n’était pas le cas à son époque où l’homme gros était considéré pour sa force
(on parle depuis d'un homme "fort").
Il ne s’agissait que d’un constat, que tel homme est gros, et cela ne vexait pas de dire qu’il était gros.
Il en va peut-être de même pour «
petit » dont nous parlons.
Ce n’est assurément pas un Pgam mishpa’ha, et l’homme de petite taille ne se vexait pas d’être appelé petit ou Nanas.
Il y avait peut-être des façons plus méprisantes de le dire, et là c’est assour, par exemple le surnom de R. Zeira donné par les voyous de son quartier qui l’appelaient entre eux «
courtes pattes brûlées » (car il était petit et avait les jambes et pieds brûlés).
Mais simplement dire « petit » ou « nain » ne semblait pas humiliant (même si, de nos jours, « nain » serait humiliant, preuve en est : les personnes atteintes de nanisme demandent qu’on ne parle pas d’elles avec ce terme, mais en disant « des personnes de petite taille », c’est que « petit » n’est pas méprisant, mais « nain » le serait. CQFD.
C'est de la convention tout ça.
Les noms de famille « Petit », « Klein » et « Katan » prouvent qu’il était acceptable d’être appelé ainsi sans se formaliser.
