Citation:
J'ai remarqué au fil du temps que certaines mitsvot ou même mesures de piétés sont plus respectées que d'autres mitsvot. Par exemple, concernant le fait de ne pas parler entre Netilat Yadayim après la brakha et Motsi (qui n'est pas forcement une interdiction Meikar Hadin) quitte à refaire la netila + brakha (ce qui est interdit dans la majeure partie des cas) ou encore le fait de se laver les mains avec un Keli en sortant des toilettes (comme le préconise le Hazon Ish et bien d'autres rabbanim Ashkenazim) et encore bien d'autres...
Comment cela se fait-il que certaines personnes sont ultra makpidim sur le fait de respecter ces hanhaguot ou midat Hassidout alors que certaines obligations comme Mayim Aharonim ou encore la Netila avant de tremper un aliment dans un liquide sont quasiment délaissés par beaucoup de monde ? Est-ce un problème que l'on trouve seulement en France ?
Non, je ne pense pas que ce soit l’apanage exclusif des français, on trouve ça dans d’autres pays aussi.
Néanmoins il faut comprendre que parfois certains points ne sont vus que par le prisme du Possek auquel on se réfère. Ainsi, les adeptes du ‘Hazon Ish trouveront nécessaire d’utiliser un Kli pour la Netila post WC, ce que vous appelez Midat ‘Hassidout ne l’est que dans votre esprit, pour d’autres c’est « la halakha ».
Inversement, vous voyez dans les Mayim A’haronim une obligation incontournable, mais certains Poskim (et depuis les Rishonim) estiment qu’en l’absence de Mela’h Sedomit et si l’on mange avec des couverts, il n’y aurait pas d’obligation de faire Mayim A’haronim, c’est au contraire ça qui deviendrait une Midat ‘Hassidout, ou une Hanhaga Tova (mais pas obligatoire).
Ce que je vous dis-là, c’est que ces gens que vous trouvez fafelus lorsqu’ils attachent plus d’importance à une Midat ‘Hassidout qu’à une Halakha, pourraient légitimement se dire plus ou moins la même chose à votre sujet.
En fait, tout dépend de ce que l'on considère surérogatoire ou "halakhique".
Même s'il existe aussi, bien entendu, des situations où certains vont attacher plus d'importance à des Hanhagot qu'à de véritables Halakhot.
C'est d'ailleurs souvent le cas de quelques Minhaguim qui priment sur des Mitsvot aux yeux de certaines personnes.
(C'est généralement par ignorance.)
On trouvera des gens qui seront très Makpidim sur de simples habitudes qui ne revêtent que difficilement un aspect de Minhag. Et en parallèle, des Mitsvot ou Aveirot clairement établies (comme l'obligation d'étudier le Talmud, ou l'interdit de parler pendant la 'Hazara ou la Kriat Hatorah) passeront au second plan.