Citation:
Ma question peut paraître un peu bateau mais qu'est ce qu'un tsadik en 2024 ?
Un grand nombre de personnes semble attaché à la pratique des mitsvot telle que nous la concevons aujourd'hui : tefilot en minyan, chabat et fêtes, cours de thora fréquents... Mais au niveau de l'état d'esprit, ces mêmes personnes peuvent parfois avoir des préoccupations très matérielles (l'époque n'aide pas...).
À l'inverse, d'autres personnes peuvent avoir des manquements au niveau de la pratique tout en ayant une intériorité et des qualités développées: honnêteté, recherche de la vérité, altruisme désintéressé. Quand je parle de manquements, je ne parle pas de issourim graves du niveau de karet, mais plutôt d'un sentiment de détachement vis-à-vis des pratiques, tel que la fréquentation de la synagogue ou autre.
En outre, pouvez-vous nous donner des références de cours / livres (hébreu français ou anglais) de propos que vous jugez pertinents sur ce qui est attendu d'un juif dans notre époque ?
Vous soulevez un point crucial et capital : se soucier que notre accomplissement des Mitsvot soit une Avodat Hashem, un culte de D.ieu.
La pratique de ces gens telle que vous la définissez
(« tefilot en minyan, chabat et fêtes, cours de thora fréquents... Mais au niveau de l'état d'esprit, ces mêmes personnes peuvent parfois avoir des préoccupations très matérielles ») ne sert qu’à préserver un cadre pour ne pas qu’ils partent à la dérive.
C’est une Avodat Hashem superficielle mais elle a au moins cet avantage. Car si vous leur retirez les cours, ou le shabbat, ou la Tfila Beminian, ils finiront par dériver et s’écarter de D.ieu encore plus.
D’un autre côté, celui qui a des «
des manquements au niveau de la pratique tout en ayant une intériorité et des qualités développées : honnêteté, recherche de la vérité, altruisme », même s’il évite les issourim qui entrainent un Karet, ce n’est pas suffisant non plus.
C’est certes un « culte », mais imparfait en cela qu’il laisse de côté certaines Mitsvot. Accepter toute la Torah à l’exception d’une seule Mitsva, suffit pour être considéré Moumar et être maudit par la Torah elle-même ! (cf.
Dvarim 27,26 et
Ramban ad loc. Voir aussi
R. Yona dans
Shaarei Tshouva I,§6).
Bref, il faut accepter toutes les Mitsvot (pas uniquement celles qui entrainent un ‘Hiyouv Karet), tout en se souciant que nos mitsvot ne soient pas détachées de notre réalité et qu’elles s’inscrivent donc dans une Avodat Hashem.
Concrètement, à part l’action des Mitsvot, il y a 2 autres aspects nécessaires :
1) Les Midot, travailler et polir son caractère en combattant les mauvaises Midot, et acquérir de bonnes Midot.
2) Travailler et approfondir les « mouskalot » -en langage moderne on dit les « hashkafot ».
Cela veut dire que même un Tsadik qui accomplit toutes les Mitsvot et qui travaille ses Midot de manière satisfaisante, n’est pas encore « parfait », en cela qu’il faut aussi acquérir des hashkafot plus justes et plus profondes.