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À propos des origines de 'Hanouka

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Jacques Kohn ZAL
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S'il est vai que le Talmud tend à minimiser l'importance de la victoire militaire des Maccabées dans la définition qu'il donne de la fête de 'Hanouka (voir Chabbath 21b), cette victoire occupe une place essentielle dans notre tradition.
Un grand nombre de nos coreligionnaires ne voient aujourd'hui 'Hanouka qu'au travers des dreidels et des latkes, et ils célèbrent cette fête comme une imitation de celle de Noël. Ils ressemblent en cela à beaucoup de Juifs de l'époque des Maccabées. Dans la guerre que ceux-ci ont menée, ils avaient à affronter en réalité deux forces ennemies : celle des envahisseurs grecs voués au paganisme, et celle de leurs sympathisants juifs à l'hellénisme enthousiaste.
Les Juifs hellénisés constituaient la majorité de la population d'Erets Yisrael, et la guerre de libération menée par les Maccabées a été pour l'essentiel une guerre civile menée par des Juifs religieux contre des Juifs non-religieux.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se reporter au Séfèr ha-Makabim (I 2, 27) :
Les troupes grecques avaient fait irruption à Modiin, et elles exigeaient que les Juifs sacrifient un porc à leurs divinités. Le dirigeant de la ville, Mattathias, refusa.
Mais les envahisseurs trouvèrent un Juif hellénisé prêt à « collaborer ». Alors qu'il était sur le point d'abattre la bête, Mattathias le poignarda, tuant aussi le dignitaire grec présent sur place. Puis il se tourna vers la foule et annonça : « Suivez-moi, vous tous qui êtes pour la loi de Hachem et qui restez fidèles à Son alliance ! »
Sachant qu'ils seraient désormais traqués sans merci, Mattathias et ses fidèles s'enfuirent dans les montagnes.
À la tête d'une troupe peu nombreuse et peu habile dans l'art de la guerre, Mattathias mena un combat courageux et empreint de sainteté.
Un jour, certains de ses hommes furent cernés par l'ennemi. C'était Chabbath, et ils refusèrent de se battre pour ne pas le profaner. La journée s'acheva dans un bain de sang. C'est à la suite de cette catastrophe que fut stipulée la halakha selon laquelle les lois du Chabbath sont suspendues lorsqu'il existe une menace pour la vie humaine (Michna Yoma 8, 6 ; Yoma 85a et b ; Ketouvoth 5a ; Séfèr ha-Makabim (I 2, 41).
Pendant que les combats faisaient rage, les Grecs décidèrent de profaner le Temple de Jérusalem. Ce sacrilège, au cours duquel furent massacrées des femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants, eut lieu le 25 décembre, ce jour correspondant au solstice d'hiver (I Séfèr ha-Makabim 1, 59).
Pour les Grecs, c'était un jour de fête, qui célébrait le solstice d'hiver et le début de l'allongement de la durée de la journée, d'où son nom : « anniversaire du soleil ».
Quelques siècles plus tard, le 25 décembre deviendra la fête que nous connaissons encore aujourd'hui, et qui n'a jamais été débarrassée de ses origines païennes.
C'est trois ans plus tard, le 25 kislev, que les Maccabées ré-inaugureront le Temple et y feront resplendir la menora dans les circonstances que nous connaissons. On peut imaginer que le choix de cette date a été délibéré, comme marquant la revanche des Juifs et de leur fidélité à Hachem sur le paganisme et le matérialisme des Grecs.
Et l'on comprendra aussi qu'un Juif ne puisse d'aucune façon s'associer ou participer aux festivités aux côtés desquelles ont lieu celles de 'Hanouka.
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