La règle selon laquelle la Tora n’a pas été écrite selon un ordre chronologique (Ein mouqdam ou-meou‘har ba-Tora) est donnée dans la Guemara (Pessa‘him 6b et Sanhédrin 49b).
Précisons d’emblée qu’elle s’applique d’un récit à un autre, mais jamais à l’intérieur d’un même récit.
Si elle a donné lieu à maintes controverses, la plus célèbre étant celle qui a opposé Ramban (Na‘hmanide) à Rachi, elle se justifie de diverses façons :
D’un point de vue conceptuel, elle exprime l’idée que l’histoire des événements est négligeable par rapport à celle de l’évolution humaine.
Sur le plan religieux, elle montre que la Tora n’est pas un livre d’histoire et qu’elle ne doit pas être traitée comme tel. La règle de ein mouqdam met en valeur l’idée que l’on ne doit pas laisser s’y complaire ceux qui n’en sont pas dignes, et qu’il faut les tenir à l’écart de sa mystique et de ses secrets.
Je rappellerai, à titre d’illustration, que Rachi enseigne (ad Chemoth 24, 1) que le chapitre 24, dans la parachath Michpatim, a été dit le 4 siwan, soit avant les Dix commandements, alors qu’il a été écrit comme leur faisant suite. Cette affirmation implique que les enfants d’Israël ont proclamé : « Nous ferons et nous écouterons » (Chemoth 24, 7) avant la Révélation du Sinaï. Ce bouleversement de l’ordre chronologique peut être compris comme ayant eu pour but de mettre en valeur le lien substantiel entre les Dix commandements et les autres des 613 mitswoth, et peut-être aussi de permettre au judaïsme de s’affirmer face au christianisme.
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum