Selon le Choul‘han ‘aroukh (Yoré dé‘a 241, 9), celui qui s’est converti au judaïsme est tenu d’honorer ses parents. Il n’a le droit ni de les frapper, ni de les maudire.
La Guemara nous apprend (Qiddouchin 31a) : « Voyez ce qu’un Gentil d’Achqelon, Dama ben Netina, a fait pour son père ! Les Sages se sont présentés chez lui pour acheter une pierre précieuse destinée au éfod. Son père étant endormi, et la clé du coffre dans lequel était conservée la pierre étant placée sous son oreiller, le fils refusa d’aller chercher cette clé, ne voulant pas l’importuner. Hachem le récompensa, et l’année suivante naquit dans son troupeau une vache rousse. Les Sages étant revenus le voir, il leur déclara : “Je sais que vous êtes prêts à payer pour cet animal autant que je vous demanderai, mais je ne vous en réclamerai que la somme que j’ai perdue l’an dernier parce que j’avais honoré mon père.” »
Pourquoi Dama ben Netina a-t-il mérité une vache rousse en récompense d’avoir honoré son père ?
Lorsque ce non-Juif s’est tellement distingué dans la mitswa d’honorer son père, répond le Admor de Kotzk dans son Emeth wé-émouna, une vigoureuse accusation a été entendue au Ciel contre Israël : Ce n’était pas un Juif, mais un Gentil, qui avait consenti un aussi grand sacrifice pour accomplir une mitswa.
C’est pour répondre à cette accusation que le Saint béni soit-Il a fait en sorte qu’une vache rousse naisse dans les étables de ce même Gentil. Sont alors venus les Sages d’Israël, prêts à payer n’importe quelle somme pour exécuter un commandement constituant un ‘hoq, c’est-à-dire une mitswa dépourvue de toute raison apparente. Comme en contraste à leur démarche, Dama ben Netina avait accepté un grand sacrifice à seule fin d’en exécuter une autre, très facile à comprendre, celle-là : honorer son père.
Ce qui est valable pour un non-Juif l’est à plus forte raison pour celui qui s’est converti au judaïsme.