Citation:
J'ai suivi en Israël une formation de "iv'houn tsiourim", qui est une branche de graphologie. Il s'agit de faire une analyse du dessinateur (en général enfant, mais souvent adulte) en fonction de certains dessins qu'on lui demande de dessiner (notamment un arbre, et également "étoiles et vagues"). Je précise que j'ai suivi cette formation pour en faire une parnassa, et non (uniquement) par intérêt.
Je me suis rendue compte récemment de l'interdit de dessiner un astre - très peu connu, au passage. La plupart des personnes que j'ai interrogées savent vaguement - au mieux - qu'on ne peut pas dessiner un soleil entier, mais c'est tout. A l'école, personne n'a jamais dit aux enfants qu'il était interdit de dessiner soleil / lune / étoiles. Dans les dessins des parachioth (briath haolam, rêves de yossef) ou dans les livres pour enfants illustrés, on voit des soleils etc.
Est-ce que je peux demander à quelqu'un (enfant ou adulte) de dessiner ces dessins ? En particulier celui des vagues et étoiles, mais même celui des arbres pourrait poser problème, parce que souvent, les gens rajoutent un soleil à leurs dessins. (Y aurait-il un problème de lifné iver ?)
Est-ce que quelqu'un peut dessiner des "astres" pour se faire analyser ses dessins ?
Le dessin n'a pas d'importance en tant que tel, et n'est pas censé être conservé, et le but n'est pas de dessiner à proprement parler mais l'analyse psychologique.
Je précise que l'enseignante de la formation est froum (israélienne, hassidout gour), avec beaucoup d'expérience dans le domaine. Je lui ai fait passer ma question par sa secrétaire, et la secrétaire m'a répondu :
זה לא נחשב כוכבים. זה ציורי ולא זו המטרה. אבל היא לא בררה את זה מעולם
Comment se fait-il que ce problème soit si peu connu, et à partir de quel âge en parler aux enfants ? Mes enfants sont au BY, 'héder, et co, mais ce problème n'a jamais été soulevé.
Dessiner des vagues ne pose pas problème, votre question est surtout sur les étoiles.
Etant donné qu’elles seront dessinées plutôt comme des étoiles de mer que comme de réelles étoiles (qui elles sont sphériques), il y a lieu d’autoriser.
Bien qu’on puisse se demander si ça ne serait pas à rattacher à la discussion à propos de dessiner un croissant de lune, Ma’hloket entre le
Maharam Alsheikh (§77) qui est cité par le
Darkhei Tshouva (Y’’D §141, sk.38) et qui autorise puisque ce n’est pas la réelle forme de la lune, et de l’autre côté le
Maharit (Shout Maharit Y’’D §35) soutenu par le
Shoel Oumeshiv (Mahad. Kama, III, §71) pour qui c’est interdit étant donné que la lune nous apparait sous cette forme.
J’y vois tout de même une différence avec les étoiles qui ne nous apparaissent pas vraiment sous la forme conventionnelle.
Si vous avez un enfant doué pour le dessin qui va reproduire des étoiles exactement comme elles nous apparaissent dans le ciel, nous pourrions nous poser la question, mais je ne pense pas que ce soit ce qui vous arrive, par conséquent je ne vois pas de problème.
Quant à un dessin de soleil lorsque vous lui demandez de dessiner un arbre, vous n’avez pas à vous sentir responsable s’il vous dessine un soleil tant que vous ne le demandez pas, et rien ne vous oblige de demander « un arbre sans soleil ».
Par contre, si un enfant vous dessine un soleil, dites-lui que ce n’est pas évident sur le plan halakhique (c’est une Ma’hloket Rishonim dans le cas où c’est un dessin (plat) et non une gravure).
Pour plus de détails, voyez ce que j’ai écrit ici :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=48154#48154
j’y parle aussi des dessins dans les livres et notamment dans des livres de prières, ainsi que des dessins de soleil et astres de la « Rachi Choule » (synagogue de
Rav Rozenberg z’’l).