Lo Titegodedou

Bonsoir Rav,
Dans la halakha c'est rapporté que lorsqu'on est dans un tsibour on doit suivre le tsibour. Par exemple on ne doit pas mettre les téfilin à la synagogue le matin du 9 av si dans cette syna la coutume est de les mettre l'après midi.
Quelles sont les limites de cette alakha .
Par exemple un achkenaz peut-il se lever pendant la lecture de la torah dans un minyan sepharade où tout le monde reste assis ?
Un tunisien peut-il se lever pendant lekha dodi s'il prie avec des marocains ou ça n'est pas bien car il ne suit pas l'assemblée ?

Kol touv

Il y a deux choses distinctes:
Lo Titgodedou, qui pourrait s'appliquer aux problèmes d'ordre religieux.
Et les règles de bienséance, qui concernent ce dont vous parlez d'être debout ou assis pour Lekha Dodi etc.

La règle est de ne pas être debout quand tous sont assis, ni être assis quand tous sont debouts (Massekhet Derekh Erets Zouta fin de §5) (et voir Baer Heitev O''H §170, sk.16), mais -n'étant pas une règle religieuse en son essence- elle ne s'applique que lorsque le bon sens l'indique.

Si l'on se trouve parmi les marocains qui se lèvent pour Lekha Dodi, rester assis sera toléré si de toute façon certains restent assis (en raison de leur faiblesse ou autre).
Mais il est préférable, a priori, de se lever et faire comme la masse des gens.

Pareil pour se lever pendant la Kriat Hatorah, si l'on peut techniquement se lever sans choquer ni étonner qui que ce soit, car il penserait que l'on ne cherche qu'à se dégourdir un peu et il y a de toutes façons d'autres fidèles qui se lèvent parfois le temps d'une ou deux aliyot, il n'y a pas lieu de soucier d'un problème de bienséance.

Je précise au passage qu'il n'est pas obligatoire du tout pour un ashkenaze de se lever lors de Kriat Hatorah (la question se poserait plutôt pour Barekhou de chaque Aliya).
Le Maharam de Rothenburg se levait, mais cela ne crée pas d'obligation. C'est un plus, mais facultatif.

Il y avait une synagogue à Lakewood, celle du Rav Its'hak Abadi, où il était interdit de se lever pendant Kriat hatorah!

Selon lui les ashkenazes n'avaient pas besoin de le faire et il était préférable de tous rester assis afin de créer une ambiance propice à l'écoute de la lecture.

Dans le même esprit, il interdisait au Tsibour de lire à voix basse la parasha chacun de son côté pendant le Kriat Hatorah (pour compléter le Shnaïm mikra), car le Kvod Hatorah passe[rait] par un silence total.