Jésus et le Christianisme

Suite aux nombreuses réactions face au nouveau film de Mel Gibson sur la mort de Jesus, j'aurai voulu savoir ce que le Talmud et le judaïsme disent sur Jesus.

Le Talmud de Babylone le nomme "Yéschou Hanotsri", Jésus de Nazareth.
Tous les textes le concernant ont été censurés lors des différentes impressions du Talmud, mais on a conservé ces extraits qui sont maintenant intégrés dans le texte.

Sa culpabilité repose sur deux transgressions graves :
1) Il a détourné les juifs du judaïsme.
2) Il a pratiqué la magie.
Ces deux interdits bibliques encourent la peine de mort.

Certains auteurs parlent de deux individus, portant le même nom, ayant vécu à plus de cent ans d'intervalles et ayant à peu de choses près le même cursus. Ceci peut expliquer les différentes contradictions que l'on trouve dans les écrits chrétiens.
Ayant été empêché par les Sages de l'époque d'utiliser le "Schem Hameforasch", comme il l'avait fait auparavant, il est parti en Egypte apprendre la magie. Ceci peut expliquer sa disparition pendant de longues années.

Beaucoup de ce qui peut être dit du christianisme ne concerne pas obligatoirement celui qui est à l'origine de cette religion. En effet, les pères de l'église et les successeurs ont changé beaucoup de choses.
Toutefois, les bases même de ces enseignements sont en flagrante contradiction avec l'enseignement de la Torah dont ils sont une déviation.

Le Talmud a tendance à identifier le christianisme à Rome et Rome à Esaü, le frère de Yaakov.

De toute façon, un être humain ne peut être D-ieu, ou en être une filiation. Aucun des éléments essentiels, qui dans les Prophètes définissent le Maschia'h, ne se retrouvent en lui. Le caractère éternel des Mitsvoth ne pouvait de toute façon pas être remis en cause, comme il l'a été dans le christianisme.

Mais le Rambam s'est posé la question de savoir pourquoi Haschem a-t-Il permis que se développe aussi grandement de telles religions (islam aussi). Il explique que la diffusion des 24 livres de la Bible vont permettre à toute l'humanité d'être familier avec les notions bibliques et c'est comme un stade intermédiaire entre le polythéisme et le monothéisme pur.

Merci pour cette réponse!
C'était une question que je me posais aussi, alors je suis ravie de la voir, avec sa réponse dans ce forum.

J'ai un jour assisté à un débat sur le thème "Jésus, D., messie ou prophète". Il y avait quelques protestants et quelques catholiques. J'étais la seule juive (par pure curiosité). Comme je ne disais rien, mais que mon sourire devait montrer que je n'en pensais pas moins, on m'a demandé mon avis.
J'ai préféré être très honnête et leur dire que mon point de vue ne pouvait être que subjectif, parce que j'étais juive (et ce point de vue n'engageait que moi). Ils ont insisté, curieux eux aussi.

Voilà ce que j'ai répondu, en utilisant des arguments juridiques (plus neutres) que des arguments bibliques (parce qu'il y avait là des théologiens qui semblaient même connaître l'araméen, et là, je n'étais pas à la hauteur:
"Je ne comprends pas comment il est possible de baser toute une religion sur un seul témoignage - et quel témoignage ! - celui de Marie-Madeleine, prostituée de son état (qui a dit que Jésus avait ressuscité - donc qu'il était d-eiu ou fils de d-ieu ou je ne sais quoi du même acabit). Devant les tribunaux actuels, un tel témoignage serait à tout le moins sujet à caution!".
Eh bien, aucun d'eux n'a su quoi répondre!
Cela a été mon heure de gloire, si je puis dire. En tout cas, je remercie D. chaque jour (ou au moins, chaque fois que je repense à cette histoire), de m'avoir permis de dire en face à des chrétiens ce qui me pesait sur le coeur.
Cela faisait une longtemps que je cherchais à dire quelque chose de ce genre, parce qu'en tant qu'enfant, vers 10 ans, j'ai été manipulée par un professeur de religion catholique (qui savait que j'étais juive), et cela laisse des marques.

Vous avez bien fait d'insister sur le témoignage unique, et qui plus est, susceptible d'être remis en question.

Toutes les religions sont basées sur un "prophète", ou un homme qui témoigne.
Le judaïsme est né avec le témoignage de 600.000 hommes agés de 20 à 60 ans, plus leurs femmes et leurs nombreux enfants, et les veillards : plusieurs millions d'individus. Et nous ne comptons pas les millions d'Erev Rav ! Ils ont tous vécu ensemble la Révélation du Sinaï.

Et quand bien même, il était vraiment ressuscité ! Rien ne permet d'en faire un être à part. La Bible nous montre plusieurs cas de résurrection - et on n'en fait point des divinités pour autant ! Combien d'histoires véridiques sont rapportées par nos Sages et nos Maîtres et relatent des résurrections !
Maïmonide insiste aussi sur le fait que le Messie n'est pas cru par les miracles qu'il est susceptible de réaliser. Il précise simplement les critères de définition du Messie et montre que même les plus grands Sages ont pu légitimement croire que Bar Kocheba, par exemple, était le Messie, sans qu'il ait prouvé quoi que ce soit, puis de constater qu'il fut tué à cause de nos péchés.

Plus encore. Le Midrasch se demande pourquoi D-ieu permet que se réalisent des miracles en relation avec une idole. Et il répond que c'est pour mettre le juif à l'épreuve. Car s'il n'y avait que des miracles dans le cadre de la religion juive, nous n'aurions plus de libre-arbitre.

Alors il m'arrive souvent de dire que si Jésus a fait des miracles ou si des miracles ont lieu à Lourdes, je n'ai aucune raison de ne pas croire.