Le Rav de ma communauté, lors des jours de jeûnes, passe parmi les fidèles lors de l'office de Minh'ah pour la tsedakah : en l'occurence, chacun doit payer une somme correspondant au repas qu'il aurait pris si la journée n'avait pas été un jeûne.
Un jour, je l'ai entendu dire que si l'on ne donnait pas cette somme-là, c'est comme si on n'avait pas jeûné !
Personnellement, j'aurai évité d'être aussi tranchant.
Mais dans une certaine mesure, votre Rabbin avait raison.
La Guemara Berachoth page 6b rapporte au nom de Mar Zoutra : "Igra Detaanita Tsidkata. Littéralement : La récompense du jeûne, c'est la Tsedakah.
Le problème avec les Maamarim de la Guemara, c'est qu'il faut pouvoir les comprendre. Parfois leur application est réduite à des cas particuliers ou à des conditions particulières. Et lorsque la Guemara dit qu'une chose est comme, de quel point de vue est-ce comme ?
Que veut dire Mar Zoutra ?
Parle-t-il de la récompense dans ce monde-ci ou dans le monde futur ?
Et que fait-il de l'effort de jeûner ? Lefoum Tsaara Agra, disent nos Sages dans le Traité des pères - la récompense est fonction de l'effort !!!
Je pense que Mar Zoutra voulait dire ceci : Tous ceux qui jeûnent ont fait des économies, ils ont sauté plusieurs repas.
Ce profit va-t-il dévaluer la valeur de mon Taanit, de mon jeûne ?
Non, et j'ai une solution pour que la récompense de mon jeûne soit entière. Je donne à des pauvres l'équivalent de ce que j'ai économisé en ne mangeant pas et mon jeûne reprend toute sa valeur...car si je ne l'avais pas fait, c'est comme si mon jeûne n'était pas entier.
Voilà ce que voulait probablement dire votre Rabbin.
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