Citation:
on sait que l’Algerie a pris de plein fouet le fléau d assimilation français et qu il ne reste pratiquement plus rien du judaisme d’Algerie. Avons nous déjà des dayanim/Rabbanims connu ou peu connu?
Votre question porte uniquement sur l’Algérie
(contrairement au titre que vous lui avez donné), car pour la Tunisie et le Maroc, ça regorge de rabbanim, vous devez le savoir.
Il n’y a pas que des dattes en Algérie, il y a eu des Talmidei ‘Hakhamim aussi. Certes moins qu’au Maroc, mais il y en a eu.
Voici quelques noms :
Le
Rif (1013-1103) est né en Algérie. Idem son élève
Rabénou Ephraïm.
Il y a aussi eu le
Rivash (
Rabbi Its’hak BarSheshat 1326-1408), le
Rashbats (
Rabbi Shimon Duran 1361-1444), puis son fils le
Rashbash (
Rabbi Shlomo Duran, décédé en 1467), tous trois rabbins à Alger et connus pour leur responsas respectifs.
A l’époque du
Rashbats il y avait aussi
rabbi Ephraïm Enkaoua (décédé en 1442 ou un peu après).
Un de ses descendants bien plus tard est
Rabbi Avraham Enkaoua (1807-1891), né au Maroc, il a dû fuir ce pays pour rejoindre l’Algérie car il avait convaincu une jeune fille juive qui s’était convertie à l’Islam de revenir à la religion de ses pères.
C’était assez mal vu à l’époque et on ne rigolait pas avec ces choses-là.
Il s’est réfugié en Agérie (c’était vers 1850) et il y est resté jusqu’à son décès (1891).
Il y a enseigné la Torah à plusieurs illustres élèves :
R. Nathan Assayag, R. Messod Bensoussan et R. ‘Haim Blia’h.
Il a aussi écrit plusieurs Sfarim.
Rabbi Yaakov Sasportas (1610-1698) est né à Oran, dayan à Tlemcen avant de quitter l’Algérie.
Il est connu pour avoir été un des précurseurs de la guerre anti-Shabtay Tsvi le faux messie.
Alors que presque tous les rabbanim d’Europe et d’Afrique étaient « tombés dans le panneau »,
Rav Sasportas était un des tous premiers à déceler des incompatibilités entre S. Tsvi et le rôle du mashia’h.
Il a aussi laissé des écrits:
Shout Ohel Yaakov (et
Tsitsat Novel Tsvi sur sa bataille contre ce faux messie).
Un collègue algérien dans cette bataille :
R. Saadia Chouraqui (1603-1704), il a vécu un siècle.
Il y a eu
Rabbi Yehouda Ayache (1688-1760), né en Algérie et ayant étudié en Algérie, élève de
Rabbi Refael Serror (lui aussi algérien).
Ses Sfarim les plus connus sont le
Maté Yehouda et le
Shevet Yehouda sur le Shoul’han Aroukh, ainsi que son
Shout Beit Yehouda.
Il a fait sa Aliya et est décédé en Israël, son fils aussi est monté en Erets Israel, mais est tout de même un rabbin né en Algérie, donc je le cite:
Rabbi Yaakov Moshé Ayache (1727-1817).
Rabbi David Moati (1796-1876), il y en a eu deux du même nom à la même époque, on connait mieux le plus jeune, c’est l’auteur de plusieurs Sfraim et il a été Dayan à Alger.
Rabbi Avraham Abikhzer (1866-1944) est né à Oran mais a grandi en Israël.
Comment ne pas mentionner
Rabbi Yossef Messas (1892-1974), certes né au Maroc et décédé en Israël, mais il a été, entre les deux, rabbin à Tlemcen.
Auteur de Sfarim magnifiques, dont le
Shout Mayim ‘Hayim (2T), Otsar Hamikhtavim (3T), Ner mitsva, et beaucoup d’autres (plus de 40 je crois).
Rabbi David Cohen-Skali (1862-1949) , Dayan à Oran, a écrit plusieurs Sfarim dont le
Keren Ledavid, mais est surtout connu pour son responsa
Shout Kiriat ‘Hana David.
Rabbi David Ibn Khalifa (1906-1990), élève de
R. D. Cohen-Skali et de
R.Y. Messas, il a été en Algérie, puis rabbin en banlieue parisienne, puis à Jérusalem.
Rabbi Avraham Halimi et son fils très connu
Rebbi/Sidi Fredj Halimi (1876-1957), grand rabbin de Constantine, tous deux ont écrit plusieurs Sfarim.
Rabbi Yossef Ghenassia (1879-1962) de Constantine a écrit énormément de livres.
Rav Yeshoua Laloum (1901-1950), élève de
Rav Ghenassia et de
R. Shimon Doukhan.
Certains m’en voudraient si je ne mentionnais pas
Manitou, alias
R. Yehouda Léon Ashkenazi. Né à Oran en 1922, fils du grand rabbin d’Algerie
rav David Ashkenazi (dernier grand rabbin je crois).
Il est Niftar en 1996.
Je suis sûr qu’il y a des tas d’informations sur lui sur internet, vous n’avez pas besoin de moi pour ça.
Il y a encore des tas de Rabbanim algériens,
Rabbi Messod Zerbib (auteur du
Zera Emet),
Rabbi Mimoun Nagar, Rabbi Avraham Tubiana qui a écrit plusieurs Sfarim, etc.
Il y a un livre
(en hébreu),
Arzei Halevanon, c’est une encyclopédie en 4 tomes sur plus de 2000 pages, qui rapporte des petites biographies des Rabbanim « Sfarades ».
Ils ne sont pas classés par pays, mais par ordre alphabétique des prénoms, si vous savez qui vous cherchez, vous pouvez aisément l’y trouver.
Il y a aussi un livre, plus spécialisé,
Malkhei Yeshouroun (Jérusalem 2000) (en hébreu), qui recense tous les sages algériens et leurs écrits, il doit certainement citer tous ceux-là.
(Je ne possède pas ce livre et n’ai jamais pu le consulter plus de 30 secondes).
C’est le livre qu’il vous faut pour en savoir plus sur le patrimoine spirituel de l’Algérie.