Il y a eu plusieurs remarques depuis mon dernier passage, je réponds à tous vos messages en une même réponse car certains éléments se répètent :
La sagacité de
Sagahi55 lui a permis de deviner la question encore non-visible à l’époque, mais elle ne permet pas de comprendre la suite de son message.
Je cite :
Citation:
Il s'agit d'une des principales raisons avancées par les Massortis pour justifier leur position quand au fait que les femmes se couvrent la tête.
Qu’est-ce à dire ? Peut-être vouliez-vous écrire « NE se couvrent PAS la tête » ?
Mais après avoir lu les messages suivants, je pense vous comprendre.
A Catman :
Je cite:
Citation:
Grace à votre explication , nous pouvons comprendre qu'il y ait eu 2 enfants cohanim guedolim , mais 7 ?!
Les 6 premiers seraient ils tous devenus impurs ?!
Ce n’est pas « mon » explication mais celle du
Talmud (Yoma 47a), la source même de l’anecdote.
Et il y est en effet dit que c’est un problème d’impureté qui a disqualifié le cohen gadol (au moins deux fois), que la totalité des 7 frères ont été ne serait-ce qu’un moment « cohen gadol » et selon le
Tosfot yeshanim cité, aucun d’entre eux ne s’est vu disqualifié par la mort.
Je précise juste que ça ne se passe pas nécessairement la même année, au contraire, le
Talmud parle d’années différentes et je précise encore que les sources d’impureté sont multiples, le
Talmud parle d’impureté contractée par un postillon.
A Danoucohen :
Je cite :
Citation:
le Rabbi Ishmaël Ben Hakimhit est-il celui qu'on appelle habituellement rabbi Ishmaël Cohen Gadol?
Non, ce dernier était
Ben Elisha.
Citation:
Et cette Kimhit est elle celle sur laquelle j'ai posé la question?
Oui, c’est la seule dont on parle dans le
Talmud.
Citation:
Mais lorsque le Cohen Gadol devenu impure retrouve son état de pureté, ne récupère t'il pas son poste? (Si non alors je suis d'accord, il n'y a plus de question)
Il ne peut pas le récupérer dans la journée (de Yom Kippour) car il y a un temps de purification incompressible.
Deux précisions :
1°) Le « job » du cohen gadol est essentiellement à Yom Kippour, le reste de l’année ce n’est qu’un titre honorifique avec quelques obligations et devoirs non liées au service du Temple.
2°) Les 7 frères qui ont été cohanim gdolim ne l’ont pas nécessairement été durant un yom kippour entier.
Citation:
ça voudrait dire que lorsque le 7eme fils est devenu Cohen Gadol, les 6 autres étaient impurs…ça ne semble pas très glorieux
Non, rien de dramatique encore une fois car les sources d’impureté sont multiples.
Avoir été disqualifié car touché par un postillon (c’était le cas), me semble au contraire très glorieux.
En effet, qui de nos jours fait minutieusement attention s’il a été touché par un postillon ? Il semble que pour s’en rendre compte il faille vraiment être sur le qui-vive.
Normal vous me direz, si cela peut disqualifier le cohen.
Néanmoins je trouve glorieux pour le cohen d’être « regardant » à ce point lorsqu’il sait qu’il va en perdre sa place de cohen gadol, c’est honnête.
Il aurait pu ne pas le dire ou plutôt (s’il craint les représailles divines) ne pas s’en rendre compte.
Citation:
D'autant plus que même un simple Cohen ne doit pas se rendre impure au contact d'un mort
Oui mais aucun d’eux ne s’est impurifié volontairement.
Citation:
il me semble que si 6 Cohanims Guedolims, tous frères sont impures en même temps, ça n'est pas très glorieux pour leur mère.
Comme je l’écrivais plus haut, ce n’était pas en même temps.
Il s’agît d’années différentes.
Mais même s’il s’agissait de la même année, dans la mesure où c’est un accident et à coup de postillon, je trouve encore une fois qu’il y aurait de quoi être fière de voir ses 6 fils scrupuleusement alertes et honnêtes au point de devoir perdre leur place au plus grand poste qu’il leur soit donner d’accéder.
Citation:
Enfin un argument pour renforcer la thèse de la mort…
Notez bien que je ne suis pas l’auteur de la thèse de l’impureté accidentelle, c’est le
Talmud lui-même qui en parle.
Si vous ne l’acceptez pas vous n’avez aucune raison d’accepter ce qu’il dit de cette
Kim’hit et ses fils.
Même si ce n’est explicite que pour les deux cas dont on parle explicitement (ce qui assure déjà le service de trois des frères sans aucun mort), cela ne veut pas dire que les autres sont morts.
Ensuite, étant donné qu’il s’agît de faire les louanges de cette dame, il serait ridicule de dire que grâce à sa tsniout elle "mérita" que ses fils moururent avant l’âge.
A AKazan et Juif qui citent le même texte:
Citation:
Le Talmud ( Yoma 9A) nous raconte que, à quelques exceptions prés dont Yishmael fait partie, les Grands Prêtres de la période du second Temple ne vivaient pas plus qu'un an. La plupart des prêtres étant Saducéens, ils mourraient chaque année en rentrant dans le Saint des Saint, dont seul un homme juste pouvait sortir vivant.
Or, à part Rabbi Yishmael, les autres fils de Kimkhit ne figurent pas dans la liste des prêtres ayant vécu plus d'un an. La logique nous conduit donc à dire qu'ils étaient saducéens et qu'ils moururent l'un après l'autre... Kimkhit eue peut être le privilège de voir ses fils élevés à des fonctions honorifiques mais cela n'influa en rien la réussite de son éducation.
Ça nous conduit plutôt à dire que la personne qui a écrit ces lignes ne comprend pas bien l’araméen.
Le
Talmud parle de REMPLACEMENTS ponctuels pour les autres fils, voilà pourquoi ils ne sont pas cités.
Aussi j’ai du mal à imaginer le
Talmud raconter la chance de cette femme par la kehouna gdola de ses sept fils si ces derniers étaient saducéens !
Le
Talmud n'aime pas les saducéens.
Surtout que les saducéens qui mourraient ne méritaient pas le poste, ils l’achetaient.
Or si les fils de
Kim’hit ont acheté leur place, quelle bénédiction y voir ? qu’ils étaient riches ?
Citation:
avouons que cela est fort peu probable. En effet, on ne remplace un Grand Prêtre que le jour de Kippour, ce qui voudrait dire que sur les dix ans ou Rabbi Yishmael servi en tant que Grand Prêtre, il se rendit impur six Kippours !!
Non, on pourrait imaginer que le remplaçant s’est impurifié à son tour !
Ce qui permet de réduire un peu les accidents de R. Yishmael.
Disons que ça lui est arrivé deux ou trois fois.
De toute façon, nous sommes obligés de l’admettre pour au moins deux fois puisque c’est explicite dans le
Talmud.
On peut aussi imaginer que certains des frères aient remplacé un autre cohen (éventuellement leur frère aussi, mais pas nécessairement).
Je ne suis pas certain que cela implique la mort du précédent cohen gadol, pourquoi ne pas imaginer une indisposition, une faiblesse, etc… Un cohen gadol serait-il absolument tenu d’accomplir sa tâche contre son gré ?
Ne pourrait-il pas laisser sa place à son frère s’il se sent faible ou s’il a vieillit ?
Quoi qu’il en soit comment imaginer que la bénédiction dont parle le
Talmud soit la mort de ses six enfants ?
Soyons sensés!
Citation:
Mais d'ailleurs, pourquoi chaque années un frère différent servirait-il de Grand Prêtre de remplacement ? Apparemment, car les autres frères étaient déjà morts (C'est d'ailleurs l'avis du Tossefot Rid, ibid), très certainement pour les raisons évoquées plus haut.
Non, mais parce qu’ils se sont impurifié eux-mêmes, ou encore parce qu’on ne souhaite pas avoir recours systématiquement au même remplaçant.
La ala’ha qui indique qu’il faut prévoir et nommer un cohen remplaçant pour « au cas où » dit de le faire [7 jours] avant Yom kippour.
On comprend qu’il faut prévoir un remplaçant chaque année.
Pourquoi ne pas se contenter de nommer une fois pour toutes un remplaçant officiel ?
C’est qu’apparemment on voulait changer de remplaçant d’une année à l’autre comme l’explique le
Tosfot Rid (cité !) lui-même pour ne pas causer de blessure morale au cohen remplacé qui verrait quelqu’un lui ravir systématiquement sa place en cas d’impureté.
Ceci étant, il est vrai que le
Tosfot Rid parle aussi de l’éventualité qu’il soit mort, mais ceci ne concerne que l’UN des 7 frères (et pas les cinq autres comme vous l'écrivez) et ne nécessite aucunement d’être lié avec une mort prématurée à cause d’une entrée dans le kodesh akodashim (comme vous l'écrivez).
Encore une fois, je fais appel à votre bon sens, comment pouvez-vous comprendre que c’est d’une punition que
Kim’hit écopa en voyant ses fils mourir alors que le
Talmud affirme qu’il s’agissait d’une récompense, un mérite ?
Je veux bien que vous souhaitiez introduire vos idées dans le
Talmud, mais il faut tout de même un minimum de cohérence avec les mots !
Citation:
Mais par dessus tout, que répondent les sages à Kimkhit ? « Beaucoup ont agit ainsi et n'ont rien obtenu ». La Torah ne nous demande pas d'inventer des lois qui n'existent pas. Beaucoup ont agi comme Kimkhit en s'imposant des conduites extrêmes, mais cela ne leur a pas apporté quoi que ce soit.
Comment pouvez-vous interpréter «
Beaucoup ont agit ainsi et n'ont rien obtenu » en «
La Torah ne nous demande pas d'inventer des lois qui n'existent pas »?
Vous semblez vouloir la critiquer (au nom du Talmud) pourtant le
Talmud en fait l’éloge !
Bien sûr il n’y est pas dit qu’il faille absolument imiter cette dame, nous n’y sommes pas tenus (il suffit de se couvrir les cheveux au dehors), mais il ressort clairement du
Talmud que c’est une bonne conduite.
Le fait que beaucoup de personnes aient tenté d’imiter
Kim’hit et n’ont rien « récolté » comme récompense ne prouve pas qu’il soit interdit de tenter de s’inspirer de sa conduite, ça prouve simplement que ce n’est pas une chose facilement imitable.
Une femme qui ne quitterait pas son fichu (24h sur 24) mais qui ne se comporterait pas de manière tsnoua en adéquation, ne gagnerait rien à tenter de singer une conduite qu’elle ne comprend pas.
Voilà ce que les
Sages voulaient souligner selon moi.
En tout cas ils ne voulaient certainement pas dire ce que vous espérez leur faire dire, ça saute aux yeux dans le texte que cette femme était méritante pour s'être couvert les cheveux même à l'intérieur, et que le fait d'avoir eu sept fils cohanim gdolim est aussi une récompense, un mérite (et non une punition!).
Les mots sont "
ma assit shéza'hit leka'h" (Qu'a tu fais pour avoir mériter cela (d'avoir sept fils cohanim gdolim)).
Quant à l’histoire du
Rav Messas :
Citation:
Un homme sage a voulu me prouver [qu'il est interdit pour une femme de ne pas porter de couvre-chef] à partir de l'histoire de Kimkhit
Il est clair et évident qu’il n’y a aucune preuve à amener de
kim’hit, on n’y parle aucunement d’obligation ou d’interdit mais seulement d’une ‘houmra personnelle.
Le
rav Messas a donc bien raison de se moquer de lui.
Citation:
les sages lui ont dit : « Beaucoup ont agit ainsi et n'ont rien obtenu » ». Les sages ont donc repoussé les paroles de Kimkhit, qui n'étaient que les élucubrations d'une vieille femme, car eux savaient qu'il n'y a pas d'interdit (à ne pas se couvrir la tête !), simplement une habitude des filles d'Israël.
Il y a une ambiguité dans les mots du
Rav Messas (en fin de citation), aussi, puisque cette tshouva est étalée ici aux yeux du public je me dois d’expliquer le contexte convenablement afin de clarifier le contenu.
Voici [une partie de] ce que j’ai écrit assez récemment pour répondre à l'étonnement de l’un des rabanim avec lesquels je corresponds par mail, qui m'avait questionné sur cette même tshouva du
Rav Messas :
Rav Messas ne fait que dire que: croire qu'en se couvrant la tête MEME A LA MAISON comme Kim'hit on obtiendra forcément la même bénédiction (d'avoir ses fils cohanim gdolim) est une élucubration de grand-mère qui s'ennuie.
En effet les
Sages on dit que beaucoup d'autres femmes ont essayé et ça n'a rien donné de brillant au niveau de leur enfants.
Aussi le
Rav Messas se moque de celui qui voulait "déduire" de maassé
Kim'hit que c'est
OBLIGE ala’hiquement de se couvrir
A LA MAISON.
C'est vrai que dans les mots «
car eux savaient qu'il n'y a pas d'interdit (à ne pas se couvrir la tête !), simplement une habitude des filles d'Israël ». On pourrait comprendre "ne pas se couvrir la tête MEME DEHORS, mais concernant
Kim’hit, il ne s'agissait que de l'intérieur de la maison, donc j'aurais tendance à vouloir comprendre ces mots ainsi: car eux savaient qu'il n'y a pas d'interdit (à ne pas se couvrir la tête >> = A LA MAISON !!!)
Il est d'ailleurs difficile de dire "même à l'extérieur" car
rav Messas reconnait que c’est interdit de se découvrir à l'extérieur pour être réellement contraire à la tsniout (comme explicitement interdit dans le
Talmud Ktouvot 72a).
Comment dès lors faire dire au
‘ha’hamim qui ont dit «
Beaucoup ont agi ainsi et n'ont rien obtenu... » qu'ils parlaient aussi de l'extérieur ??
Et si l'intention du
rav Messas était réellement de dire cela (je ne sais trop comment), son raisonnement ne tiendrait pas la route.
En effet, comme il l'écrit lui-même, cherchant un limoud z'hout pour les femmes du XXème siècle, il ne trouva dans les poskim QUE issour sur issour et ‘houmra sur 'houmra.
Alors il s'est dit qu'il va chercher par lui-même en remontant aux sources et en réfléchissant.
C'est très bien, mais seulement : tant que sa réflexion est sensée et logique.
Si ce n'est plus le cas, c'est comme s'il revenait sur ses paroles lui-même de telle sortes qu’elles se trouveraient nulles et non avenues.
Ainsi, comment "prouver" de ce que les
Sages ont dit («
Beaucoup ont agi ainsi... ») qu'il n'y a pas d’interdit de se découvrir la tête EN DEHORS ?
La preuve ne commence même pas, puisqu'on parle de se couvrir la tête à L'INTERIEUR !
Et l'absence de "bra'ha" chez les imitatrices ne fait qu'indiquer que cette 'houmra de se couvrir à l'intérieur n’entraîne pas systématiquement la bénédiction chez les enfants.
Je conclus donc:
-Soit
rav Messas voulait dire « car eux savaient qu'il n'y a pas d'interdit (à ne pas se couvrir la tête >> = A LA MAISON !!!) »
(C'est ainsi que je préfère le comprendre (sans quoi il faudrait admettre qu’il se serait trompé), même si son centre d'intérêt est essentiellement axé sur se couvrir ou non A L'EXTERIEUR)
-Soit
Rav Messas voulait prouver de là qu'il n'y a pas d'interdit à ne pas se couvrir la tête à l'extérieur et il se serait trompé (le texte ne parlant que d’une ‘houmra de se couvrir A L’INTERIEUR).
Et puisque tout son développement s'appuie sur la seule logique, c'est comme s'il revenait sur ses mots et les effaçait.
Aussi , il ne faut pas perdre de vue ce qu'il écrit au début de cette tshouva, qu'il n'a trouvé aucune permission pour ne pas se couvrir les cheveux (à l’extérieur), et s'est mis en recherche de limoud z'hout pour sa génération qui REFUSE de l'écouter là-dessus malgré toutes les réprimandes.
Il écrit même qu'il est impossible d'imaginer que les choses s'améliorent sur ce point. (et là-dessus, il s'est clairement trompé!)
Il ne s'agit donc que d'un limoud z'hout, et je sais que sa propre femme se couvrait la tête et qu'il enseignait aux femmes de se couvrir la tête.
Seulement, devant le refus de sa génération
il craignait que le fait de transgresser consciemment un issour MIN ATHORA haut la main (car ne pas se couvrir les cheveux dans la rue, ça se fait publiquement)
entraînerait nécessairement un relâchement général dans le respect des autres mitsvot chez ces gens qui avaient abandonné le kissouy rosh (=le couvre-chef féminin) MAIS PAS LE RESTE.
C'est pourquoi il voulait trouver un limoud z'hout, afin que cette faiblesse sur le kissouy n'entraine pas un relâchement général sur toutes les mitsvot.
C'est ce qu'il écrit: "
ki béémet kashé lanashim velibaaléen laavor al mitsvat essé...bihyot adavar azé galouy léein kol"
Cette précision est assez insolite si on ne comprend pas sa démarche comme je l'ai expliquée; qu'est-ce que ça change que ça leur soit difficile « car ça se fait aux yeux de tous » ?
C'est qu'en fait ça risquait d'entrainer un relâchement dans le reste...
Voici ma compréhension de cette singulière tshouva, je crois l'avoir déjà mentionnée sur
Techouvot.com je ne sais plus où, mais je ne voulais pas la citer in extenso car il serait mauvais de citer cette tshouva de
rav Messas sans l'accompagner de ce que je viens d’écrire.
Je conclus (sans me relire car il est tard -veuillez excuser les fautes de frappe et d'orthographe) qu'il est assez insolite de vouloir faire dire à un texte du
Talmud l'inverse de ce qu'il dit en expliquant que cette dame a en fait été punie par la mort de ses fils, sans parler du caractère insultant que cela comporte vis-à-vis de milliers de rabanim et tsadikim qui se seraient "trompés" en lisant qu'il y a dans le texte l'éloge de Mme
Kim'hit, alors que selon votre lecture elle serait critiquée.
Il n'y a pas de doutes que le
Rav Messas ne critiquait pas Kim'hit, il se moquait simplement de la personne qui pensait y voir une preuve au couvre-chef, alors qu'on ne parle que de Midat 'hassidout.
J'espère avoir mal compris votre intention ou celle de l'auteur mystérieux que vous citez tous.