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Halakha et superstition

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Lishma
Messages: 18
Bonsoir,
J'aurais aimé savoir ce qu'on considère comme halakhique et ce que certains esprits légers imposent à leur entourage. À quoi dois-je faire attention ? Quelles sont les Segouloth ?
En d'autres termes, que pensez-vous de :
- Ne pas manger le croûton de pain
- Ne pas manger les olives
- Ne pas renverser de sel (outre Bal Tachkhith) ?
- Ne pas ouvrir un parapluie à la maison
- Ne pas regarder un goy en face
- Ne pas laisser ses souliers près de son lit pour dormir
Bon... Cette liste de trucs bizarres est non-exhaustive. J'ai un point de vue à la base un peu méprisant sur ces machins-là. Dois-je changer ?

Rav Wattenberg, j'aime énormément votre 'harifouth et votre sens de l'humour...
Merci d'avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
-Pour le crouton de pain, ça n'a aucune source ala'hique si ce n'est l'habitude des gens qui s'en inquiètent et il est respectable de ne pas négliger ces choses auxquelles les juifs font attention depuis longtemps. Mais il n'y absolument aucune obligation à cela.
Si ça vous ennuie, ne le faites pas.
Rav Kanievsky questionné sur le sujet conseille d'y prendre garde, même s'il reconnait ne pas en connaître la source.

-Les olives ont une source dans la gmara Orayot 13b, on ne parle que de "Araguil bezeitim" (c-à-d consommer beaucoup d'olives) qui serait mauvais pour la mémoire (voir Rabeinou Be'hayei Bereshit XXXIV, 1 qui propose une explication), mais le Maguen Avraham (o"h §170, sk.19) écrit que ça n'est vrai que pour le Am aarets, mais si on mange des olives avec de "bonnes intentions" c'est au contraire bon pour la mémoire!

Rabbi Yaakov Emden dans son Mor Ouktsia (o"h fin de §170) et dans ses annotations sur Orayot (13b) écrit que ça ne concerne que les olives crues mais si elles sont cuites ou salées etc… il n'y a rien à craindre.

Quoi qu'il en soit il ne faut pas en faire une maladie, surtout que le concept de "raguil" reste à définir
(et ceux qui ont tenté de le faire –car j'en ai lu- se sont contenté de peu de preuves selon moi).

De manière générale, toutes ces choses qui sont nocives pour la mémoire (pour se souvenir de la Thora) dont parlent nos Sages sont compréhensibles, même si je ne souhaite pas expliquer par écrit le lien qu'il y a entre ces choses et la perte de mémoire.

Certains disent encore qu'étant donné que l'huile d'olive est supposée être bénéfique pour la mémoire (Araguil beshemen zayit –Orayot 13b), il suffira de mettre un peu d'huile d'olive sur ses olives pour les manger en espérant que l'effet négatif n'est pas plus efficace que l'effet positif.


-Le sel qui se renverse (qui est un mauvais présage et annonce les disputes) n'a rien de juif à ma connaissance, c'est une superstition non-juive due –selon certains- au fait que les romains renversaient du sel sur les terres conquises qu'ils ne pourraient habiter, afin que rien ne puisse y pousser.

Je trouve cette explication assez faible.
Je préfère celle que j'ai entendue de mon Père il y a à peu près trente ans; le sel coutait très cher, il y avait –depuis le XIVème siècle (plus précisément en 1343 je crois –mais il y avait déjà eu des antécédents un siècle avant sous Louis IX) - un impôt particulier en France sur le sel, la "gabelle" , donc en renverser ne pouvait que provoquer des disputes.

J'ai lu ou entendu que l'origine du mot gabelle viendrait de l'hébreu (ou de l'arabe) kabel (comme kabala) qui signifie recevoir/percevoir (percevoir un impôt), je ne suis pas sûr (voire je doute) que ce soit vrai.

Cet impôt a été annulé peu après la Révolution, puis rétabli une quinzaine d'années après sous Napoléon Bonaparte, puis supprimé de nouveau et rétabli, et définitivement supprimé vers la fin de la seconde guerre mondiale.

Cependant je ne crois pas que les "pays francs" (dispensés de cet impôt –comme en Bretagne) soient affranchis de cette superstition!

Au Danemark je crois qu'on dit l'inverse, le sel renversé est un signe de bra'ha et de chance.
Ce qui montre bien la futilité de ces croyances.
Même en France au Moyen-âge le sel était supposé conjurer le sort et les démons, mais pas en le renversant sur la table, il fallait en avoir dans la poche ou en jeter une pincée en l'air.

Bref, il ne faut pas prêter attention à cette superstition.

-le parapluie à la maison, ça aussi ça n'a rien de "Thoranique", je ne sais pas de quand ça date, probablement des premiers parapluies "modernes" qui s'ouvrent et se referment -je crois que c'est une invention anglaise (Samuel Fox) au milieu du XIXème siècle (les parapluies existaient déjà chez les chinois il y a plus de trois millénaires, les égyptiens aussi avaient des parasols, mais le système "moderne" est anglais)- il y avait donc un danger à les ouvrir à l'intérieur, de peur de blesser quelqu'un ou de casser un bibelot.

Comme ça a dû arriver plusieurs fois, la superstition est née: ouvrir un parapluie à l'intérieur entraîne des catastrophes.

Là aussi il ne faut pas accorder d'importance à cette superstition, par contre il faut être vigilant et prendre soin de ne blesser personne ni physiquement ni "moralement"; si quelqu'un pense que c'est un mauvais présage, n'ouvrez pas de parapluie chez lui.

-Ne pas regarder un goy en face. Ça n'est pas exactement ça, il s'agît de ne pas regarder (scruter –mais "voir" est permis, cf. Maguen Avraham en fin de §226 et Rabbi Akiva Eiger sur Meguila 28a) le visage d'un impie, mais celui d'un goy tsadik, pas de problème.
Ça n'est pas une superstition mais une recommandation de la Gmara Meguila (28a) car scruter son visage pourrait avoir une influence (sur le scrutateur), il n'y a rien de mystique à cela pour celui qui sait le comprendre.
(voyez aussi Shoul'han Arou'h Y"D §151, 14 et Rambam hil'hot Avoda Zara X,4)

- Ne pas laisser ses souliers près de son lit pour dormir
Celle-là je ne la connais pas, je ne suis pas particulièrement "branché superstitions", mais je dirais qu'à la lecture du Talmud il me semble qu'il s'agît de bêtises;
dans Baba Bathra (58a) on nous dit que sous le lit du Talmid 'Ha'ham on trouve les chaussures d'été en hiver et celles d'hiver en été (-selon l'explication du Rashbam ad loc.), il est vrai que cela sous entend qu'il s'agît de la journée (sinon on trouverait les deux paires en été comme en hiver), mais on ne voit pas de problème à avoir des chaussures sous son lit.
Et selon Rashi Souka (21b), il est explicite que le Talmid 'Ha'ham met ses chaussures sous son lit la nuit.

Donc aucun problème.

Citation:

J'ai un point de vue à la base un peu méprisant sur ces machins-là. Dois-je changer ?


Certainement pas, tant que vous ne méprisez que "ces machins là" et pas les personnes qui y prêtent attention.

Toutefois, il faut savoir distinguer les "superstitions juives" qui peuvent avoir un sens (comme scruter le visage du Rasha –que vous avez apparenté à une superstition) et qu'il convient de ne pas négliger,
des superstitions folkloriques (comme celle du pépin) qui sont généralement vides d'enseignements et ne pourront qu'éloigner de D…


Je viens de voir votre dernière phrase, merci pour vos compliments.


Dernière édition par Rav Binyamin Wattenberg le Jeu 15 Août 2024, 21:51; édité 2 fois
Lishma
Messages: 18
Bonjour !
Merci beaucoup. Ca me rassure.
Shana tova !
Lishma
Messages: 18
Chavoua tov !
Il paraît aussi que poser son sac par terre (autrement dit mon cartable dans un coin de la cour de récréation) attire la pauvreté. Que dites-vous de ça ?
Merci, à bientôt, kol tuv !
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Non, je ne connais pas ça chez les juifs.

Ça existe chez les antillais[es] je crois, mais je n’ai jamais entendu un juif dire ça.
Ce qui n’indique pas vraiment que cela n’existe pas chez les juifs, comme je l’ai déjà dit, je suis loin d’être un expert en la matière.

S’il fallait trouver un quelconque lien avec le judaïsme, je dirais qu’en posant son sac à terre on « manque de respect » à l’argent qui s’y trouve, et ça serait un peu vu comme manquer de respect à la nourriture –ce qui est réellement interdit dans le judaïsme (ein maavirin al ao’hlin).

Mais même si certains juifs ont cette croyance, je ne pense pas qu’elle soit bonne, et il est préférable de ne pas accorder d’importance à ces choses, d'autres pensées sont bien plus bénéfiques à l'homme, c'est dommage de s'occuper l'esprit avec de telles croyances.
gg026
Messages: 17
Bonsoir et encore bravo pour votre application qui sert a ts pour poser toutes sortes de questions et ainsi avancer dans la techouva!! Justement a propos de ce "sujet", j'aurai 2-3 petites questions..je voudrais savoir si cela est vrai ou pas et pourquoi (si c'est vrai et si vous avez la réponse..) dit on que ce n'est pas bien de mâcher des chewing gum le soir, de se couper les ongles ou de se raser le soir, de se passer la salière de main a main, on dit qu'il faut couvrir le verre de vin du kiddoush shabbat...de plus, j'aimerai avoir quelques conseils svp, la ou je travail je n'ai que 30min pour déjeuner, comme il n'y a pratiquement rien de cacher autour, en général je ramène des sandwich de chez moi (sa m'arrive d'acheter un sandwich thon crudité dans une boulangerie goy) et donc vu le TPS tres limite pour manger, je n'ai pas le TPS de faire le birkat..et je ne fais donc pas netilate et motsi..que me conseillerez vous sincèrement svp?? Et aussi a cause des horaires en ce moment de minha, je fini le travail a 17h30 et suis rentre vers 18h15..et je ne peux donc pas faire minha..puis-je rattraper minha sur arvit?? Quels conseils pouvez-vous me donner svp..? Toda d'avance et tout conseils est bienvenu..! Kol tov

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Je commence par la derniere phrase :
Citation:
Toda d'avance et tout conseils est bienvenu..!


Mon premier conseil est de ne pas poser autant de questions qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre d’un seul coup.

Il est important de séparer les sujets, posez 10 questions claires mais pas une qui comporte plusieurs sujets.
Sinon on se retrouve avec des réponses très longues et aucun moyen de retrouver vos questions par le titre.

De plus vous n’obtiendrez que des réponses « à la va vite » ; si les répondeurs de Techouvot trouvent parfois le temps d’expliquer les choses clairement et de développer un peu plus le sujet afin que le lecteur ne reste pas sur sa faim, il est évident qu’ils ne peuvent toujours trouver le temps nécessaire à répondre avec soin à plusieurs questions à la fois.

Vous serez donc gagnant même au niveau de la qualité de la réponse.

Voyez avec ce lien ce que j’ai écrit à ce sujet:
http://www.techouvot.com/tefilah_et_besoins_naturels-vt13254.html?highlight=

Maintenant mettons-y du clair, je reprends chaque question afin d’y répondre, cependant en y mettant moins de soin que si chaque question avait été posée séparément, désolé.
Citation:
dit on que ce n'est pas bien de mâcher des chewing gum le soir

Je ne sais pas qui vous a raconté ça, vous devinez que ça ne se trouve pas texto dans la gmara (ils n’étaient pas américains), ça à l’air d’une maline rumeur inventée par une maman pour éviter des caries à ses enfants.

Quant au chewing gum sans sucre, logiquement il serait bénéfique d’en mâcher le soir car il doit certainement contribuer à nettoyer les dents avant la nuit en happant (en collant) les petits résidus alimentaires qui se glissent et se cachent entre les dents malgré le passage de la brosse.

Mais au niveau ala’ha ou minhag, je pense qu’il n’y a rien de vrai dans votre "di©ton".

Je cite :
Citation:
de se couper les ongles ou de se raser le soir

Ala’hiquement il n’y a aucun problème, c’est au niveau kabbale que c’est préférable de ne pas se couper les cheveux (et les ongles) la nuit.

Cependant les avis divergent beaucoup, certains comprennent que le Arizal s’en abstenait seulement de ‘hatsot du jour à ‘hatsot de la nuit (de mi-di à mi-nuit), donc c’est l’après-midi et le début de la nuit, mais aucun problème à se couper les cheveux à 3h du matin par exemple.

Et de toute manière il ne faut pas considérer cela comme un « interdit » ala’hique.
C’est une notion kabbalistique que la ala’ha stricto sensu ne justifie pas.

Je me souviens avoir entendu (en 1989) une personne demander au Rav Kats de la rue Pavée s’il était permis de se couper les cheveux le soir, et la réponse fut : au niveau ala’ha pas de problème.

(« baala’ha zé lo mouzkar » qui se traduirait littéralement plutôt par : « dans la ala’ha ce n’est pas mentionné » , mais j’adapte un peu la traduction car son intention était certainement de dire que ça n’a aucune base dans la ala’ha, mais il est vrai que c’est mentionné dans des livres de ala’ha qui citent ce Arizal).
Pour plus d’infos concernant les différentes shitot, voyez le sefer Israel veazmanim page 286.
En voici un lien :
http://www.hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=9765&st=&pgnum=314

sujet suivant :
Citation:
de se passer la salière de main a main

Ça je ne connais pas en version juive, c’est une superstition non juive qui a connu un tel succès que c’est passé dans les manuels de bonnes manières.
Je suppose que l’origine de cette superstition est la même que les autres croyances liées au sel citées plus haut, sa valeur.

En effet, en passant le récipient de sel de main en main on risque de le faire tomber (plus qu’en le posant sur la table entre chaque main) et en renverser –‘has veshalom !
Bien sûr si on dispose d’une salière ça craint moins que si le sel est entreposé dans un verre sans couvercle ou dans un vieux morceau de pain (vidé de sa mie) comme on le faisait autrefois.
Même les premières vraies salières ne comportaient pas de perforations, c’étaient des boites de métal (ou en argent) qui parfois se fermaient à clé ! Mais pendant le repas, la boite était ouverte et risquait donc de se renverser.

Bref aucun problème, si ce n’est si c’est mal perçu au niveau bonnes manières.


Question suivante :
Citation:
on dit qu'il faut couvrir le verre de vin du kiddoush shabbat

Ha bon ?
Je ne le savais pas.
Qui est ce « on » ?

Je pense que l’origine de cette idée est le Shoul’han Arou’h ora’h ‘haim §272,1. Mais voyez dans le Mishna Broura (sk.3) que de nos jours un vin qui est resté découvert un court moment est acceptable pour le kidoush.
Il s’agît donc seulement d’une bouteille qui est restée longtemps ouverte, certains a’haronim parlent de 6 heures ou toute une nuit.

De plus , selon le Kaf a’haim (§272, sk.9) le problème existe uniquement si la bouteille ouverte n’était pas dans une armoire ou dans le frigo.
Il est vrai qu’il existe certains ma’hmirim excessifs sur ce sujet, mais on n’est pas tenu de les suivre.

Next :
Citation:
travail je n'ai que 30min pour déjeuner… je n'ai pas le TPS de faire le birkat..et je ne fais donc pas netilate et motsi..que me conseillerez vous sincèrement svp??

Sincèrement, je vous conseillerais de vous entrainer à lire l’hébreu plus rapidement car le birkat amazon ne prend pas autant de temps que ça.

En attendant d’être un lecteur chevronné, voyez les options de rattrapages qui existent en suivant ce lien:
http://www.techouvot.com/tefila_du_matin-vt13515.html?highlight=

Pour ce qui est de motsi, je trouve que vous exagérez !
Pour prononcer les 10 mots de la bénédiction, franchement, même si vous ne lisez pas l’hébreu du tout, retranscrivez-la en phonétique, ce n’est rien.

Ça doit prendre 3 secondes à prononcer !!! (si on ne bégaye pas).

A moins que vous pensiez qu’il n’existe de amotsi lé’hem min aarets que si on s’est lavé les mains, auquel cas je vous comprends un peu mieux mais vous avez tort sur ce point aussi, la bra’ha du motsi n’est pas dépendante de la netila.

A mon avis avec 30 minutes et un peu de bonne volonté on peut sans problème faire netila, les bra’hot , manger et birkat amazon.

Si le birkat amazon est trop long, voyez les propositions avec le lien plus haut, un résumé du birkat amazon, le dire en français, … allez voir vous y trouverez des solutions praticables c’est certain (sinon dites le moi, je vous en trouverai d’autres SDV).

Par contre pour ce que vous écrivez entre parenthèses
Citation:
(sa m'arrive d'acheter un sandwich thon crudité dans une boulangerie goy)


Là, je ne suis pas sûr de pouvoir vous trouvez une solution.
Ça m’étonnerait qu’il soit possible de trouver un sandwich kasher sans inquiétude dans une boulangerie classique.

De nombreux problèmes peuvent se trouver dans un innocent sandwich. (les sauces, les aliments, le contact avec d’autres sandwichs, etc…)
Amenez donc plutôt votre sandwich maison, c’est plus sûr et souvent meilleur.

Ensuite :
Citation:
je fini le travail a 17h30 et suis rentre vers 18h15..et je ne peux donc pas faire minha

Aujourd’hui, je pense que vous pouviez encore faire min’ha à 17h30, mais ce sera bientôt trop tard.
Vous pouvez faire min’ha lors d’une pause à partir de 13h10, mais si ça vous prend beaucoup de temps (c’est plus long que le birkat amazon…) j’avoue que c’est embêtant.

Il convient malgré tout de vous efforcer à trouver un moment (à partir de 13h10 pour les semaines à venir, puis 13h20 et en janvier 13h30-35, puis la shkia retombe après 17h30 et vous pouvez trouver votre moment de min’ha après le travail).

Citation:
..puis-je rattraper minha sur arvit??

Non, je ne crois pas que cela entre dans la définition du oness qui permet le tashloumin de min’ha.
Cependant, je me souviens que certains parlent d’une position de oness créée par le risque de perdre son travail, mais je doute que ce soit votre cas ; somme toute il ne s’agît pas d’une pose de 20 minutes, quelques minutes suffisent à faire min’ha.

Si vous êtes un lecteur lent, encore une fois, utilisez la phonétique.
Si ça ne suffit pas, dites-le moi, on pourra encore trouver des solutions en abrégeant la prière, mais ne pas faire min’ha du tout, non !

Bonne chance !
gg026
Messages: 17
Bonsoir dsl pour toutes ces questions d'un coup et merci pour vos réponse, oui effectivement en ce qui concerne les braha avant de manger par exemple un sandwich, je pensais que faire motsi dépendait de netilat, puis du birkat, en se qui concerne minha, cela me prend en moyenne 15-20 minutes, et étant donne que je n'ai que 10min de pause de 15h a 15h10, cela fais juste, et mon cousin qui fréquente régulièrement une synagogue, m'a dit que lorsque que l'on ne faisait pas minha (avec la amida), il fallait faire 2 amida au moment de arvit..pour se rattraper, seulement si il nous etait impossible de faite minha et pas si c'était de la mauvaise volonté.. Et effectivement je suis un peu long pour la lecture étant donne que je m'efforce de bien prononcer chaque mots..donc pour le birkat, je voudrais bien le résume dont vous m'avez parler afin de le faire le midi en jour de semaine..et pour se qui concerne minha, en 10min c'est impossible pour moi actuellement, je ne pourrai donc pas la finir, donc la solution serait peut-etre de la faire dans les transports en commun mais dans ce cas faire la amida assis n'est pas bon non?? J'avoue que j'essai chaque jour d'en faire mais ce n'est pas chose facile..en tout cas merci beaucoup pour vos réponses et bonne continuation !

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gg026
Messages: 17
Suite: et en ce qui concerne le faite de couvrir le verre du kiddoush, un ami m'a dit que c'était pour éviter que le yetser ara vienne dans notre maison et ainsi semer le trouble dans notre famille pendant shabbat..apres je ne sais pas si cela et vrai..

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Vous pouvez faire min'ha dans les transports en position assise, c'est toujours mieux que de ne pas faire min'ha du tout!

Si les transports sont après l'heure limite de min'ha, tentez ce que vous pouvez pendant votre pose. en 10 minutes vous pourrez certainement dire la amida seule. Si vous avez le temps ajoutez ashrei et alénou leshabéa'h.

Pour le Birkat amazon en attendant d'arriver à le dire convenablement, voici la version de "deuxième classe":
http://www.lapanim.com/system/loader.php?no=499116475

C'est "bediavad" comme solution, fixez vous une date à laquelle vous pensez que vous arriverez à lire plus rapidement, et pourrez faire un vrai birkat amazon.

Pour le verre de kidoush , ce n'est pas tout à fait ça (c'est un problème de vin "pagoum") , en quoi le yetser ara se sentirait-il attiré par un verre découvert?
mais si cette explication vous botte plus, je n'y peux rien.
toto78
Messages: 201
Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
Pour le Birkat amazon en attendant d'arriver à le dire convenablement, voici la version de "deuxième classe":
http://www.lapanim.com/system/loader.php?no=499116475


Que pensez-vous du nousah' de Rav Abadi shlit"a
http://kashrut.org/grace/responsa.asp
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Je connais le Rav Its’hak Abadi, je suis passé à son Beth Amidrash de Lakewood à l’époque où il a publié son livre Shout Or Its’hak -en 2003.

J’ai même eu droit à une ristourne pour l’achat du livre, je l’en remercie encore car ce livre vaut vraiment la peine d’être lu.

Sa version du Birkat abrégé s’y trouve au Siman 59.

Il existe plusieurs version de birkat amazon abrégé, je crois que la version du Rav Abadi est plus longue que celle du lien auquel je renvoie, bien sûr si gg026 veut suivre la version Rav Abadi, c’est parfait.

Mais je crois deviner que la question ne concerne pas le choix d’un texte plus qu’un autre.
Il s’agirait plutôt de ce qu’écrit ce Rav (Or Its’hak §59) que cette version peut être récitée LE’HAT’HILA si il est difficile de réciter la version classique.

Le Rav Abadi est un grand révolutionnaire de la Thora, ce qui lui a valu certains déboires et de nombreuses critiques.
Mais c’est aussi ce qui lui a fait acquérir une certaine renommée et l’admiration de ses fans.

Personnellement j’aime beaucoup ce Rav pour sa franchise, il ne passe pas par quatre chemins –ni même par deux !

Il est extraordinaire !

Ce qui est très appréciable avec lui, c’est qu’il dit franchement ce qu’il pense même si ce n’est pas tout à fait (-voire pas du tout) « politiquement correct ».

Ça fait du bien de s’affranchir du joug de la politique, on a le sentiment que sa réponse est purement Thoraïque, sans additif ni colorant ni conservateur.

Mais le problème est parfois justement là ; il n’y a pas de conservateur !

Parfois on peut donner une réponse ala’hique tout à fait juste au niveau théorique mais qui manque de « conservateur », c’est-à-dire qu’elle risque d’égarer certaines personnes qui ne seraient pas assez intelligentes ou perspicaces pour respecter certaines limites par elles-mêmes sans qu’on ne le leur impose/indique.

Bien sûr, on ne saurait demander au rabbin de prévoir la réaction de potentiels lecteurs totalement farfelus et dépourvus d’une once de bon sens, les gens dits « normaux » en seraient terriblement perdants.
On ne pourrait pratiquement plus rien dire sans s’inquiéter d’une interprétation détournée.

Mais on peut considérer qu’il existe une certaine norme (qui restera –certes- difficile à définir) à respecter, on s’inquiétera donc dans certains cas où la ala’ha stricto-sensu risquerait d’éloigner le lecteur de D…

Par exemple dans notre cas, convient-il de permettre cette version Le’hat’hila à tout un public sans distinction ?

Le Rav Abadi semble penser que oui.

D’autres diront que sa définition de [il est permis de dire cette version] « si c’est difficile » [de dire la classique] est trop floue, et un lecteur considéré « normal » pourrait se méprendre et penser être concerné par cette difficulté même si le Rav Abadi en personne serait en désaccord avec cette appréciation pour ce cas.

En effet, pour qui ce n’est pas plus difficile de dire le long birkat amazon que le court ?
Pas évident à définir.

C’est pourquoi la majorité des rabanim n’aiment pas trop sa franchise parfois excessive selon eux.

Sans parler de la discussion autour de son argument qu’il n’y a pas dérogation au « minhag israel » dans la mesure où il existe plusieurs versions du « birkat amazon long ».
Avec ce raisonnement, on pourrait abréger la tfila aussi !
Vous me direz, pourquoi pas ?
Je vous répondrais que la réponse serait trop longue, mais qu’il faut en premier lieu s’inspirer des réactions des rabanim traditionnels face à la Réforme qui, elle aussi, a abrégé le sidour…

L’enjeu ne se trouve pas dans d’éventuelles allusions kabbalistiques par des valeurs numériques et de savants sauts de lettres qui se perdraient par une nouvelle version (même si certains le soutiennent, pour notre cas ce n’est pas l’essentiel), le problème se situe au niveau du maintien du Judaïsme dans le temps.

Chaque changement de pays durant notre exil, chaque nouvelle génération, contribue un peu à l’éloignement du Sinaï dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Chaque nouveauté nous éloigne un peu plus du Judaïsme d’origine.

Même l’invention de l’orthodoxie (au sens moderne du terme), qui était nécessaire pour contrer la Askala, contribue à cet éloignement.
(les rabbins ont tout de même choisi de le faire car il valait mieux s’éloigner un peu que beaucoup…).

Ainsi, en changeant le nossa’h de façon catégorique, on risque un nouvel éloignement.

Parfois cet éloignement est nécessaire pour éviter pire, et parfois on peut arriver à organiser une réforme « non-brutale » qui ne créerait pas d’éloignement du tout.

Certains minhaguim ont changé avec le temps sans qu’il n’y ait eu de rupture brutale, c’est ce qui est souhaitable.

Ici, je ne pense pas qu’il soit particulièrement souhaitable de « réformer » la version du birkat amazon (même si le Rav Abadi penche un peu pour cela en arguant que maintes personnes n’ont aucune kavana dans leur birkat amazon justement car il est trop long), mais si c’est nécessaire d’utiliser l’abrégé pour une personne qui a encore du mal à lire l’hébreu et dispose de peu de temps, ça se respecte.

(même si personnellement, pour le cas de gg026 j’aurais opté pour dire le birkat amazon en français plutôt que le birkat amazon abrégé).

Mais le permettre complètement - « le’hat’hila »- me semble un peu risqué.

Bien entendu, je ne me permettrais pas de donner mon avis à l’encontre de celui de Rav Abadi, mais comme de nombreux rabanim l’ont fait, je ne fais que représenter leur opinion.

Si l’on peut dire que le Rav Abadi est parfois excessif dans son sens, il m’apparaît encore plus clair que d’autres rabbins se voulant plus « conservateurs » sont trop excessifs dans l’autre sens, on a parfois l'impression qu’ils trouvent un malin plaisir à maintenir le « peuple » dans l’ignorance.

Il y a aussi –chez certains- une sorte de réticence incontrôlée concernant tout nouveau din, tout ‘hidoush ala’hique.

Bizarrement cette réticence ne se vérifie que concernant les ‘hidoushim qui tendent à la koula… S’il s’agît d’inventer une nouvelle ‘houmra, ça passe souvent mieux.

Je crains déceler dans cette attitude des traces de certaines doctrines dignes du christianisme.
Je ne pense pas qu’un rabbin se doive de réagir comme un profès, le judaïsme n’interdit pas de profiter de la vie, il interdit d’en profiter de manière "animale".
Savoir prendre du « plaisir de kdousha » n’est pas incompatible avec la Thora.

Mais certains rabbins pens[ai]ent qu’il est interdit –par exemple- de tirer profit d’une étude de Thora, d’être joyeux du plaisir intellectuel que l’on tire d’une étude de Thora (même sans porter atteinte à l’intention première de notre étude, nous parlons de quelqu’un qui étudie dans le but d’accomplir, et au travers de son étude ressent un plaisir intellectuel, selon certains c’est –ou c’était ?- une tare dans le caractère du lishma de son étude).

Je trouve cette vision très étouffante, et en contradiction avec l’esprit de gaité de la vie de nos maîtres tel qu’il ressort du Talmud –il me semble.

Cet extrême m’apparait parfois plus dangereux encore que la franchise poussée d’un Rav Abadi.

A force de cacher des choses, on changerait la face de la Thora, ce qui –au mieux – éloignerait les juifs sensés et intelligents de D…, mais pourrait aussi créer un nouveau judaïsme, ce qui serait bien pire, car là, même des juifs intelligents pourraient penser être les dignes représentants du judaïsme en pratiquant une nouvelle religion et en adhérant à de nouvelles croyances.

Taire la vérité est dangereux, tout dévoiler sans distinction peut l’être aussi, arriver à trouver le juste milieu est tout un art, et chaque rabbin a sa manière de le faire.


Dernière édition par Rav Binyamin Wattenberg le Dim 06 Mai 2012, 21:58; édité 1 fois
toto78
Messages: 201
Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
Je connais le Rav Its’hak Abadi, je suis passé à son Beth Amidrash de Lakewood à l’époque où il a publié son livre Shout Or Its’hak -en 2003........



Merci pour cette longue réponse.
Vous m'aviez bien compris. J'etais plus curieux de vous entendre sur le Rav Abadi et sur cette shita que sur le nousah' en lui-même. Merci encore.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Dans le message que j'ai posté plus haut (du 2 octobre 2011 à 5h30), je mentionne une idée sur l'étymologie d'un mot dont je ne me souvenais plus de la source.

J’ai trouvé la source de cette idée [= que le mot gabelle viendrait de l’arabe(/hébreu) Kabel].

C’est dans le Dictionnaire étymologique des mots français d’origine orientale (de L. Marcel Devic, Paris 1876) en page 51 en bas.

L’argument (qui y est cité) qui refuse les passages de K à G (Kabel – Gabelle) ne tient pas la route selon moi.
« L’hébraïsation » des noms propres le prouve, dans les anciens sfarim nous trouvons souvent Strasbourk ou encore le Maaram de Rottenbourk…
ronydenyro
Messages: 101
Je sais que ce n'est pas si récent mais vous dites dans le premier message que le minhag interdisant la consommation du croûton de pain n'a pas de source alahique or j'ai ouïe dire que ce minhag est apparu pour amener la braha dans la maison. Car selon la halaha on se doit de faire birkat alors qu'il reste un peu de pain (ma cheotarnu libraha) a table. Le croûton étant le bout du pain, on ne le mange pas pour avoir un reste de pain et dire le birkat.

Cordialement et je suis content de vous découvrir un peu plus à travers vos réponses.

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