De l'état à l'étant.

Bonjour
Il me plait de rendre public ce fragment de conversation privée

Bonjour mon ami
tu me dis concernant mon précédent message :
tu as absolument raison.
J’espère qu’Israël ne tombera pas dans le piège tendu et qu’ils resteront dans leur situation de victime, sans faire un usage inconsidéré de la force qui les assimilerait aux dictatures qui n’hésitent pas à tirer sur leur population civile, en tirant sur des palestiniens.
Car si c’était le cas on aura vite fait d’oublier tous les évènements dramatiques qui viennent de se passer en Israël et qui sont le fait téléguidé des forces dont tu parles.


Je constate cher ami que tu demeures d'un optimisme qui n'est à mon avis guère d'actualité, hélas.
Au sujet de l'usage inconsidéré de la force, il est bon de simplement se souvenir de ce qui s'est passé lors de l'affaire du bateau « pacifiste » affrété par des islamistes turcs en lesquels certains pensent voir un modèle démocratique, oubliant au passage les liens de plus en plus étroit entre ceux ci et le régime islamo nazi de Téhéran.

_L'opération était particulièrement habile, que les israéliens laissent entrer le bateau et alors la voie était ouverte à d'autres actions de ce type. Qu' Israël se défende et se risquait...ce qui a eu lieu .
Gagnant gagnant pour les "pacifistes". Aucun état au monde ne tolèrerait une telle incursion dans ses eaux territoriale. Neuf morts et les rues du monde arabes, les rues de l'occident, la presse unanime a hurlé au scandale ; voir, sans aucune retenue, au génocide. Tous ces crieurs se sont moins fait entendre lorsque Ben Ali a commencer à tirer sur son peuple, pas plus lorsque ce fut le tour de Moubarak , pas plus dans le cas de Kadafi...
Aujourd'hui c'est le syrien qui frappe.
Voit on dans la rue des foules hurler au génocide ?

Hier sur son site « le monde » titrait « explosion à Jérusalem », explosion pas attentat !
Il fallait avancer dans l'article pour comprendre qu'à la source de l'explosion il y avait un engin explosif.
Deux poids deux mesures. De quel poids a été et est encore le massacre d'Itamar dans la presse français ? Qui aujourd'hui moins de deux semaines plus tard s'en souvient ?
Quel aurait été le vacarme si la situation inverse s'était produite, si un israélien était allé égorger dans leur lit des enfants arabes dont un bébé de trois mois ?
Qui dans notre presse démocratique parle des tirs incessant du Hamas sur les villes israéliennes ?
Deux poids deux mesures. La presse parle pour accuser Israël quand Israël se défend et toujours cette défense est et sera qualifiée selon ta formule d' « usage inconsidéré de la force » et toujours par les même est jugée légitime l'hyper violence des terroristes islamo palestiniens dont les livres de chevets sont mein kampf et le Coran.
Après les égorgement d'Itamar, le Hamas et l'autorité palestinien se sont fendues, en direction des opinions occidentales, de communiqués dénonçant ces actes mais dans le même temps rien de semblable vis à vis de leurs propres opinions rien si ce n'est dans le cas du Hamas une claire approbation.
Ces gens là sont des spécialistes du double langage.
C'est là une des figures de l'impasse dont je te parlais.

Tu me disais mettre ton espoir dans l'avènement politique de classes moyennes dans des pays arabes dégagés de leur systèmes totalitaires et corrélativement d'un marché commun ou viendraient se dissoudre les affrontements idéologiques. Nous n'y sommes pas encore.
S'il y a bien une composante libérale économique et politique, active ici et là en tant qu'élément déclencheur des soulèvement actuelles, ce n'est pas le cas dans chaque pays, lorsque c'est le cas ce ne l'est pas au même degrés dans chaque pays, et dans chaque pays d'autres forces travaillent, y compris l'obscurantisme, le fanatisme religieux ou nationaliste .
Le seul point fédérateur de toutes ces forces reste l'anti judaïsme à peine encore un peu maquillé en anti sionisme.
Je suis allé comme je te le disais assister à une projection débat organisée par un panel d'associations, alter mondialiste et pro-palestinienne, dans le film leur ennemi était clairement nommé, en arabe : les yahoud, traductions les juifs.
Pas les sionistes, pas les colons, les juifs et nul dans la salle n'y a trouvé à redire. Peut désormais être dit tout haut ce qui était pensé tout bas.
Ces gens là sont aveugles, leurs raisonnements sont courts. Seule est à la mesure de leur bêtise leur haine du juif mal dissimulée et de plus en plus clairement affirmée et assumée.
Une personne, parlant là bas, espérait que la rue égyptienne viennent au secours de Gaza, oubliant au passage que la rue égyptienne est arabe et sunnite et que si même elle parvenait à chasser tous les yahouds elle serait alors confrontée à la Perse et au shiites.
Elle l'est déjà de fait bien avant d'être en capacité de chasser les « Yahouds ».
Ces gens là regardent l'histoire avec comme seul élément de référence la dernière dépêche de presse qui elle même n'a comme référence que l'avant dernière dépêche de presse, ils sont enfermés dans une circularité conceptuelle délirante largement illustrée en leurs temps par les régimes soviétiques dont ils sont à des degrés divers des reliquat morbides vaguement soutenus par des références islamiques squelettiques et des lambeaux d'universalisme onusien.
Si tant est que le système économique dont tu parles soit un horizon tangible et viable, il demeure à ce jour un horizon lointain, très lointain.
Mais en tant qu' horizon est il sur qu'il faille le considérer comme une cause possible d'une paix souhaitable ?
Je ne le pense pas, il sera peut être une conséquence de la paix pour autan qu'autre chose ait au préalable été entendu.
C'est là la singularité de la relation du peuple d'Israël à sa terre elle est excessive au droit commercial, au droits des nations. Elle n'est pas un droit à priori mais un devoir et une responsabilité. Le juste est le fondement du monde, le juste prix en est certes une occurrence sérieuse mais pas la quintessence.
L'horizon commercial dont tu parles et sur lequel tu fondes des espoirs me semble être en langue ancienne l'horizon cananéen.
Allons au plus serré, la question de la propriété de la terre telle qu'elle est posée là bas et de là bas comme signe pour le monde ne saurait être soluble dans les développements aussi grands soit ils (et il le sont) du droit commercial et des échanges qu'il soutient. A qui appartient la terre d'Israël ? Plus serré encore à qui appartient la terre de Jérusalem ? Encore plus serré à qui appartient la terre du Mont du Temple ? La réponse adéquate serait elle dans la présentation d'un ticket de caisse de super marché ?
Penses tu sérieusement un instant que les musulmans vont renoncer à revendiquer la propriété exclusive du Lieu pour bénéficier en échange d'une quiétude consumériste ?
J'en doute et leurs propos m'en font douter. Qu'ils obtiennent demain un état palestinien et le soir même ils revendiqueront et revendiquent déjà le droit au retour, la souveraineté exclusive sur ce qu'ils nomme Al Qods, bref la disparition de l'état Yahoud, état doit être entendu non seulement comme institution mais comme modalité d'être.
Les attaques contre l'état juif visent l'étant juif, en l'état c'est l'être de l'étant qui est visé.
Ils n'hésitent pas faisant feu de tout bois à mettre en doute l'idée même d'une présence juive sur cette terre antérieure à leur propre présence.
Ils ont fait de Jérusalem un élément essentiel de leurs références, mais la pierre de Jérusalem est lourde à porter, elle ne s' accommode pas de simple vociférations, d'approximation historiques, de proclamation de droits sans devoirs.
Si leur Prophète a tourné sa prière vers ce lieu au début de sa prédication c'est bien parce qu'il y avait là à ses yeux une référence antérieure par et en laquelle il espérait faire signe et dont ils espérait capter des bénéfices.
Leurs propos visent donc les juifs mais concernent aussi bien les chrétiens car si jamais il n'y eu selon leurs délire de temple juif sur ce lieu alors que racontent les évangiles.
Ces gens là ont perdu toute mesure, toute raison, toute logique. S'ils devaient parvenir à leur fin, qui est clairement le contrôle de toute la terre d'Israël et l'expulsion des « Yahouds », outre comme je l'ai dit ci dessus qu'ils seraient conduit à se déchirer entre Perse et Arabes, entre chiites et sunnites ils se déchireraient aussi entre musulmans et chrétiens, entre politiques religieux et politiques laïques. Ces gens là n'ont déjà plus de sol sous leurs pieds et ce n'est pas l'économie de marché qui leur en fournira un, quand bien même elle serait accouplée à la démocratie politique.
Je parle au futur mais en fait tout cela est déjà là sous nos yeux.
Voilà vite dit d'autres termes de l'impasse.

Au Mont du Temple, impasse de la question nationale, impasse de la question religieuse, impasse de la question culturelle, impasse du politique, impasse de l'économique, impasse du sens de l'histoire...impasse des récits...Impasse des impasses.

C'est du fond de cette impasse, dans l'obscur de l'obscur, que fait jour la possibilité d'un renouvellement, la possibilité d'une sortie, qui ne seront effectifs que seulement et seulement si, ils s'appuient pour en déployer des sens inouï sur... quatre lettres.
Quatre lettres initiales d'autres récits.
De là un avenir possible et de là seul du possible à venir.

Bonjour,
ci dessous un éditorial récent reçu sur les infos quotidiennes de guysen TV.
je le présente ici car la thèse qui y est défendue ( "prospérinet" ) s'apparente à celle soutenue par mon ami et que je rapportais partiellement ci dessus.
Je ne la partage pas.
1/La prospérité économique et démocratique avant d'apporter des fruits pacificateurs demande du temps, un long temps. Il n'est pas sur que ce temps soit disponible.
Ainsi je me rangerai plutôt du côté des "apocalyptiques catastrophistes", mais c'est le seul point où je les rejoint. Qu'il y ait urgence (ou proximité) est la seule conviction que je partage avec eux, je ne pense pas qu'il convient de crier au loup ou au Mashia à chaque tsunami. Urgence ne veut pas dire précipitation ni exaltation.
2/je veux bien entendre que la prospérité économique, la démocratie, la culture ou encore la paix soient à la fois des buts louables et les conditions de réalisation d'eux même.
Je considère cependant qu'ils sont en continuel déséquilibre et renvois des uns aux autres. Comme il est dit ci dessous l'argent est peut être le nerf de la guerre, mais il est certainement le nerf de la guerre économique qui n'est que l'un des visages de la guerre. les ravage de l'économie ne sont pas moins à craindre que ceux des bombes.
3/Des empires proposant à des degrés divers prospérité économique, paix, ou démocratie, l'histoire nous en a déjà fourni. avec ici et là leurs différentes grandeurs et limites.
4/La maison d'Israël ne se trouve pas établie en son lieu au terme d'un processus économique et démocratique pacificateur ; elle est la condition préalable de la réalisation d'un tel processus
5/Le seul commerce qui me semble convenir au Nom est celui qui incessamment le maintient hors commerce. C'est un commerce paradoxal.


Voici l'éditorial :


Ce n'est pas par hasard que les organisations terroristes ont décidé de relever la tête en réchauffant le front avec Israël, trois bonnes raisons motivent leur nouvelle stratégie.
La première réside dans le changement de régime en Egypte, qui, sous la pression des Frères musulmans, permet la libre importation d'armes dans la bande de Gaza à partir du Sinaï, nous en avons eu la preuve avec l'arraisonnement du Victoria par la marine de Tsahal.
La deuxième provient de la surenchère dans la résistance face à "l'occupant sioniste" dans l'optique des futures élections; il s'agit de s'affirmer, de prouver à la population palestinienne que ce sont le Hamas et ses filiales qui passent à l'action, et non le Fatah et l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui "collaborent avec l'ennemi".

La troisième motivation serait plutôt une réaction de panique face à la contagion du "printemps" des peuples arabes qui ébranle les dictatures, et le Hamas, à ce titre, est incontestablement un pouvoir dictatorial.
Là aussi, le seul "salut" du Hamas réside dans la course à la surenchère des attaques contre le sud d'Israël et des attentats à Jérusalem ou ailleurs dans le pays, afin de détourner l'attention de la population palestinienne de ses revendications sociales, de l'empêcher de porter un doigt accusateur sur le gouvernement terroriste d'Ismaïl Haniyeh qui maintient à dessein sa population dans la misère et l'ignorance, les deux terreaux fertiles du fondamentalisme islamiste.



Voilà pourquoi Israël se doit de réagir pour ne pas laisser à nos ennemis l'avantage de nous dicter le rythme de l'escalade et de la confrontation. Pour cela, nous disposons de trois modes opératoires, totalement compatibles et pouvant être actionnés de manière simultanée, avec des résultats à court, moyen et long terme.


Le premier, le court terme, a déjà été utilisé, il a fait ses preuves, et il faut malheureusement, comme un vaccin, faire des rappels réguliers, il s'agit du langage de la force. Une reprise de la politique des éliminations ciblées s'avère indispensable, non seulement contre les responsables des attentats, contre les tireurs de roquettes et missiles, mais, comme nous le fîmes pour le cheikh Yassine et Abdel Aziz el Rantissi, il faut frapper à la tête.
Il n'y a, en effet, aucune justification à ce que les chefs du terrorisme palestinien, dont nous avons toutes les coordonnées, puissent bénéficier d'une impunité que nous leur accorderions.
Et peu importent les condamnations, les indignations internationales, les vierges effarouchées. Un peu plus ou un peu moins, nous n'en sommes plus à cela près.


La deuxième action, avec un résultat à moyen terme, passe par l'axe des réseaux de communication. Internet, Facebook et les blogs sont les principaux vecteurs de ce "printemps des peuples arabes.
Nous disposons des meilleurs services de Renseignements du monde, nous avons la crème des techniciens, des informaticiens, nous serions à l'origine, selon les services étrangers, du virus Stuxnet, qui est à l'origine du ralentissement considérable, si pas de l'arrêt, du programme nucléaire iranien.

Pourquoi ne pas inoculer le virus "Prospérinet" aux Palestiniens, briser les chaînes de la misère en leur transmettant le goût à la prospérité, à l'éducation, au savoir, ces aspirations légitimes que tentent de concrétiser les Tunisiens, les Egyptiens, les Libyens, les Yéménites, les Bahreïnis et même les Syriens.
Ces peuples n'auraient pu se soulever sans le concours d'Internet qui se révèle être le véhicule de toutes les revendications sociales. A nous de faire un travail de fond, la dictature et le terrorisme craignant par-dessus tout la liberté de l'information.


Et c'est là qu'intervient le troisième axe de notre stratégie, l'investissement, le seul et unique nerf de la guerre, l'argent.

A cet effet, un sondage très révélateur vient d'être publié cette semaine par le Centre palestinien de Recherche politique sur l'impact des bouleversements dans les pays arabes au sein la "rue" palestinienne. Et ce qui rend cette étude encore plus intéressante, c'est qu'elle différencie la population de Gaza de celle de l'Autorité palestinienne. 36% des habitants de l'AP souhaitent des manifestations pour un changement de régime, alors que 67% des Gazaouis y sont en faveur. 46% sont satisfaits de Mahmoud Abbas et 23% seulement estiment le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh "légitime".

Si des élections avaient lieu aujourd'hui, Abbas obtiendrait 56% et Haniyeh 35%.
Si Marwan Barghouti se présentait, 66% des Palestiniens de l'AP voteraient pour lui, contre 28% à Haniyeh. A Gaza, Barghouti obtiendrait 59% et Haniyeh 36%.
Pour 28% des Palestiniens, la préoccupation prioritaire est la spirale de la pauvreté et du chômage. Pour un pourcentage similaire, c'est l'absence d'unité nationale.
Les problèmes de "l'occupation" et des localités juives de Judée-Samarie n'inquiètent que 22% d'entre eux, 11% estiment que le souci majeur est la corruption et seuls 8% pensent que le blocus de Gaza constitue le souci majeur.*

A la lecture de ce sondage, il est clair que s'impose la nécessité de gigantesques investissements dans les territoires de l'Autorité palestinienne et de Gaza.
Il ne s'agit pas d'injecter des fonds, qui seraient immédiatement confisqués par le pouvoir en place, d'un côté pour nourrir des comptes en Suisse et de l'autre pour l'achat d'armes. Non, il s'agit d'investir sur des projets économiques bien précis, de fabriquer des logements, de construire des routes, des écoles, d'amener l'eau potable et l'électricité partout, bref d'améliorer concrètement le niveau de vie en donnant du travail, en permettant aux familles de sortir de la misère qui est la mère de toutes les frustrations et qui conduit au terrorisme.


Il ne s'agit pas d'accorder une faveur aux Palestiniens, mais lorsqu'on travaille, on ne pense pas au terrorisme. Et on n'a pas envie de perdre les avantages du travail et de l'éducation, on ne veut pas retourner à la misère. Ce sera long, ce sera difficile, mais cela finira par être payant.
Demandez à un Arabe israélien s'il est prêt, en dépit sa solidarité avec ses frères palestiniens et des récriminations à l'égard des "Sionistes", à renoncer à sa nationalité, à la couverture sociale, aux soins et à tous les autres avantages que lui procure cette carte plastifiée, frappée d'une ménorah. Vous connaissez la réponse.


Binyamin Netanyahou a annoncé à Bar Ilan qu'il était prêt à reconnaître un Etat palestinien. Soyons réalistes, nous savons très bien que l'avènement de cet Etat, déjà reconnu par de nombreux pays, est inéluctable. Prenons tous ces pays au mot.
Qu'ils financent, sous la conduite d'Israël, tous les projets absolument indispensables au bon fonctionnement de cet Etat.
Inoculons le ver "Prospérinet", le pire ennemi des terroristes et tapons sur la tête, par des éliminations ciblées sur les récalcitrants.

Il est de notre intérêt, il y va de la sécurité d'Israël de concourir à l'élévation du niveau de vie des Palestiniens ne fut-ce que pour leur transmettre le virus de la prospérité et surtout la peur de tout reperdre en écoutant les chimères du terrorisme.


*Sondage effectué du 17 au 19 mars 2011 par le Centre palestinien de Recherche politique de Ramallah avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer sur un échantillon de 1270 adultes interrogés dans 127 localités palestiniennes, avec une marge d'erreur de 3%.
Nos pensées, vont ce soir, à Guilad Shalit, détenu depuis 1735 jours par le Hamas. Ses parents sont toujours sans nouvelles. Les visites, même celles de la Croix-Rouge, lui sont interdites…

Marc Femsohn

Mon cher Bluxor,

J'ai beaucoup aimé le passage suivant :

"...mais la pierre de Jérusalem est lourde à porter, elle ne s' accommode pas de simple vociférations, d'approximation historiques, de proclamation de droits sans devoirs."

Merci Bluxor, pour cet article de grande qualité signé Marc Femsohn.
Notamment le sondage au sein des palestiniens est édifiant et la solution proposée du "Prospérinet" vraiment très séduisante.

Et puisque vous avez évoqué dans votre premier article, la famille Fogel,
je me permets de poster ici le poème que j'ai composé pour qu'on ne les oublie jamais :


Pour la Famille Fogel touchée dans la nuit de vendredi Shabbat Vayikra 5771.
A Udi 36, Ruth 35, Yoav 11, Elaad 4ans et Hadass 3mois



Quelle force a le bruit, quand l’horreur dépasse tout ?
S’imaginer qu’Udi dans son sommeil doux,
N’a pas pousser un cri quand sous l’acte d’un fou,
Une lame s’inscrit tout au fond de son cou ?

Ou bien était-ce Ruth qui la première d’entre eux,
N’opposa point de lutte contre ce fou furieux :
Dans un silence de mort, doucement elle partit,
Pour préparer d’abord, la venue des Petits ?

Ce chéri de Yoav n’a pas ouvert les yeux,
Ne rêvant que de braves, se voyant victorieux,
Dès que ce fut son tour, il n’a rien entendu
Quand un destin si lourd lui dit « Tu as perdu ».

Mais il en restait deux et non vraiment des moindres :
Car à l’âge des jeux, s’imagine-t-on poindre
Un terrible Vaad (« comité » en hébreu)
Contre un Elaad qui sort à peine des Cieux ?

Mais plus il trucidait et plus c’était facile,
Plus rien ne l’arrêtait, pas même une petite fille :
L’ange nommée Hadass à 120 jours au mieux,
Allait donc rendre grâce auprès de ses aïeux.

Jusqu’au bout le silence fut-il maître des lieux ?
Ça c’est ce qu’on pense en faisant un vœu pieux !
Mais est-ce qu’une démence qui surgit dans la nuit
N’aurait pas l’arrogance de faire le plus de bruit ?

C’est donc saisi d’horreur qu’il faut s’imaginer
Que quittant la torpeur d’un sommeil agité,
Toute une famille en pleurs, en cris et en effroi
Faisait face à un tueur qui là EST AUX ABOIS !!!

Bonjour
oui la proposition est "séduisante" comme vous le dîtes, mais vous l'avez compris elle ne me séduit pas. Je n'y crois pas un instant.
C'est une illusion, à l'heure actuelle l'on ne peut même pas dire une illusion dangereuse mais simplement une vieille illusion, une illusion largement dépassée.

Il me semble qu'elle peut se résumer en la croyance en deux mots : les lumières et le progrès.
Or nous avons suffisamment de recul aujourd'hui pour savoir que ces deux là, aussi séduisants et grands soient ils, peuvent conduire à des catastrophes.
Du recul il y en a même beaucoup, les lumières, c'est à dire la raison grecque
c'est déjà ce vis à vis de quoi les lumières de hanoucca se disposaient.
Peut être même déjà dès le veau d'or était il question de cette séduisante proposition, le veau en question est me semble t il un cercle, or les lumières en question ainsi que le progrès se déploient en séries de cercles.
Plus avant encore voyez l'Egypte et d'abord la période pré dynastique voir néolithiques, des citées éparpillées, rivales.
Puis l'unification, une incroyable accumulation de richesses, un système politique particulièrement efficace, un grande accumulation de techniques, de savoirs, de commerces, vraiment quelle que chose de prodigieux.
Simplement voilà ce n'était pas une demeure pour les hébreux.
Vous me direz que mon exemple va dans le sens du "prospérinet" puisque les hébreux précisément sortent du "prospérinet" égyptien.
Hé bien pas du tout. A partir du moment où ils en sont sortis, ils ne doivent pas y retourner. Qu'est ce à dire ? Simplement qu'à partir de ce moment là il y a changement de niveau, changement d'orientation.
Prenons par exemple quelque chose qui sort avec les hébreux, quelque chose de petit, soit quatre lettres à partir du moment où elles sont clairement établies hors d' Egypte ce sont ces quatre lettres qui se révèlent être ce à partir de quoi l'Egypte elle même sortait et tenait et ce à partir de quoi un avenir digne de ce nom adviendra.


Ce que l'on nomme actuellement économie ou développement économique serait à mon sens plus justement nommé gestion de la catastrophe et les sciences économiques une sorte de technique rudimentaire mais efficace d'envoutement et d'illusionnisme.
C'est un serpent qui se mord la queue, les raisons ou réalités économiques généralement évoquées comme étant des entités quasiment transcendantes ( comme le Nil en son temps et son lieu) ne sont que les masques d'appétits féroces.
On raconte qu'il y eu une époque ou à Rome deux augures ne pouvaient plus se regarder sans rire, si deux économistes arrivent aujourd'hui à se regarder sans rire c'est probablement parce qu'ils sont les premières victimes crédules de leurs propres fantasmagories, ou alors parce qu'ils sont vraiment tordus ou encore parce qu'ils ont peur.
La "net économie" c'est peut être pas vraiment net.

"Certes grand est le manger" d'après rabbi Yohanan il me semble et que citait souvent Lévinas, mais pas n'importe quoi, ni n'importe comment et pas une fin en soi.
Pour bien manger il faut une bonne maison, une bonne table bien mise et une bonne assemblée et pour avoir tout cela il faut de bonne intentions.

En fait Monsieur Femsohn dit très bien les choses : "le virus prospérinet".
Une maladie pas un remède.