Citation:
On trouve dans la guémara des liens de cause à effet qu'on ne vérifie pas dans la réalité. Comment comprendre ces contradictions ?
Un exemple parmi bien d’autres ( Chabat 62b) : Trois choses entrainent la pauvreté, uriner nu près de son lit, être inattentif au nétilat yadayim, celui dont l'épouse le maudit en sa présence (traduction approximative).
Or on voit beaucoup de personnes inattentives vis-à-vis du nétilat yadayim et qui ne sont pas pauvres. Pire, elles sont parfois riches ! Bref dans la vie courante on ne voit aucun lien entre nétilat yadayim et la pauvreté.
Votre démarche est bonne, si ça n’est pas compréhensible, il faut se poser la question.
Ça pourrait (ou en tout cas devrait) paraître évident
(qu’il y a lieu de poser la question dans ces situations), mais comme certains enseignent l’inverse de nos jours
(en disant que poser la question trahit un manque de Emounat ‘Hakhamim -quelle blague !), je souligne que je cautionne votre démarche.
Quant à trouver des réponses, voyez les Mefarshim, ils apportent des explications.
Le
Maharal (‘Hid. Agadot ad loc) explique que ces 3 choses contribuent à avilir l’homme et le rabaisser, or, la richesse et le Kavod vont de pair, de sorte que l’avilissement fait bon ménage avec la pauvreté.
Ça demande plus de développements, je compte sur votre subtilité (et/ou votre capacité à consulter un érudit).
(je suppose aussi que vous avez en tête les restrictions mentionnées dans cette même gmara à propos de ces trois cas.)
Une touche de psychologie vous aidera certainement à saisir le fond de la pensée du
Maharal sur ce point. Le fait de s’avilir, de se rabaisser, conditionne la personne…
Le
Méiri quant à lui distingue les deux premiers cas du troisième. Dans les deux premiers, il s’agit d’un manque de propreté qui relève donc de la paresse, et le paresseux ne réussira pas financièrement.
Quant au 3ème cas, lorsque le mari refuse d’acheter à sa femme un bijou alors qu’il en a les moyens
(cf. les précisions dans la Gmara), au point qu’elle en arrive à le maudire pour cela, elle en viendra assurément à moins faire attention aux affaires de son mari/de la maison et entrainera des pertes qu’elle aurait pu éviter.
(voir aussi
Baba Metsia 59a où Rava conseille aux habitants de Me’hoza d’honorer leurs femmes afin qu’ils s’enrichissent...)
Généralement on ne trouve pas les explications car on ne cherche pas dans la bonne direction, on s’attend à quelque chose de mystique et de "catégorique"/drastique
(par exemple: pour celui qui urine près de son lit ou ne se lave pas les mains, que 10 minutes après il perde une grande somme d'argent... Ou celui que sa femme maudit, qu'il fasse faillite dès le lendemain...).
Il faut être prêt à imaginer des "restrictions" du type de celles que la Gmara précise sur ces trois cas et comprendre ensuite qu’il peut y avoir un lien de bon sens entre les causes et les effets.
Les Mefarshim sont parfois au RDV pour nous les indiquer.