Citation:
Je vous est entendu dire dans un de vos chiourim que le limoud des כללי הש״ס est impératif et malheureusement trop délaissé de nos jours.
Ma question est donc double:
1) Est-ce vrai même si cela prend du temps sur notre étude du ש״ס, ou devons-nous prendre ce temps exclusivement sur l'étude d'autres ספרים des ראשונים comme du מוסר ou de la השקפה ?
2) Quel ספר me recommandez-vous entre le הליכות עולם ou le יד מלאכי ? De plus, si vous me conseillez le הליכות עולם, ce limoud doit-il s'accompagner de celui des מפרשים de ce ספר , comme le יבין שמועה ou le כללי הגמרא ?
Oui, l’étude des Klalei Hashas est délaissée et je trouve cela dommage.
Certaines Yeshivot Sfarades avaient dans leur programme un temps réservé à l’étude du Halikhot Olam, mais ça s’est perdu et plus aucune Yeshiva, à ma connaissance, réserve un temps d’étude pour les Klalim.
Je conseille aux Ba’hourim de se ménager eux-mêmes un petit moment dans leur seder, 1 à 2 heures par semaine devrait suffire.
Ça peut aussi se faire pendant le Bein Hazmanim (s’il est difficile de le faire pendant le zman).
Entre les deux titres que vous mentionnez, on conseille généralement le Halikhot Olam qui est plus ancien, mais je trouve que le Yad Malakhi est beaucoup plus pertinent, alors que le Halikhot Olam manque de précision.
Il a vécu bien avant le Yad Malakhi, mais n’était pas autant Talmid ‘Hakham que le Yad Malakhi, ni autant Lamdan, ni autant 'Harif.
L’étudier sans ses Nossei Kélim classiques (Yavin Shmoua et Klalei Hagmara du Beit Yossef), c’est vraiment dommage. Mais il n’est pas indispensable de tous les lire sans en sauter aucun.
Un autre défaut du Halikhot Olam est qu’il rapporte textuellement des souguiot pour illustrer son propos, mais si on ne connait pas la souguia, ça n’est pas toujours clair.
Le point négatif du Yad Malakhi : il entre parfois dans de longues analyses où le lecteur peut se perdre.
Un livre plus facile d’accès que le Yad Malakhi et plus pertinent que le Halikhot Olam, c’est le Ayin Zokher (Yaïr Ozen) du ‘Hida. Il cite souvent le Yad Malakhi (qui était son contemporain et plus âgé que lui).
Le ‘Hida est facile à lire, ses développements ne sont pas trop longs, il est assez clair et on comprend ce qu’il veut dire. Par contre, il ne parle que des sujets sur lesquels il a trouvé à redire, il est moins complet à ce niveau que le Halikhot Olam, et même que le Yad Malakhi qui avait beaucoup de choses à dire.
Parmi tous les Sfarim que je souhaiterais terminer, il y a un livre (écrit en 1998) sur les Klalei Hashas. Peut-être qu'un jour je pourrais le terminer et le publier bez"h.