1. A propos de l’expression : « couper un pacte », Rachi explique (ad Berèchith 15, 10) qu’il était d’usage, lorsqu’on contractait une alliance, de découper une bête et de passer entre ses morceaux (voir à ce sujet Jérémie 34, 19).
2. Le rabbin Elie MUNK (La voix de la Torah, I, page 100) commente ainsi le rapport qui existe entre l'arc-en-ciel et l'alliance avec les hommes :
Certains de nos Maîtres croient le trouver dans la forme de l'arc, qui, par sa position de repos, est annonciateur de paix. Car si l'arc était tourné dans la direction de la terre, il signifierait l'intention du Maître de l'univers de la frapper, comme le chasseur qui tourne l'arc et la flèche vers l'objectif qu'il veut viser. Mais, étant tourné vers le ciel, l'arc dénote l'intention pacifique du Tout-Puissant. Cependant, les cabbalistes considèrent que l'éventail des couleurs du spectre reflète les attributs divins dans leur variété nuancée. Le prophète Ezéchiel ne dit-il pas : « Comme l'aspect de l'arc qui se forme dans la nue en un jour de pluie, tel apparaissait le cercle de lumière ; c'était le reflet de l'image de la gloire de l'Eternel. A cette vue, je tombai sur ma face et j'entendis une voix qui parlait.» (1, 28). Aussi bien, de même que l'arc-en-ciel apparaît comme l'unité d'un septuple rayonnement, la lumière émanant de la face de Dieu est à considérer comme le rayonnement d'une septuple bonté. La prière quotidienne fait allusion à ces sept attributs de la lumière divine, dans le passage Sim chalom : «Bénis-nous notre Père, tous ensemble, par la lumière de Ta face, car c'est à la lumière de Ta face que tu nous as donné, Seigneur notre Dieu, une loi vivante, l'amour de la vertu et de la justice, la bénédiction, la miséricorde, la vie et la paix ». Ainsi, les sept couleurs sont en quelque sorte les projections des attributs de l'amour divin et c'est pourquoi l'Eternel proclama: « Lorsque la pensée Me viendra de plonger le monde dans les ténèbres et la ruine (Cf. Rachi, v. 14), l'arc apparaîtra dans la nue… Je le regarderai pour me rappeler le pacte perpétuel, etc. »
3. Le lien qui relie l’épisode du déluge avec la tour de Babel est mis en évidence par Rachi (ad Berèchith 6, 17) : « Le mot maboul (“déluge”) contient l’idée de tout “détruire” (bila), de tout “bouleverser” (bilbél), et de tout déporter (hovil) de haut en bas. C’est ce que signifie le mot toufna, employé dans le Targoum Onqelos. Le déluge a tout submergé et a ramené l’arche à Babel, qui est dans une vallée. C’est pourquoi cette vallée s’appelle Chin’ar : tous les morts du déluge y ont été emportés (chénin’arou) (voir infra 11, 2).