La résurrection signifie que l’homme, dans la totalité de son corps et de son âme, est immortel.
L’homme est à la fois une âme et un corps. Il a besoin par conséquent de s’attacher à un futur où soient impliqués à la fois son âme et son corps. La résurrection est le retour du corps vers l’âme de telle façon qu’ils puissent ensemble atteindre cet avenir.
Si le monde à venir ne concernait que l’âme, l’homme serait-il disposé à donner la vie entière de son corps pour un néant futur ? Nous avons toujours compris que l’âme est immortelle et qu’elle ne meurt jamais. Quant à l’immortalité de l’être humain, nous l’envisageons par la résurrection du corps.
Rambam (Maïmonide) nous apprend qu’il n’y aura dans le monde à venir ni manger, ni boire ni dormir (Rambam, Michné Tora, Hilkhoth techouva 8, 2). Cet enseignement est au centre d’un débat entre Rambam et Ramban (Na‘hmanide), et il a souvent été mal compris. Dans le monde à venir, le corps ne sera pas ressuscité pour mourir ensuite. Pour Rambam, le corps, après la résurrection, cessera d’être un corps tel que nous le connaissions. Sa transformation signifie qu’il deviendra tellement saint qu’il se changera en un être purement spirituel, et qu’il transcendera les limitations physiques imposées sur lui dans le monde terrestre. Néanmoins, il conservera son existence propre, son sens de l’être.
Ramban est en désaccord avec l’affirmation de Rambam selon laquelle le corps ressuscité cessera d’exister au sens physique. Il est convaincu qu’il conservera toujours ses limitations physiques, celles-ci lui étant nécessaires pour qu’il soit conscient de son existence.
Dans cet état de spiritualité, en ayant appris à connaître le Créateur, l’homme atteindra un niveau d’extase situé au-delà de notre compréhension en tant que mortels. Comme le décrit le prophète (Isaïe 64, 3 ; voir Berakhoth 34b), « aucun œil ne l’a jamais vu ». Le monde à venir nous est inconcevable ; le prophète lui-même ne peut pas le décrire. Il est au-delà de la possibilité d’un être humain de comprendre ce que signifie être relié à la Source de toute existence.