Je suis pointilleux, surtout lorsqu'il est question de la vision que nous avons du judaïsme. De très petits écarts dans l'utilisation de mots ou de concepts, ont de lourdes conséquences.
Attention au terme "mon ressenti" !
S'il est vrai que notre approche du judaïsme prend son départ sur le "ressenti", notre but est d'arriver progressivement à "ressentir comme la Torah" ! Pour ce faire, intervient l'étude de la Torah, qui par des moyens intellectuel et par des moyens métaphysiques, va changer notre "ressenti". Les Mitsvoth, la Tefilah et évidemment le " 'Hessed" vis-à-vis d'autrui, tout cela va oeuvré dans le même sens. Il en est de même pour nos tendances, notre éducation et surtout notre caractère de base.
Je suggère un "savoir-agir" plutôt qu'un savoir-être". La Torah, c'est "Naassé Venischma", c'est d'abord agir.
Attention aussi au terme "accomplissement de soi".
Oui, la Torah nous permet de nous accomplir.
Mais l'idéal n'est pas la recherche d'un accomplissement de soi - ceci sous-entend un "Schélo Lischmah", une action intéressée - mais du "Lischmah", c'est-à-dire un total désintéressement : tout pour D-ieu.
Incidemment, on s'accomplit.
"Résumer la Torah" ! Quelle ambition !
Haschem l'a fait, si l'on peut dire, en nous donnant 10 têtes de chapitre : "Les Dix Commandements" ou plutôt "Les Dix Paroles".
Hillel a dit, en s'adressant à un futur converti au judaïsme qui voulait apprendre toute la Torah en se tenant sur un pied : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas à autrui". Le terme utilisé par Hillel pour autrui, est "Réacha" qui signifie "ton proche". Et Raschi sur place explique (en se basant évidemment sur un verset biblique), que ce terme a un double sens : "ton proche", l'être humain, et "ton Proche", le Créateur.
C'est cela toute la Torah, dit Hillel au postulant à la conversion, le reste n'est que commentaires, va les étudier ! Pour savoir comment il faut l'appliquer.
L'ensembles des ordonnances de la Torah concernent soit les rapports entre l'homme et D-ieu, soit entre l'homme et l'autre être humain. Et dans les deux cas, notre démarche découle d'un geste de bonté et de générosité : ne pas faire de mal à l'Autre ou à l'autre !
Ne pas faire de mal, c'est bien. "Guemilouth 'Hassadim", c'est mieux, c'est de faire du bien. Et c'est un des trois piliers sur lesquels le monde est fondé.
Il est écrit : "...Olam 'Hessed Yibané". (Psaumes chap. 89, vers. 3)
Ce verset a de nombreux sens. Et l'un d'entre eux correspond aux sentiments qui sont les vôtres, je crois.
Dans la Guemara Makoth, nous découvrons David Hamélech qui veut résumer les 613 Mitsvoth à 11 exigences qui se réfèrent essentiellement aux rapports entre les hommes. ("Qui peut habiter dans Tes tentes, qui peut résider sur la montagne de Ta Sainteté ..." Psaumes, chap. 15)
Puis Yeschayahou dans son chapitre 33 les réduit à 6, puis plus tard à 2.
Enfin Amos et ensuite 'Habakouk les ont réduites à 1. Tout cela mérite évidemment approfondissement.
Il ne faut pas dire "en plus du rituel de l'accomplissements des Mitsvoth".
Personnellement, le terme rituel me déplait, car il ne rend absolument pas le sens profond des Mitsvoth. Le rite c'est un peu le geste sans profondeur, sans sens, c'est l'acte sans âme.
Il n'y a pas de plus grand 'Hessed envers l'univers entier, que le fait d'étudier la Torah.
Haschem nous dit : "Sans l'alliance du jour et de la nuit (l'étude de la Torah jour et nuit), les lois du ciel et de la terre, je n'aurais pas accompli ! ". Grâce à l'étude de la Torah, l'univers existe, les être humains peuvent vivre !
Dans une certaine mesure, mais à un degré moindre, l'accomplissement des Mitsvoth ne procure pas seulement des mérites à celui qui les accomplit, mais aussi à tout le Kelal.
Oui, les Mitsvoth agissent en forces positives dans le monde.
Oui, la Tsedakah agit comme force positive dans le monde.
Tout ce que nous faisons ici-bas agit sur les sphères célestes, qui elles-mêmes réagissent sur les sphères terrestres, selon la Volonté divine.
Le juif a donc un rôle sur terre, parmi les nations - entre autres - par son 'Hessed.