Etant donné que l’on a fréquemment diagnostiqué des pathologies pulmonaires chez les animaux censés être cachères, nos ‘Hakhamim ont institué un examen systématique de l'appareil pulmonaire : la bediqa.
Cette bediqa, qui est effectuée par le cho‘het (« sacrificateur rituel »), consiste à passer la main délicatement le long du poumon et des lobes pulmonaires, pour sentir la moindre adhérence pulmonaire (sir‘ha).
D'après le Me‘habèr, donc le Beith Yossef (Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 39, 13) toute adhérence sentie par le cho‘het rendra la bête (si elle appartient à un non-Juif, comme c’est le plus souvent le cas de nos jours) terèfa (« impropre à la consommation »).
La viande d’un animal qui n’a pas présenté de telles adhérences est appelée ‘halaq Beith Yossef.
- Comme il existe très peu de bêtes de cette catégorie, le Rema ainsi que d'autres décisionnaires permettent au cho‘het de décoller à l'intérieur de la bête les petites adhérences. Il sort alors le poumon et essaie, en agitant délicatement ces adhérences entre ses doigts, de les décoller du poumon.
Si ces adhérences se décollent facilement, ce sont de petites glaires et non des adhérences à proprement parler, on appelle alors la bête cachère glatt Rema..
A la suite de ce pessaq, certains décisionnaires ont étendu la koula du Rema à toutes les adhérences, même si certaines nécessitent d'être épluchées (au moyen des ongles du cho‘het).
Il est cependant indispensable, après cet épluchage, de gonfler le poumon et de faire stagner à l'endroit de l'épluchage de l'eau tiède, afin de pouvoir constater d'éventuelles bulles d'air si l'adhérence bouchait un trou. Dans ce cas, la bête serait terèfa.
Toutes ces solutions ne sont valables que pour les bovins. En ce qui concerne les ovins, le Rema (Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 39, 13) ainsi que la majorité des décisionnaires interdisent ces procédés. En effet, étant donné que la peau du poumon de ces animaux est très fragile, une véritable adhérence qui rendrait terèfa pourrait se decoller sans être pour autant considérée comme une glaire.
Il suit de là que, même d'après le Rema et les autres décisionnaires, la solution consistant à éplucher les adhérences doit être écartée chez les ovins.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de consulter le Pit‘hei techouva sur le Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 39, 14 et 15 ainsi que le Simla ‘hadacha (39, 39), le Beith David (39, 6, 5) et le Yessod habayith § 9.
Behatsla‘ha et kol touv !
