Citation:
Trouve-t-on des sources à une éventuelle vie extraterrestre ? Cette éventualité est-elle au contraire éliminée par nos sources ?
Beaucoup déclarent avec grande assurance qu’il n’existe pas de vie extraterrestre ni martiens en tout genre.
Je comprends leur position mais pas leur assurance; d’où peuvent-ils en être sûrs ?
D’un autre côté, le
Sefer Habrit (I, 3,§2 et suivants) écrit exactement le contraire, car il serait absurde d’imaginer toutes ces planètes absolument vides
(=pourquoi D.ieu les aurait-Il créées), le
Ben Ish ’Haï (Ben Yehoyada ‘Haguiga daf 12 sv. Amar rabbi Yossi) le rapporte.
Cette idée se retrouve aussi dans le
Kouzari Shéni de
Rabbi David Netto (Maté Dan IV, §130-136, §144 et voir aussi
§156).
Ici aussi l’argument n’est pas convaincant ; ce n’est pas parce qu’on ignore la nécessité de toutes ces étoiles que nous devons décider qu’elles servent à abriter des populations.
Le
Sefer Habrit (I, 3,§3) indique encore la Gmara
Moed Katan (16a) qui parle du verset
(Shoftim 5,23) אוֹרוּ מֵרוֹז אָמַר מַלְאַךְ ה' אֹרוּ אָרוֹר יֹשְׁבֶיהָ
(Maudissez Meroz, dit le messager de D.ieu, Maudissez de malédictions ses habitants) nous dit que
Méroz serait selon certains un personnage important, et selon d’autres une étoile/planète.
Et pourtant le verset parle bien de ses habitants, c’est donc qu’il est envisagé de parler des habitants d’une autre étoile/planète.
Le
Sefer Habrit rapporte que c’est ce que pensent des sages et grands philosophes non-juifs
(qui croient en l’existence de « martiens »).
Il était effectivement assez répandu de croire en l’existence d’extraterrestres chez les philosophes de cette époque (seconde moitié du XVIIIème s.),
Voltaire en est un exemple, dans son livre
« Le philosophe ignorant » (Doute 1 -éd. 1767, p.2), il écrit : «
Je soupçonne, j’ai même lieu de croire que les planètes qui roulent autour des soleils innombrables qui remplissent l’espace sont peuplées d’êtres sensibles et pensants ; mais une barrière éternelle nous sépare, et aucun de ces habitants des autres globes ne s’est communiqué à nous ».
Voltaire semble considérer que ces extraterrestres seraient dotés du « libre arbitre »
[enfin, du moins autant que les hommes, car Voltaire ne croit plus au libre arbitre lorsqu’il rédige ce livre (cf. doute 13), alors que plus jeune, sa position sur la question était très différente, cf. Traité de métaphysique (§VII)] lorsqu’il les qualifie de « sensibles et pensants ».
Or, pour plusieurs des auteurs juifs cités, ces "martiens" seraient dénués de libre arbitre, quand bien même intelligents.
Ce qui m’amène à dire que, si on le veut, on peut dire que les différentes catégories de Malakhim sont des extraterrestres, puisqu’il s’agit d’êtres qui ne vivent pas sur notre planète.
On pourrait en dire autant des Shédim (bien qu’une partie vivrait sur terre).
Il y a aussi le Midrash cité par
Tosfot Mena’hot (37a sv. O koum) qui se trouve dans
Otsar Midrashim (p.533), où Ashmedaï extrait un habitant de Tével et le présente à Shlomo Hamélekh pour lui montrer un être à deux têtes.
Ce Tével serait « sous la terre » (« sous nos pieds ») et ses habitants auraient deux têtes.
Rav Eisenstein interprète « sous nos pieds » comme voulant dire aux antipodes, de l’autre côté du globe terrestre
(ce qui revient à peu près à dire que Tével = Australie), néanmoins, le tévélien dit que chez lui le soleil se lève à l’ouest et se couche à l’est… cela semble indiquer qu’il habite certes sous nos pieds mais pas dans l’autre sens
(pas avec « la tête -ou les têtes- en bas par rapport à nous »), c-à-d dans le même sens que nous, et lorsque le soleil se couche à l’ouest il apparait chez eux. Ça serait comme une sorte d’étage inférieur du monde.
Je précise qu’il s’agit d’un Midrash, pas nécessairement d’une donnée historique/scientifique.
Citation:
Si leur existence en venait à être prouvée, quel serait leur rôle sur terre (ou plutôt extra-terre) ? Seraient-ils aux yeux de la Torah comme de simples créatures non-humaines, ou auraient-elles un lien spécifique avec la Torah et avec D. ?
Si des créatures extraterrestres existaient, elles devraient logiquement avoir le même rapport avec D.ieu que les créatures terrestres.
C-à-d que si ces êtres sont dotés du libre arbitre, ils sont concernés par les « 7 Mitsvot » (puisqu’ils ne sont pas juifs).
Et s’ils en sont dépourvus, leur statut est comme celui des animaux et ils ne peuvent pas être concernés par des Mitsvot dans la mesure où ils ne disposent pas du libre arbitre
(on ne donne un précepte ou un commandement qu’à un être qui a la possibilité d’y obéir ou de l’enfreindre. Un robot ne peut pas être concerné par les Mitsvot, il fait ce pour quoi il a été programmé et c’est tout.)