Votre question me paraît devoir être envisagée sur deux plans :
1. Parmi les recommandations adressées par le prophète Jérémie au Judéens que Nabuchodonosor avait exilés de Jérusalem en Babylonie figure l’exhortation suivante :
« Et recherchez la paix de la ville où Je vous ai transportés, et priez Hachem pour elle ; car dans sa paix sera votre paix » (Jérémie 29, 7).
Et la Michna d’abonder dans le même sens : « Prie pour le bien-être du gouvernement ; car s’il n’inspirait pas la peur, les hommes s’avaleraient vivants les uns les autres » (Avoth 3, 2), y compris, précise Bartenoura, pour les gouvernements non juifs.
C’est cette double référence qui a incité nos Maîtres à instituer la prière pour le gouvernement que l’on récite, dans beaucoup de synagogues, le Chabbath matin après la lecture de la Tora.
Il ne s’agit pas, à l’évidence, pour celui qui récite cette prière, de faire acte de patriotisme, ni encore moins de chauvinisme, mais d’espérer qu’elle contribuera à faire régner l’ordre, la justice et la paix sociale et à écarter la violence dans le pays dont on est citoyen, y compris bien entendu l’Etat d’Israël.
2. Rien ne justifie, selon la Tora, l’emploi de la violence, à l’exception de la légitime défense (Chemoth 22, 1), à laquelle la Guemara consacre de longs développements (Sanhédrin 72a et suivants).