Sans avoir demandé l'autorisation au
rav Klapisch d'ajouter un détail
(car dans sa grande modestie, à chaque fois que je le lui demande, il s'en étonne et m'assure que tout ce qui pourrait ajouter au sujet, lehagdil Torah, est son souhait le plus cher), je me permet d'ajouter que je soutiens sa position pleinement: KOY.
Cependant, je souligne
(-ce qui doit être à l'origine de la question) que l'habitude dans les pays ashkenazes était de prononcer KVI, alors que les Sfaradim disaient KOY.
Il va sans dire que les Sfaradim qui prononcent le Vav "WAW"
(même lorsqu’il est au milieu d’un mot) disaient fort probablement KOY...
Comme souvent, la ponctuation sfarade des mots talmudiques est plus juste.
Ainsi que l'écrivait
Rav Klapisch les dictionnaires indiquent KOY, c'est aussi le cas du
Aroukh Hashalem (IV, p.205), car c'est ce qu'indiquent plusieurs anciens manuscrits (de la Mishna) comportant les voyelles, même si certains ponctuent de manière plus fantaisiste KOUY ou encore KAVI (cf.
Torat Hatsourot Shel Lashon Hamishna I, p.192).
Encore un point, selon l'explication étymologique proposée par
R. Shlomo Yehouda Rapoport (Shir) dans son
Erekh Milin (II, Varsovie 1914, p.190), la prononciation serait KVI, car il rattache ce terme à KVIA, une blessure (pour indiquer un insigne infâme qui désigne le caractère de "mamzer" de cet animal issu de l'union d'un Taïsh
(bouc?) et d'une Tsvia
(gazelle?)).
Il faut donc lire KVI
(du moins pour ceux qui prononcent Kvia).
[parenthèse: précision au sujet de ce livre, Erekh Milin tome II : le Otsar Israel (sous l'entrée Rapoport, tome X page 12) écrit qu'il n'y a pas de second tome du Erekh Milin (le premier ne portait que sur la lettre Alef), ni imprimé, ni même sous forme manuscrite de l'auteur.
Une telle assertion est étonnante et se trouve contredite par ce sefer, d'autant que ces textes se trouvaient déjà imprimés AVANT l'impression du Otsar Israel, par morceaux, dans différents périodiques, comme indiqué dans le Erekh Milin en question, page 154. La bekiout incroyable du Rav Eisenstein ne permettant pas d'imaginer que ces textes lui aient échappé, peut-être qu'il voulait dire que l'auteur lui-même n'a jamais regroupé ces textes sous forme de livre... (même si ce n'est pas ce qui se comprend de ses mots)]
Comme plusieurs "hasharot" (hypothèses) de
Shir, elle ne présente pas de fondements très sérieux et est certainement basée elle-même sur la lecture qu'il devait avoir
(en tant qu'ashkenaze) du terme.
Il n'y a donc pas lieu de considérer cela comme une "preuve" à la lecture KVI.
Toutefois, les preuves sérieuses pour la lecture KOY font aussi défaut.
Il reste qu'habituellement, les sfaradim ont gardé une meilleure ponctuation de ces mots alors que dans les pays Ashkenazes, il arrivait souvent qu'on lisait certains noms talmudiques en faisant preuve d'ignorance évidente.
(par exemple la ponctuation du nom du rabbin nommé בבי dans le Talmud, voyez ce que j'écris ici:
http://www.techouvot.com/question_pour_r_wattenberg-vt15674.html )