A Msg que je cite:
Citation:
Y a-t-il quelqu'un qui qui ne tiendrais l'existence des démons ?
Oui.
Citation:
J'ai lu beaucoup de rishonim sans en rencontrer un seul.
C'est qu'il faut persévérer, il doit y avoir encore quelques lectures qui vous auraient échappé.
Citation:
Bien sur je n'ai pas vu n'est pas une preuve.
En effet et je peux le prouver :)
Citation:
Cependant celui qui dirais ça serait soit fou soit contredisant nos sage.
Celui qui dirait quoi ? Qu'il y a des rishonim qui ne croyaient pas en l’existence des démons ?
Alors je dois être fou selon vous.
Ou bien vouliez-vous parler de «
celui qui dirait que les démons n'existent pas », dans ce cas ce n'est pas moi qui suis taxé de folie mais certains Rishonim… mauvaise option.
Citation:
Fou car démon est seulement l'inverse de monde … et si le monde a une signification son inverse certainement
Je suppose que vous vous doutez que cet argument peut se faire
démon-ter facilement, pas nécessaire de vous le
démon-trer.
Et l'immonde démon n'y pourra rien
car tel Ali, il a le trac.
Le point commun entre
mon nom et
le sel, c'est que
la mariée ira mal si elle propose «
engage le jeu que je le gagne ».
Sans vouloir vous affoler de trop, permettez-moi de vous indiquer quelques lectures, comme:
le
Rambam (voir entre autre
Moré Nevoukhim III, §29 et §46 et Piroush hamishnayot Avoda Zara IV, 7),
le Méiri (par exemple sur Sanhedrin 44a et 101a et Brakhot 5a),
le Ralbag (Vayikra XVII, 7 et Dvarim XXXII 17 –daf 242c),
le Radak (Yeshaya XIII, 21) (et voir sur
Tehilim 91, 6 dans la version non censurée, comme celle de
Hamaor),
Rabenou Its'hak Abouab dans son très fameux
Menorat Hamaor (Ner 2 perek 3 klal 10 ‘helek 2 perek 1 –désolé, ce n'est pas moi, c'est lui, la répartition de ce livre est absolument loufoque et farfelue, si on n'y est pas habitué, une simple référence ressemble à une série de coordonnées de GPS. En plus simple, dans la nouvelle
édition –Kook- c'est page 168)
Rabbi Yedaya Hapnini (auteur du Be'hinat Olam)(dans sa lettre au Rashba ! imprimée dans Shout Harashba 'helek 1 §418, p.217 dans l'édition de 1990),
Rabenou Avraham Ben Harambam (sefer Hamaspik –kvishat hako'hot, p.214 et dans son Maamar Al Hadrashot),
Rabbi Avraham Bibago dans son Derekh Emouna (Maamar II, Shaar 2)(cité dans Nishmat 'Haim Maamar III, §12, p.221 dans la nouvelle édition de 1995) (le
Derekh Emouna devrait être réimprimé, je n'en connais qu'une seule édition, c'est la première qui date de 1522 ! Assez difficile à déchiffrer et les pages n'étant pas numérotées, difficile de donner une référence précise)
Rabbi Shem Tov Ibn Shem Tov (Drashot Hatorah, haazinou daf 69a de l'édition de Venise 1547),
le Ibn Ezra (par exemple Vayikra XVII, 7 et voir aussi ce qui est cité en son nom par
Rabbi Moshé Tako dans Ktav Tamim p.97)
et voir encore le
Mekor 'Haim de Rabbi Shmouel Sarsa (sur le Ibn Ezra) parshat Kedoshim (daf 76a éd. de 1559)
Rabbi Yoel Ibn Shouib dans Olat Shabbat (parshat Haazinou)
Et voyez aussi :
Rabbi Elia Ba'hour (Lévita) dans son Tishbi (erekh Lilit)
Rabbi Touvia Hacohen Katz dans son Maassé Touvia (II, 86b ou dans l'édition plus classique daf 99b)
Et Rabbi Yossef Shlomo Delmedigo (Yashar Mikandia) dans son Sefer Elim (d'autres lisent Ilem)
(page 83 et page 15 de l’édition d'Amsterdam chez Rabenou Menashé Ben Israel son élève)
Mais là il s'agît déjà des premiers a'haronim et je ne parle pas des a'haronim plus tardifs -comme le
Malbim (Ye’hezkel XXVII, 36) et beaucoup d'autres, car vous n'avez annoncé qu'avoir lu beaucoup de
Rishonim.
Concernant le
Rambam, je me permets d'exprimer mon étonnement: généralement, ça se sait que le
Rambam ne croyait pas aux Shédim, vous qui - comme vous le dites - avez «
lu beaucoup de rishonim », comment pouviez-vous l'ignorer ?
Je sais que certains veulent dire qu'il aurait tardivement changé d'avis, je considère cela comme un affreux et ridicule mensonge, mais si vous adhérez à cette idée, contentons-nous des autres rishonim cités.
Il y a aussi ceux qui veulent dire que le
Rambam pensait que les Shédim existaient bien à l'époque des 'Hazal mais qu'ils auraient disparu car le niveau spirituel ayant régressé, leur existence aurait créé un déséquilibre (voir par exemple
Emet Leyaakov Kamenetsky sur la Torah p.264), je pense que c'est faux, malgré que le grand
rav Kamenetsky soutient cette thèse.
(Voir aussi
Nishmat 'Haim Maamar III, §17, une idée similaire concernant la magie.)
Je passe sur ce qu'écrivent certains qui pensent amener des preuves selon lesquelles le
Rambam aurait toujours cru aux Shédim [cf. par exemple
Divrei Zeev - Biednovicz - volume XXI, p.24 . En étant attentif on remarquera que toute sa réflexion ainsi que sa preuve essentielle (du
Moré Nevoukhim I, §7) se basent sur ce qu'il a certainement lu dans le
Otsar Israel tome X p.57. Je souligne au passage que l'auteur du
Otsar Israel, rav Yehouda David Eisenstein, malgré son époustouflante bekiout et culture juive, écrit que seul le
Rambam ne croyait pas aux Shédim !]
Il y a aussi la théorie du
Min'hat Elazar (dans son livre Divrei torah VI, §54) selon lui, le
Rambam aurait fait une sorte de «
Aveira Lishma », il aurait volontairement menti en écrivant que les Shédim n'existent pas (et que seuls les fous les voient etc.) afin de préserver les juifs de son époque de péchés liés à leur existence (sorcellerie etc.).
[voir aussi l'opinion originale de Rav Tsvi Yehouda Kook sur la position du Rambam (Si’hot Haretsia bereshit p.296 et 310)(que c'est un sod etc.) qui revient grosso modo à ce que disait le Rav Shapira (Divrei torah VI, §54), mais avec plus de tact.]
Ce
Rav Shapira est souvent étonnant et détonnant !
N'ayant pas la réputation d'être un blagueur, j'ai du mal à saisir ici sa réelle intention.
Je suis allé jusqu'à imaginer qu'il aurait lui-même commis cette
Aveira Lishma en mentant que le
Rambam mentait. Et ce, afin de préserver les juifs de son époque d'être « kofer bashédim »…
Mais je ne m'affole pas outre-mesure de ce que
Rav Shapira disait concernant les opinions non-classiques du
Rambam, en trouvant de très nombreuses dans ses écrits, il ira même jusqu'à écrire
(Divrei Torah V, §70) qu'il y a assurément plusieurs parties ajoutées/falsifiées dans le
Moré Nevoukhim du Rambam !
Je ne sais pas s'il a pris conscience du fait que dire cela revient à supposer que les ajouts y seraient quasiment aussi nombreux que le reste.
De plus, ses arguments sont très peu convaincants car essentiellement basés sur une mauvaise compréhension de ce qu'écrit le
Rambam (enfin, selon moi. Et je suis bien conscient que je ne suis qu'une mouche face au Min'hat Elazar, mais ces compréhensions différentes dont je parle sont soutenues par d'autres que moi, bien plus illustres que moi – et que lui !)
Il n'est pas le seul à avoir imaginé des ajouts dans le
Moré Nevoukhim (voir par exemple
Rabbi Shem Tov dans son
commentaire sur le Moré III, §51).
Le Yaabets (Mitpa’hat Sfarim pp. 81, 88 et 90 voir aussi son Migdal Oz –Pinat Even Bo'hen et dans Aliyat Hatéva -éd. Fisher p.360) est même allé jusqu'à écrire que le
Rambam ne serait pas du tout l'auteur du
Guide des égarés !
Que l'on soit égaré ou non, ça reste déroutant.
(il le répète encore dans
Ets Avot 20b et 30a (pourtant,
daf 59adu même livre, il l'attribue au
Rambam...).
Mais le
Yaabets est un sujet en soi, car il est connu pour ses prises de position extrêmes sur lesquelles il revient lui-même assez souvent.
Ainsi, sur ce point, on le verra
(Shéelat Yaabets I, §41) faire les louanges de
Maïmonide qui a écrit un fabuleux livre…le
Moré Nevoukhim ! Mais c'est cependant un livre bon pour sa génération seulement, les suivantes l'ont rejeté.
Ailleurs
(Mitpa'hat Sfarim p.122) il écrit que ce livre est un médiocre moyen de perdre son temps qui ne mérite d’être lu que pour contrer ses absurdités.
Bref, on ne peut pas accorder trop de valeur au
Yaabets sur un jugement de cet ordre, il était prompt à « dégainer » et à décréter qu'un livre est falsifié si son contenu ne lui plaisait pas (voir aussi
Missefer Zikhronot Shel Rav Litaï, écrit par un rabbin lituanien entre 1788 et 1790, en
page 267 où il critique le
Yaabets à ce sujet et contredit sa position).
D'ailleurs, le
‘Hida (Shem Hagdolim I, daf 74a) s'opposera aussi au
Yaabets sur ce point.
Mais laissons tout ça de côté, car ce n'est pas le sujet, le
Yaabets était un géant, la puissance de sa Torah est "délicieuse" pour celui qui sait la comprendre, ce n'est pas pour rien que le
'Hatam Sofer (Y"D §264)écrit à son sujet "
Gdol haa'haronim" (=le Gadol des a'haronim, le grand parmi les a'haronim), ailleurs
(Shout VI, §59) (dans les éditions classiques, c'est à la
fin de 'hoshen mishpat, daf 20a) il va jusqu'à l'appeler le "
prophète de mémoire bénie"... Nous trouvons encore en différents endroits que le
'Hatam Sofer était particulièrement respectueux du
Yaabets, il appréciait même ses remarques sur le sidour
(cf. Likoutei 'Haver ben 'Haim II, p.23) et même ses poèmes et zmirot
(cf.Hagahot Mena'hem Tsion sur Shem Hagdolim I, daf 50b note 162). À tel point que le
rabbi de Satmar rapportait que le
'Hatam Sofer avait l'habitude d'avoir sur son bureau des sfarim du Yaabets en "protection"...
(Mipihem oumipi ktavam II, p.26).
Le
'Hatam Sofer n'était pas le seul grand "fan" du
Yaabets. Le
Divrei 'Haim (1er rabbi de Tsanz) qualifiait le
Yaabets de "Saba Kadisha"
(Meshartav Esh lohet I, p.163).
Mais il faut avoir une vue d'ensemble de la vie et des écrits du
Yaabets pour arriver à percevoir sa splendeur et la beauté de sa torah même dans ces prises de position extrêmes.
En tout cas, il ne convient pas de le juger négativement sur le fait qu'il attribue le
Moré Nevoukhim au
Rambam, puis écrit l'inverse etc.
De toute façon, il y a même un auteur
(Rav Yerou'ham Leiner, Zohar Harakia p.160) qui pense que le
Yaabets a écrit que le
Rambam n’était pas l'auteur du
Moré Nevoukhim uniquement pour se débarrasser des attaques des kofrim qui se basaient dessus… !
Le sujet est long, j'en avais parlé lors de mon shiour au
Centre Alef sur «
Le Rambam, sa vie son œuvre ».
Je referme cette parenthèse et j'ajoute un dernier point sur les Shédim:
Rav Dessler (Mikhtav Meéliahou V, p.346) écrit que les Shédim existent essentiellement dans la tête de celui qui les conçoit.
Mais c'est assez étrange car il semble vouloir interpréter ainsi la fameuse remarque du
Gaon de Vilna à l'encontre du
Rambam (Biour Hagra Y"D §179, sk.13).
Mais le
Gaon y écrit que «
yesh bahem pnimiout », alors que
Rav Dessler semble comprendre qu'ils existent dans la «
pnimiout haadam » et explique que c'est assimilable à une névrose et autres maladies mentales…
Je m'étonne car ce n'est pas ce que veut dire le
Gaon à première vue, de plus ce dernier écrit bien à propos des shédim qu'ils existent réellement «
kepshoutan », comment
Rav Dessler va-t-il interpréter ces mots ?
J'ajoute enfin, que selon cette interprétation de
Rav Dessler, il n'y aurait plus aucun désaccord entre le
Rambam et le
Gaon de Vilna ! Pourtant il est très clair que le
Gaon considère le
Rambam dans l'erreur sur ce point…
Pour terminer, j'en reviens à l'essentiel de votre message: Vous y demandiez s'il y avait des auteurs qui ne croyaient pas aux shédim, la réponse est positive.