Citation:
Je suis tombé sur le commentaire du Hatam Sofer sur la guemara Chabbat (86b) qui s'étonne du comportement des juifs qui vont voir un médecin alors que la gurmara dit clairement que leur nature est différente....
Je ne comprends pas : Si la réalité montre que les soins des médecins sont oui adaptés même aux juifs (j'imagine bien...), alors dans quelle mesure cela dérange le Hatam Sofer ?
Non, relisez mieux ce commentaire du ‘Hatam Sofer, il ne s’étonne pas des juifs qui vont chez le médecin. Il dit qu’il a du mal être être somekh sur l’avis d’un médecin pour trancher une halakha Lekoula, étant donné que toute leur science se base sur des essais et constats sur des corps de non-juifs dont la Gmara dit qu’ils réagissent (parfois) autrement (en fonction de l’alimentation différente etc.).
C-à-d qu’il s’étonne que l’on puisse faire confiance même Lekoula aux avis médicaux puisqu’on sait qu’ils sont basés sur des analyses de réaction des non-juifs et que leur alimentation étant très différente, on ne peut pas être certain de ce qu’ils avancent.
Cependant, il écrit explicitement qu’en matière de ‘Hilloul Shabbat ou pour manger à Yom Kippour, on fera bien sûr confiance à la médecine car ce n’est pas pire qu’un Safek Pikoua’h Nefesh.
C’est pour se baser sur la médecine vis-à-vis d’un Psak Halakha dans d’autres domaines qu’il était frileux.
[Pour sa défense, il faut bien noter quelques différences avec la médecine d’aujourd’hui, depuis l’époque du ‘Hatam Sofer la médecine a beaucoup évolué : De nos jours, lorsque l’on teste un médicament, on prend différents types de personnes, on n’exclut pas d’emblée les juifs
(comme à l’époque du ‘Hatam Sofer où les juifs étaient enfermés dans leurs ghettos), et surtout, l’alimentation des non-juifs n’est plus à ce point malsaine
(la Gmara souligne qu’ils mangeaient des Shkatsim…)
Disons pour comparaison, qu’un français aurait du mal à faire confiance les yeux fermés à un remède chinois qui n’a jamais marché autrement que sur des chinois
(qui vivent en Chine) et qui n’a pas été élaboré en laboratoire, qui n’a aucune certification médicale reconnue.
C’était le cas à l’époque, les études et avis médicaux n’étaient pas encadrés comme aujourd’hui, un médecin se basait essentiellement sur ses constats et lectures personnelles.
Et l’alimentation du non-juif faisait peur au juif, comme celle du chinois peut faire peur au français d’aujourd’hui.
Du coup, lorsqu’on vous parle d’un remède de grand-mère made in China, qui n’est pas utilisé ailleurs qu’en Chine, vous avez quelques hésitations. Voilà pourquoi s’il s’agissait d’être Possek une Halakha Lekoula en se basant sur un vieux grimoire chinois, ça n’a pas l’air rassurant.]
De nos jours, il n’y a plus de safek à avoir, d’une part car nous vivons « ensemble », la nourriture des non-juifs (français du moins) est saine (à part quelques farfelus qui croquent des cafards), les tests et constats médicaux sont aussi basés sur des patients juifs, de sorte que l’inquiétude du ‘Hatam Sofer n’aurait probablement pas été prononcée dans ces conditions.