Le rêve: 1/60 de la prophétie

Dans le Talmud, on peut trouver que le sommeil est 1/60 de la mort
le rêve 1/60 de la prophétie.

Par transitivité, on comprend facilement le rapport entre le sommeil et le rêve. En revanche le rapport entre la mort et la prophétie, même si j'ai une idée, reste un peu plus obscure.

Merci d'apporter un explication à ce chiffre précis de 1/60 que nous retrouvons également dans les règle de cacherout ou un aliment bassari reste consommable s'il y a moins 1/60 de lait qui tombe dans la préparation.

Merci par avance pour vos réponses.

KOL TOV

Voici une traduction complète du texte talmudique auquel vous faites allusion :

Trois choses constituent (Maharcha : par le plaisir qu’elles procurent) une préfiguration du monde à venir (mè‘ein ‘olam haba) : le Chabbath, le soleil et l’expulsion des matières fécales.
[…]
Cinq choses constituent le soixantième d’une autre : le feu, le miel, le Chabbath, le sommeil et le rêve.
1° – Le feu constitue le soixantième du gueihinnom.
2° – Le miel constitue le soixantième de la manne.
3° – Le Chabbath constitue le soixantième du monde à venir.
4° – Le sommeil constitue le soixantième de la mort.
5° – Le rêve constitue le soixantième de la prophétie.
(Berakhoth 57b).

Le rapprochement des deux paragraphes ci-dessus incite à considérer que le Chabbath est tout à la fois une « préfiguration » et un « soixantième » du monde à venir.
On peut constater également que les « soixantièmes » énumérés ici sont un « fini » (feu, miel, Chabbath, sommeil et rêve) par rapport à un « infini » (gueihinnom, manne, monde à venir, mort et prophétie).
L’idée de « soixantième », qui renvoie par ailleurs dans le langage talmudique et dans celui de la halakha (par exemple, comme vous l’écrivez, dans le domaine de la cacherouth) à ce qui est insignifiant par rapport à ce qui est significatif, désigne ici ce qui est infiniment petit par rapport à ce qui est infiniment grand.
[J. K.]