Techouvot.com

La réponse de qualité à vos questions

Le rôle du Gadol Hador

Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
Davvy
Messages: 13
Erev Tov Rav,

Voilà ce mail est le fruit d’une discussion entre amis,voici les deux sujets en question:

1) est-que les Guedolei Hador ( Rav Haim Kanievsky chlita par exemple) ont ils la possibilité d’avoir Rouakh Hakodesh où cela est forcements à exclure ?

2) Es que si on leur pose une question sur une décision à prendre pour notre quotidien doit on les écouter,( bizness, famille...),ou bien leur rôle se cantonne à donner des décisions halakhiques ?

Merci d’avance de votre réponse.

Ps: Concernant la 1ère questions le sujet n est pas de savoir si tel ou tel Gaon à Rouakh Hakodesh juste si c est possible déjà que ça marche.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
1) est-que les Guedolei Hador ( Rav Haim Kanievsky chlita par exemple) ont ils la possibilité d’avoir Rouakh Hakodesh où cela est forcements à exclure ?

Ça dépend ce que vous entendez par « Roua’h Hakodesh ».

Si c’est de la prophétie, non.
Selon le Talmud, il n’y a plus de prophétie.
Voyez Baba Batra (12b).

Mais si vous entendez par Roua’h Hakodesh un « souffle saint », c-à-d qu’il peut arriver parfois que le Rav ressente -sans savoir pourquoi- qu’il doit dire telle ou telle chose à celui qui le consulte, oui.

Il ne s’agit pas de prophétie ni de divination, mais simplement d’un ressenti qui s’avère parfois très inspiré, le Roua’h Hakodesh pourrait signifier « une inspiration sainte/divine ».
Ça ne signifie pas que cette inspiration divine « marchera » à chaque fois, mais il arrive que ça marche.
Ça dépendra de plusieurs « paramètres », parmi lesquels l’état d’esprit de celui qui consulte le rabbin.

Citation:
2) Es que si on leur pose une question sur une décision à prendre pour notre quotidien doit on les écouter,( bizness, famille...),ou bien leur rôle se cantonne à donner des décisions halakhiques ?


Dans la plus pure théorie, leur rôle se cantonne à donner des décisions Halakhiques comme des conseils Halakhiques ou Moussariques/Hashkafiques etc.
Mais pas des conseils de business ou de Gashmiout (par contre vous mentionnez d’un coup business et famille, pour ce qui est de la « famille », généralement il s’agit de questions relevant d’un des domaines de compétence du rav : Le Moussar, les Midot, le ‘Hinoukh, la Hashkafa etc. donc rien d’anormal à consulter un rav pour ce type de question).

En principe, lorsqu’on a un doute sur le business on consulte un spécialiste du business, pas un rabbin, chacun sa spécialité.

Et il ne faut pas croire que quoi que dise le rav, cela changera la réalité et ça sera forcément bénéfique, voyez à ce sujet ce qu’en disait Rabbi Na’hman de Breslev dans ‘Hayei Moharan (II, p.55).

Voyez aussi R. Tsadok Hacohen dans Si’hat Malakhei Hasharet (daf 2b) pour qui on ne doit PAS consulter un Rav sur des sujets de business (sauf, bien entendu, si le sujet est AUSSI lié à une question spirituelle).

Du Gaon de Vilna (Mishlei XVI, 4) , il ressort aussi que si les prophètes pouvaient nous dire « par prophétie » ce qu’il fallait faire, ce n’est pas dans les capacités d’un « simple » Tsadik -qui n’est pas prophète.

Le tout premier Rabbi de Loubavitch (Igueret Hakodesh §XXII) aussi, écrit avec véhémence contre l’habitude qui commençait à se répandre à son époque et qui consistait à questionner un Rav/Gadol/Tsadik sur des sujets matériels (non liés à un aspect Rou’hani).
Pour lui, c’est une erreur de Hashkafa.

Après tous ces Gdolim, comment oser vous dire l’inverse ?

Je sais que c’est une habitude très classique depuis (seulement!) 2-3 décennies, mais on ne peut nier que -non seulement elle n’a aucun fondement dans la tradition juive, mais aussi qu’elle a été explicitement repoussée par les Gdolei Israel depuis ses timides débuts (il y a deux siècles), que ce soit les Mitnagdim (Gaon de Vilna) ou les ‘Hassidim (Baal Hatanya, R. Na’hman de Breslev, R. Tsadok).

Chez les Sfaradim ça n’était venu à l’esprit de personne -il y a deux siècles- de consulter un Rav pour un aspect matériel, donc il n’y a pas vraiment d’opposition écrite explicite (enfin, je n’en ai pas trouvée).

Même chez les Mitnagdim ce n’était pas vraiment un sujet, personne ne pensait consulter son Rav pour la gashmiout, le Gaon n’a pas dénoncé une attitude, à la différence des trois autres rabbanim ('Hassidiques).

Car c’est uniquement dans le monde ‘hassidique que cette dérive est née et c’est pourquoi ce sont les grands de la ‘Hassidout qui l’ont dénoncée.

[Récemment, les rabbanim (et le Tsibour) lituaniens ont tendance à imiter les ‘hassidim sur ce point.
Rav ‘Haim Kanievsky que vous citez en est l’exemple le plus frappant.
Il est « théoriquement » affilié au judaïsme « Litvak » mais se comporte plutôt comme un Rabbi ‘hassidique.
C’est assez interpellant et amusant car son père avait opéré le même type de changement mais dans le sens inverse ; voyez Kvod Haav (p.155) ou Bâtisseurs de l’avenir (p.245)Rav Pin’has Weisz raconte avoir présenté à Reb Yankel de Psheworsk un cours du Rav Koppelman sur Nedarim où il discutait ce qu’à écrit le Steipler (=Rav Kanievsky père) dans Kehilot Yaakov (Nedarim §2).
Quelqu’un leur a demandé ce dont ils parlaient et Reb Yankel a répondu qu’ils discutaient de savoir qui a raison entre le ‘Hassid qui est devenu Litvak (=le Steipler, qui était d’origine ‘hassidique mais s’est beaucoup rapproché du monde lituanien) et le Litvak qui est devenu ‘hassid (=Rav Koppelman).

Voilà à présent que la ‘hassidout a récupéré ses descendants avec R. ‘Haim Kanievsky qui ressemble plus à un Rebbe ‘hassidique qu’à un Rosh Yeshiva lituanien…]

Ça c’est pour la théorie.

Maintenant dans la pratique, je n’interdis rien à personne, que celui qui souhaite consulter un rav pour le choix de son shampoing ou de la couleur de sa brosse à dents le fasse sans se sentir insulté, pareil s’il souhaite consulter un garagiste pour un souci culinaire ou un marabout pour une question d’orthographe.

Je ne peux pas garantir que le consulté ne sera pas inspiré, je dis juste que ce n'est pas le rôle d'un Rav (de conseiller sur des aspects purement matériels) et que les Gdolim ont dénoncé ces pratiques.

En complément, voyez aussi ceci : http://www.techouvot.com/ecouter_le_medecin_ou_le_tsadik-vt8027936.html?highlight=
RHY
Messages: 140
Comment expliquer que ces Gdolim acceptent alors de jouer ce rôle ?
RHY
Messages: 140
A propos de ce qu'écrit le Baal Hatania ( Igueret Hakodech &XXII et Igrot Kodech du même auteur &XXIV pour la version complète):

[ ATTENTION: ce n'est pas le même ouvrage. Le premier est - pour l'essentiel - un florilège du second, réalisé par les fils de l'auteur après la mort de leur père (1812), et incorporés dans le Tania en 1813 ( voir introduction du Tania par les trois fils de l'auteur ) ].

Ce que vous écrivez, très cher Rav Wattenberg - D.ieu vous bénisse - sur la différence entre théorie et pratique au sujet des demandes matériels à un Rav, est plutôt semblable à ce qu'on peut tirer de ce qu'à écrit, à la toute fin de sa vie, le Baal Hatania ( Igrot Kodech & LXV ).
Il y énonce l'impossible nécessité de suivre le Émet et la malheureuse contrainte du Hessed qui frôle le Cheker - pour fonder et conduire le monde.
Pour les "âmes rabaissées (...) donner des conseils sur tous les sujets et pour les besoins des membres de sa famille, bien qu'elles soient quasiment que propos mensongers ...".

Autrement dit, dans l'absolu, il ne faut pas quémander des demandes matérielles à un Rav/Rabbi, mais que fait un Rabbi qui ne peut laisser ses Hassidim dans le désarroi ? Et D.ieu aidera pour qu'ils s'élèvent de niveau en niveau...

A propos de cette lettre, voir également:
- Likoutei Sihot XVI; Siha du 24 Tévet
- Le très bon "Harav Miliadi" tome I;p.164 et tome II;p.37 dans la partie Tsoumat Aïn à la fin du livre. A la dernière référence, se trouve une explication des propos du Baal Hatania.

C'est là-dessus que s'appuyait le dernier Rabbi de Loubavitch, pour distribuer ses Brahot, même s'il s'inscrit dans la continuité de son ailleul, en conseillant de suivre l'avis de spécialistes ( voir Sihot Kodech 1969 tome II p.7 ).
RHY
Messages: 140
Message à l'intention particulière du cher Rav Wattenberg.

Bonsoir;

Lisant l'anecdote tirée du Kvod Haav que vous apportez,

[ et en me rappelant également de l'histoire que vous racontiez dans votre cours audio sur le Leshem Yhoud au sujet de la prétendue déclaration du Noda Byouda: " J'ai transformé les Pochim en Hassidim etc ... ]

j'ai également pensé à une autre anecdote qui touche à la même thématique, et que je livre ici à votre curiosité (peut-être la connaissez-vous déjà ).

Cette anecdote est racontée dans le Beth Rabbi §25, p.133 note A.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
il y a 3 messages de RHY auxquels je réponds dans le désordre:

A RHY3 :

Citation:
Lisant l'anecdote tirée du Kvod Haav que vous apportez,
[ et en me rappelant également de l'histoire que vous racontiez dans votre cours audio sur le Leshem Yhoud au sujet de la prétendue déclaration du Noda Byouda: " J'ai transformé les Pochim en Hassidim etc ... ]
j'ai également pensé à une autre anecdote qui touche à la même thématique, et que je livre ici à votre curiosité (peut-être la connaissez-vous déjà ).
Cette anecdote est racontée dans le Beth Rabbi §25, p.133 note A.


Si vous avez écouté mon cours sur Leshem Yi’houd, vous n’avez pas écouté celui sur le Mashia’h car j’y mentionne cette histoire en y indiquant (entre autres) cette référence (-c’est cité aussi dans d’autres sfarim).

Vous trouverez ce cours sur le site du Centre Alef sous le nom de « la fin des temps ».
Mais attention, il y a deux cours de ce nom sur le site d’Alef, l’un de rav Haouzi, l’autre de moi.

(Vous pouvez écouter les deux, ils seront probablement complémentaires puisque sur le même sujet, mais si vous recherchez cette citation, vous ne la trouverez pas dans le cours de Rav Haouzi.)

Voici un lien : https://www.centre-alef.fr/la-fin-des-temps-2/
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
A RHY1 :
Citation:
Comment expliquer que ces Gdolim acceptent alors de jouer ce rôle ?


Les réponses me semblent bien longues et sont diverses.
Il me paraît plus logique de le leur demander directement au lieu que je me perde en conjectures variées.

Vous n’obtiendrez pas la même réponse de chacun des rabbanim concernés, si je devais reprendre chaque argument et l’expliquer, j’en serai amené à détailler mes remarques sur leurs positions et ça prendrait de l’ampleur.

Certains sont -je crois- en désaccord avec les Tsadikim que j’ai cités, rares sont ceux qui le reconnaîtront officiellement/ouvertement, ils préféreront dire que « les choses ont changé » plutôt que d’admettre leur désaccord.

D’aucuns diront que la prophétie est revenue parmi nous (Youpi !) car nous sommes déjà arrivés à Ikveta Demeshi’ha, l’ultime génération avant le messie (comme si le Baal Hatanya n’avait pas pensé lui aussi vivre dans la génération pré-messianique, et pareil pour des tas de Tsadikim depuis des siècles -et ça ne les a pas amenés à décider que la prophétie était revenue), d’autres soutiendront que par le Zkhout de la Emouna de celui qui pose sa question au Rav (il faut comprendre : sa Emouna en son Rav !), ce qui lui sera dit s’accomplira.

Enfin, l’argument-massue sera que nous constatons bien qu’à la même question, un même Gadol répondra parfois différemment à l’un et à l’autre, c’est donc la « preuve » que c’est le Roua’h Hakodesh qui s’exprime par l’entremise de ses cordes vocales. CQFD.

[Personnellement, je ne comparerai pas cet argument à une massue, mais plutôt à un cure-dent, ou un coton-tige…]

On amènera encore des « preuves » basées sur des textes mal lus ou mal compris.

Voyez le Or’hot yosher de Rav ‘Haim Kanievsky (§26).

En dehors de cette « façade », certains rabbanim doivent estimer que c’est un moyen de renforcer les masses, de les cadrer dans la Yirat Shamayim, de leur insuffler les bonnes Shéifot, de contrebalancer le poids de la Sitra Ah’ra qui trouve publicité et diffusion via les médias, d’encourager les juifs en détresse dans l’accomplissement des Mitsvot… et encore toutes sortes de bons arguments que je ne préfère pas détailler ici [en partie pour les mêmes raisons qui font que ces rabbanim ne les dévoilent pas au public -mais pas que pour ces dernières].
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Et voici mon troisième et dernier message sur ce fil pour ce soir:

A RHY2 :

Citation:
A propos de ce qu'écrit le Baal Hatania ( Igueret Hakodech &XXII et Igrot Kodech du même auteur &XXIV pour la version complète):

[ ATTENTION: ce n'est pas le même ouvrage. Le premier est - pour l'essentiel - un florilège du second, réalisé par les fils de l'auteur après la mort de leur père (1812), et incorporés dans le Tania en 1813 ( voir introduction du Tania par les trois fils de l'auteur ) ].

Ce que vous écrivez, très cher Rav Wattenberg - D.ieu vous bénisse - sur la différence entre théorie et pratique au sujet des demandes matériels à un Rav, est plutôt semblable à ce qu'on peut tirer de ce qu'à écrit, à la toute fin de sa vie, le Baal Hatania ( Igrot Kodech & LXV ).
Il y énonce l'impossible nécessité de suivre le Émet et la malheureuse contrainte du Hessed qui frôle le Cheker - pour fonder et conduire le monde.
Pour les "âmes rabaissées (...) donner des conseils sur tous les sujets et pour les besoins des membres de sa famille, bien qu'elles soient quasiment que propos mensongers ...".

Autrement dit, dans l'absolu, il ne faut pas quémander des demandes matérielles à un Rav/Rabbi, mais que fait un Rabbi qui ne peut laisser ses Hassidim dans le désarroi ? Et D.ieu aidera pour qu'ils s'élèvent de niveau en niveau...

A propos de cette lettre, voir également:
- Likoutei Sihot XVI; Siha du 24 Tévet
- Le très bon "Harav Miliadi" tome I;p.164 et tome II;p.37 dans la partie Tsoumat Aïn à la fin du livre. A la dernière référence, se trouve une explication des propos du Baal Hatania.

C'est là-dessus que s'appuyait le dernier Rabbi de Loubavitch, pour distribuer ses Brahot, même s'il s'inscrit dans la continuité de son ailleul, en conseillant de suivre l'avis de spécialistes ( voir Sihot Kodech 1969 tome II p.7 ).



Je tiens à préciser avant tout, que je ne venais nullement critiquer –‘has veshalom- les rabbanim qui donnent des conseils sur la Gashmiout.

Qui suis-je pour les juger ?
La critique -si critique il y a- était plutôt sur ceux qui vont poser des questions sur des sujets totalement matériels et détachés de toute notion de Torah, comme s’ils parlaient à un prophète.

Comment doit réagir un Rav à qui on demande conseil sur un sujet 100% Gashmi ? ça dépendra certainement de la situation, de la nature de la question, du sentiment de celui qui questionne, etc.

Disons que -globalement, j’indiquerais plutôt de refréner cette habitude en disant la vérité ; qu’un rav n’est pas supposé donner des réponses sur ce type de sujets.

Répondre systématiquement entraîne forcément une tromperie, les gens se mettent à croire que ça relève des compétences et prérogatives d’un rav et reviendront avec de nouvelles questions de ce type et encourageront d’autres personnes à les imiter.
Et tout doucement, nous allons ainsi déformer et détourner la Torah…

Il faut savoir dire la vérité même si elle peut parfois paraître amère à certains.
C’est avant tout pour le bien de la Torah et de la collectivité, mais aussi, à la longue, pour le bien de ces personnes qui se trompent.
S’ils trouvent parfois cette vérité amère aujourd’hui, elle les fera grandir spirituellement et ils l’apprécieront eux-mêmes dans quelques années.

Encore une fois, sans accuser ni critiquer le rabbi de Loubavitch, ni Rav Kanievsky, ni aucun Tsadik qui aurait l’habitude de répondre à ce genre de questions, je me permets tout de même de souligner que certains « rabbanim » (non tsadikim) pourraient voir un intérêt à laisser végéter le peuple dans l’ignorance et la Torah factice, en cela que ces questionnements viendraient renforcer leur suprématie, voire leur créer une cour d’adeptes qui contribuerait à leur publicité/Kavod/etc…

Si d’autres rabbanim (-eux réellement Tsadikim) prennent soin de répondre à ces questions sans dire la vérité aux questionneurs, (ils ont certainement leurs raisons, mais) cela permet à quelques profiteurs et aigrefins en tout genre de jouer le jeu en répondant aux questions du public sur un ton à la fois très grave et très assuré, comme si l’expression de leur prophétie le leur imposait.

Aussi, je dois dire mon étonnement à l’égard de ce sujet, car d’habitude, les rabbanim défendent farouchement l’attitude de nos ancêtres et il est toujours recommandé de s’inspirer des anciens Tsadikim et de suivre leurs conseils, d’éviter au maximum d’inventer de nouvelles notions dans la Torah (le jeu de mots attribué au ‘Hatam Sofer « ‘Hadash Assour min Hatorah » est bien connu et souvent répété), de rester fidèles à la pratique des générations passées et aux Gdolim, Rishonim et A’haronim… Et là, subitement, non seulement on dévie de la Torah de nos ancêtres, mais en plus on s’inscrit exactement dans l’attitude qu’ils ont tous unanimement critiquée !

Les plus modérés ne manqueront pas de préciser qu’il ne s’agit nullement de prophétie (disparue depuis longtemps), mais « seulement » de Roua’h Hakodesh.
Mais ça reste une attitude en porte-à-faux avec l’enseignement de tous les Tsadikim qui nous ont précédés.

Je sais qu’il y a différentes théories et « preuves » à cette « nouvelle religion », mais elles ne sont pas convaincantes (voire trompeuses) et il suffit de les lire avec un œil un peu critique pour se rendre compte qu’elles ne sont pas fondées.

Vous écrivez :
Citation:
Autrement dit, dans l'absolu, il ne faut pas quémander des demandes matérielles à un Rav/Rabbi, mais que fait un Rabbi qui ne peut laisser ses Hassidim dans le désarroi ?

J’ai une solution : faire grandir ses ‘hassidim, leur apprendre (tout doucement) la vérité, ne pas les laisser baigner dans le Sheker (qualificatif attribué par le Baal Hatanya), leur expliquer ce que le Baal Hatanya a expliqué à ses ‘hassidim 200 ans plus tôt.

Vous ajoutez :
Citation:
Et D.ieu aidera pour qu'ils s'élèvent de niveau en niveau...

Peut-être ne convient-il pas de laisser à D.ieu le soin de faire ce qu’il nous incombe de faire ?
Plus encore, de faire l’inverse en « enfonçant » les ignorants dans leur ignorance -tout en espérant que D.ieu leur ouvrira l’esprit…

En langage ‘hassidique, je dirais qu’il faut d’abord commencer par une Itorerouta deletata pour espérer en retour une Itorerout d’en-haut [ou en français : Aide-toi et le ciel t'aidera].

Commençons par expliquer aux fidèles que ce n’est pas le « Derekh Hatorah » et D.ieu fera en sorte qu’ils pourront par la suite s’élever de niveau en niveau et comprendre que le chemin de la Torah est beaucoup plus riche, large et épanouissant.

Vous écrivez :
Citation:
Le très bon "Harav Miliadi" tome I;p.164 et tome II;p.37 dans la partie Tsoumat Aïn à la fin du livre. A la dernière référence, se trouve une explication des propos du Baal Hatania.

Je suis d’accord avec vous, c’est un très bon Sefer.

Ce n’est pas Tsoumat, mais Simat Ayin.

En p. 37 (ou plus exactement 38) du Simat Ayin il explique ce qu’a écrit le Baal Hatanya en fin de vie (et cité en Tome 1, p.164), mais cela ne justifie pas ces pratiques ni ne les encourage.
Au contraire, le Baal Hatanya les y qualifie de « Sheker ».
Ce qu’il écrit relève plus du constat que de l’approbation.

Vous écrivez encore :
Citation:
C'est là-dessus que s'appuyait le dernier Rabbi de Loubavitch, pour distribuer ses Brahot, même s'il s'inscrit dans la continuité de son ailleul, en conseillant de suivre l'avis de spécialistes

Il y a deux choses : répondre aux questions de Gashmiout et le faire même lorsque l’avis d’un spécialiste s’impose.
Si le Rabbi a conseillé parfois de suivre l’avis de spécialistes, il a aussi répondu à des questions de lui-même, indiquant d’acheter ou de vendre telle propriété et mille autres choses (qui ne nécessitent pas l’avis d’un spécialiste comme pour un problème médical).

Encore une fois, je ne viens pas le juger, ni le critiquer pour cela.
Il avait certainement ses raisons d’agir ainsi et ce n’est pas le gamin que je suis qui pourrait s’autoriser de l’en réprimander.

Je me borne à souligner que ce n’est certainement pas ainsi qu’agissait le 1er Rabbi (le Alter Rebbe, le Baal Hatanya).
Ou alors, dit autrement ça donnerait ceci: la tirade du Baal Hatanya (contre ceux qui posent des questions de Gashmiout à leur Rav) n’aurait certainement pas été formulée ainsi par le 7ème Rabbi de Loubavitch.

PS: de nouveau ce soir, je demande la clémence du public pour les éventuelles fautes d'orthographe et de frappe, je n'ai pas le temps de me relire.
RHY
Messages: 140
Je viens seulement rajouter une petite remarque.

Rav Wattenberg, dans votre dernier message, vous disiez:

"Peut-être ne convient-il pas de laisser à D.ieu le soin de faire ce qu’il nous incombe de faire ? "

Et si D-ieu lui-même n'arrivait pas à faire ce qu'il nous incombe de faire ?
Voyez Tanya Chaar Hay'houd Véhaémouna tout début §V sur les miracles des Tsadikim.

Autrement dit, je suis tout à fait d'accord, mais c'est un peu plus complexe que cela me semble-t-il: je voulais signifier que cette conduite est certes mauvaise, mais malheureusement inendiguable, car intrinsèque à la création - même s'il faut bien sûr le faire savoir. C'est ce qui ressort du Tanya susmentionné je crois …
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
Autrement dit, je suis tout à fait d'accord, mais c'est un peu plus complexe que cela me semble-t-il: je voulais signifier que cette conduite est certes mauvaise, mais malheureusement inendiguable, car intrinsèque à la création - même s'il faut bien sûr le faire savoir. C'est ce qui ressort du Tanya susmentionné je crois …


Je ne vois pas en quoi elle serait inendiguable (/intrinsèque à la création) si les juifs s'en sont passé durant des siècles.
C'est "tout nouveau" comme phénomène, pourquoi ne pas revenir aux vraies valeurs?

Si ça a commencé chez les 'Hassidim il y a deux siècles (et des poussières), ça ne fait que quelques décennies que l'on en parle chez les Mitnagdim et seulement depuis 20 ou 30 ans que ça s'est généralisé chez les autres juifs.
Chez les Sfaradim c'est arrivé très tard, idem pour les Yekkes.

En remontant aux années 60, ça n'existait quasiment que chez les 'hassidim.

Et je ne perçois pas d'élément contraignant à admettre/tolérer cette nouvelle habitude dans le texte du Shaar Hayi'houd Vehaémouna que vous indiquez.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Plus haut, dans mon message du 9 septembre 2019, j'écrivais au sujet de la prophétie qui aurait ou non ressuscité à notre époque et j'indiquais:
Citation:
Voyez le Or’hot yosher de Rav ‘Haim Kanievsky (§26).


Vous y verrez (en page 82) que la prophétie ne réapparaitra pas tant qu'Eliahou Hanavi ne sera pas venu nous annoncer de bonnes nouvelles messianiques.

Il n'est donc pas d'accord avec ceux qui parlent d'une résurrection de la prophétie de nos jours.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Plus haut j’ai indiqué les grands de la ‘Hassidout qui s’opposaient à ce que leurs ‘Hassidim leur posent des questions sur des sujets non liés à la Torah.

J’ajoute à présent un Rabbi supplémentaire à la liste, c’est Rabbi Ye’hezkel de Kozmir (1772-1856) qui ne supportait pas qu’on vienne lui demander des conseils sur les choses purement matérielles, et tournait le dos à ceux qui posaient ce genre de questions. (Dor Déa –‘Hassidout, p.268).
Montrer les messages depuis:
Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum