Et voici mon troisième et dernier message sur ce fil pour ce soir:
A
RHY2 :
Citation:
A propos de ce qu'écrit le Baal Hatania ( Igueret Hakodech &XXII et Igrot Kodech du même auteur &XXIV pour la version complète):
[ ATTENTION: ce n'est pas le même ouvrage. Le premier est - pour l'essentiel - un florilège du second, réalisé par les fils de l'auteur après la mort de leur père (1812), et incorporés dans le Tania en 1813 ( voir introduction du Tania par les trois fils de l'auteur ) ].
Ce que vous écrivez, très cher Rav Wattenberg - D.ieu vous bénisse - sur la différence entre théorie et pratique au sujet des demandes matériels à un Rav, est plutôt semblable à ce qu'on peut tirer de ce qu'à écrit, à la toute fin de sa vie, le Baal Hatania ( Igrot Kodech & LXV ).
Il y énonce l'impossible nécessité de suivre le Émet et la malheureuse contrainte du Hessed qui frôle le Cheker - pour fonder et conduire le monde.
Pour les "âmes rabaissées (...) donner des conseils sur tous les sujets et pour les besoins des membres de sa famille, bien qu'elles soient quasiment que propos mensongers ...".
Autrement dit, dans l'absolu, il ne faut pas quémander des demandes matérielles à un Rav/Rabbi, mais que fait un Rabbi qui ne peut laisser ses Hassidim dans le désarroi ? Et D.ieu aidera pour qu'ils s'élèvent de niveau en niveau...
A propos de cette lettre, voir également:
- Likoutei Sihot XVI; Siha du 24 Tévet
- Le très bon "Harav Miliadi" tome I;p.164 et tome II;p.37 dans la partie Tsoumat Aïn à la fin du livre. A la dernière référence, se trouve une explication des propos du Baal Hatania.
C'est là-dessus que s'appuyait le dernier Rabbi de Loubavitch, pour distribuer ses Brahot, même s'il s'inscrit dans la continuité de son ailleul, en conseillant de suivre l'avis de spécialistes ( voir Sihot Kodech 1969 tome II p.7 ).
Je tiens à préciser avant tout, que je ne venais nullement critiquer –‘has veshalom- les rabbanim qui donnent des conseils sur la Gashmiout.
Qui suis-je pour les juger ?
La critique -si critique il y a- était plutôt sur ceux qui vont poser des questions sur des sujets totalement matériels et détachés de toute notion de Torah, comme s’ils parlaient à un prophète.
Comment doit réagir un Rav à qui on demande conseil sur un sujet 100% Gashmi ? ça dépendra certainement de la situation, de la nature de la question, du sentiment de celui qui questionne, etc.
Disons que -globalement, j’indiquerais plutôt de refréner cette habitude en disant la vérité ; qu’un rav n’est pas supposé donner des réponses sur ce type de sujets.
Répondre systématiquement entraîne forcément une tromperie, les gens se mettent à croire que ça relève des compétences et prérogatives d’un rav et reviendront avec de nouvelles questions de ce type et encourageront d’autres personnes à les imiter.
Et tout doucement, nous allons ainsi déformer et détourner la Torah…
Il faut savoir dire la vérité même si elle peut parfois paraître amère à certains.
C’est avant tout pour le bien de la Torah et de la collectivité, mais aussi, à la longue, pour le bien de ces personnes qui se trompent.
S’ils trouvent parfois cette vérité amère aujourd’hui, elle les fera grandir spirituellement et ils l’apprécieront eux-mêmes dans quelques années.
Encore une fois, sans accuser ni critiquer le rabbi de Loubavitch, ni Rav Kanievsky, ni aucun Tsadik qui aurait l’habitude de répondre à ce genre de questions, je me permets tout de même de souligner que certains « rabbanim » (non tsadikim) pourraient voir un intérêt à laisser végéter le peuple dans l’ignorance et la Torah factice, en cela que ces questionnements viendraient renforcer leur suprématie, voire leur créer une cour d’adeptes qui contribuerait à leur publicité/Kavod/etc…
Si d’autres rabbanim (-eux réellement Tsadikim) prennent soin de répondre à ces questions sans dire la vérité aux questionneurs, (ils ont certainement leurs raisons, mais) cela permet à quelques profiteurs et aigrefins en tout genre de jouer le jeu en répondant aux questions du public sur un ton à la fois très grave et très assuré, comme si l’expression de leur prophétie le leur imposait.
Aussi, je dois dire mon étonnement à l’égard de ce sujet, car d’habitude, les rabbanim défendent farouchement l’attitude de nos ancêtres et il est toujours recommandé de s’inspirer des anciens Tsadikim et de suivre leurs conseils, d’éviter au maximum d’inventer de nouvelles notions dans la Torah
(le jeu de mots attribué au ‘Hatam Sofer « ‘Hadash Assour min Hatorah » est bien connu et souvent répété), de rester fidèles à la pratique des générations passées et aux Gdolim, Rishonim et A’haronim… Et là, subitement, non seulement on dévie de la Torah de nos ancêtres, mais en plus on s’inscrit exactement dans l’attitude qu’ils ont tous unanimement critiquée !
Les plus modérés ne manqueront pas de préciser qu’il ne s’agit nullement de prophétie
(disparue depuis longtemps), mais « seulement » de Roua’h Hakodesh.
Mais ça reste une attitude en porte-à-faux avec l’enseignement de tous les Tsadikim qui nous ont précédés.
Je sais qu’il y a différentes théories et « preuves » à cette « nouvelle religion », mais elles ne sont pas convaincantes (voire trompeuses) et il suffit de les lire avec un œil un peu critique pour se rendre compte qu’elles ne sont pas fondées.
Vous écrivez :
Citation:
Autrement dit, dans l'absolu, il ne faut pas quémander des demandes matérielles à un Rav/Rabbi, mais que fait un Rabbi qui ne peut laisser ses Hassidim dans le désarroi ?
J’ai une solution : faire grandir ses ‘hassidim, leur apprendre (tout doucement) la vérité, ne pas les laisser baigner dans le Sheker
(qualificatif attribué par le Baal Hatanya), leur expliquer ce que le Baal Hatanya a expliqué à ses ‘hassidim 200 ans plus tôt.
Vous ajoutez :
Citation:
Et D.ieu aidera pour qu'ils s'élèvent de niveau en niveau...
Peut-être ne convient-il pas de laisser à D.ieu le soin de faire ce qu’il nous incombe de faire ?
Plus encore, de faire l’inverse en « enfonçant » les ignorants dans leur ignorance -tout en espérant que D.ieu leur ouvrira l’esprit…
En langage ‘hassidique, je dirais qu’il faut d’abord commencer par une Itorerouta deletata pour espérer en retour une Itorerout d’en-haut [ou en français : Aide-toi et le ciel t'aidera].
Commençons par expliquer aux fidèles que ce n’est pas le « Derekh Hatorah » et D.ieu fera en sorte qu’ils pourront par la suite s’élever de niveau en niveau et comprendre que le chemin de la Torah est beaucoup plus riche, large et épanouissant.
Vous écrivez :
Citation:
Le très bon "Harav Miliadi" tome I;p.164 et tome II;p.37 dans la partie Tsoumat Aïn à la fin du livre. A la dernière référence, se trouve une explication des propos du Baal Hatania.
Je suis d’accord avec vous, c’est un très bon Sefer.
Ce n’est pas Tsoumat, mais Simat Ayin.
En p. 37 (ou plus exactement 38) du Simat Ayin il explique ce qu’a écrit le Baal Hatanya en fin de vie (et cité en Tome 1, p.164), mais cela ne justifie pas ces pratiques ni ne les encourage.
Au contraire, le Baal Hatanya les y qualifie de « Sheker ».
Ce qu’il écrit relève plus du constat que de l’approbation.
Vous écrivez encore :
Citation:
C'est là-dessus que s'appuyait le dernier Rabbi de Loubavitch, pour distribuer ses Brahot, même s'il s'inscrit dans la continuité de son ailleul, en conseillant de suivre l'avis de spécialistes
Il y a deux choses : répondre aux questions de Gashmiout et le faire même lorsque l’avis d’un spécialiste s’impose.
Si le Rabbi a conseillé parfois de suivre l’avis de spécialistes, il a aussi répondu à des questions de lui-même, indiquant d’acheter ou de vendre telle propriété et mille autres choses
(qui ne nécessitent pas l’avis d’un spécialiste comme pour un problème médical).
Encore une fois, je ne viens pas le juger, ni le critiquer pour cela.
Il avait certainement ses raisons d’agir ainsi et ce n’est pas le gamin que je suis qui pourrait s’autoriser de l’en réprimander.
Je me borne à souligner que ce n’est certainement pas ainsi qu’agissait le 1er Rabbi (le Alter Rebbe, le Baal Hatanya).
Ou alors, dit autrement ça donnerait ceci: la tirade du Baal Hatanya
(contre ceux qui posent des questions de Gashmiout à leur Rav) n’aurait certainement pas été formulée ainsi par le 7ème Rabbi de Loubavitch.
PS: de nouveau ce soir, je demande la clémence du public pour les éventuelles fautes d'orthographe et de frappe, je n'ai pas le temps de me relire.