Le serpent.

Dans le livre de la Genèse, au jardin d'Eden, le serpent représente-t-il:
- Un vrai serpent, l'animal ?
- l'ange satan ou un ange de Dieu ?
- Symbole du péché dans le coeur de l´homme ?

Merci

Kown

Veuillez vous reporter à la réponse que j’ai donnée le 08.03.09 sous « Parasha : Divrei Torah - Le serpent dans le jardin d'Eden »

Oui je suis plutôt d'accord avec la réponse ! C'est aussi mon avis.
Cela dit je me pose toujours cette question:

Pourquoi il est écrit que le serpent perdit ses pattes ?

(Et la femme pour la douleur de l´accouchement, et l´homme pour le travail de la terre...)

Bonjour
je vous propose quelques considérations « serpentines » aucune n'est à proprement parler une réponse à votre question, il s'agit simplement d'indiquer des lieux.
Serpent ? Lequel ?
Une vipère ? d'où « langue de vipère », l'on sait ce que l'expression signifie en français.
Voir ici, page 159 « Le livre de la connaissance » Quadrige PUF 1985 (il y a peut être d'autres éditions, je cite la mienne) ce que Maïmonide dit , de la médisance et de la calomnie.
C'est clair, net précis et sans métaphore aucune.
Un cobra ? Voir alors le masque funéraire de Toutankamon.
Les Pharaons en général. Ce cobra dressé est nommé Uraeus, nom venant du grec « ouraios ».
En égyptien on disait plutôt « irt », nom féminin.
Voir la divinité « ouadjyt » c'est à dire « la verte » attention la verte est un euphémisme pour...la rouge! Il s'agit de la couronne de basse Egypte. Verte comme les plaines du delta irriguée par le fleuve, rouge comme ? Le fleuve en crue ?
Comment dit on rouge en hébreu ? Un fleuve rouge, c'est quoi ?
Notons au passage que c'est dans la régions du delta (à Naucratis) que le livre 4 du Phèdre de Platon place Thot et son invention : l'écriture.
Le cobra d' Egypte était aussi associé, au désert, à la chaleur et à... l' oeil.
Le « cobra » se dresse, pour tuer, c'est alors qu'il se fait entendre. Le reste du temps il rampe en silence.
Il tue avec sa bouche, sa langue.
Langue fourchue disaient les indiens d' Amérique.
Fourchue, un coup d'un côté , un coup de l'autre... en même temps.
Un mélange : toujours un peu de vrai dans le mensonge, toujours un peu de bien dans le mal, toujours un peu de réel dans le fantasme.
Ou sans mélange : le compliment qui tue...le baiser qui tue.
Le serpent avance au ras du sol, proposition : il pense « au ras des pâquerettes ».
Simpliste peut être mais surtout redoutable. Prés du sol, prés de la terre, matérialiste.
N'opposons pas trop vite ce matérialisme là à quelque autre hauteur sublime.
A envisager ceci : que le serpent, se déplace sur les hauteurs de la terre, sur la terre comme hauteur, sur les très hautes hauteur même... de la plus haute terre.
Il fait presque corps avec elle.
Du point de vue des chiffres son nom, ne se distingue pas de celui du Mashia, la distinction s'opère donc à la lettre, d'où l'évidence que la mathématique dans son efficiente grandeur donne mesure et usage de la terre mais ne dit rien de celui qui l'habite.
Quand il y a "qui", la mathématique se tait ou si vous préférez « qui est » à la lettre est là ou le chiffre n'est pas.
Autres : Voyez les deux serpents d'Hermès, voyez le serpent que rencontre Tirésias en une forêt.
Et le serpent des pharmaciens...le « pharmacon », remède ou poison.
Serpent c'est en français, en hébreu celui dont vous parlez porte un autre nom.
A sa tête un Noun, à sa queue un Schin. Les égyptiens aussi connaissaient un Noun, le « nil » était à leurs yeux un « reste » de ce Noun, et leur "Shin" un champs au bord du Nil.
Et l'on mange l'herbe du champs et dire Shin alors c'est aussi dire dent.
Il y a aussi la piste « freudienne », elle peut être suivi un temps, mais attention elle est lacunaire et surtout embrouillée, un vrai sac de noeuds...de serpents.
Voilà il ne vous reste plus qu'à remettre un peu d'ordre dans tout cela, d'établir des déductions et extensions adéquates.
Attention à Apophys, le grand serpent de la nuit.
En parlant de nuit , je sens qu'il est pour moi l'heure d'aller faire dormir mes yeux.
Faites de beaux rêves.

Bonjour,

Ok pour sur vos considérations serpentines, mais cela ne m'explique pas la pensée des juifs sur Genèse, à savoir pourquoi Dieu a coupé les pattes d'un serpent, donné la douleur à la femme ??
(Si le serpent n'est pas un animal, pourquoi est-il écrit ceci...)

Merci.

Kown

Il n’est pas écrit que le serpent a perdu ses pattes, mais qu’il « marchera sur son ventre » (Berèchith 3, 14).

Explication d’Ibn Ezra : L’expression על גחונך תלך (« Tu marcheras sur ton ventre ») peut s’entendre allégoriquement comme issue de la racine גיח (« s’élancer ») et comme signifiant qu’un mauvais esprit continuera de jaillir du serpent.

Bonjour,

C´est vrai, il n'est pas écrit qu'il avait des pattes, mais je l'ai supposé.
Genèse 3:14 L'Éternel Dieu dit au serpent: "Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie."

Pourquoi... Pouvons-nous supposer qu'il n'était pas comme cela avant ?

Et pour la douleur de la femme, doit-on comprendre littéralement ?

Etait-ce notre destinée ?

Merci pour votre réponse, ainsi que plus d'explications, si le serpent est le penchant au mal, j'aimerais le relier avec ses versets, si possible.

Bonjour,
un paysage flou, une pochade vaguement impressionniste, je n'ai pas d'autorité pour vous répondre, je parle de chez moi.

Voici des paysages plus précis.
Contemporain : Tadjikistan.
Archaïque : Mésopotamie.
Antique : Grèce via Rome.

Puis autre histoire, retour vers le serpent.


Tadjikistan actuel.
l'information suivante : la guerre civile et l'immigration économique vers la Russie ont eu pour conséquence une importante diminution du nombre d'hommes.
D'où « polygamie » et ...trafic d'enfants.
Voir ici,
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/krisscrumble/index.php
De là penser aux conséquences des guerres pour les femmes.


Mésopotamie.

« Puissant et glorieux . Sagace et averti. Gilgamesh ne laisse pas une adolescente à sa mère.
Fût elle fille d'un preux, même déjà promise!

...Gilgamesh qui ne laisse pas un fils à son père... »

Voir ici : L'épopée de Gilgamesh. Le grand homme qui ne voulait pas mourir.
Traduit de l'akkadien et présenté par Jean Bottéro. Nrf. L'aube des peuples. Gallimard.
Il s'agit du roi d'une citée archaïque...qui ne voulait pas mourir.

Grèce.
Soupçon : que le serpent affectionne particulièrement la "langue" grecque, depuis Alexandrie au moins.

Ovide. Les métamorphoses. GF. Flammarion. Trad J. Chamonard.
Livre III/317. P 98 de cette édition.
« ...on raconte qu'un jour Jupiter, mis en gaieté par le nectar, délaissa ses graves occupations et se livra à de plaisants badinages avec Junon, alors de loisir : « Sans aucun doute, aurait il dit, la volupté que vous éprouvez et plus grande que celle que ressent l'homme. »
Junon le nie. Ils décidèrent de demander l'avis du docte Tirésias. Celui ci connaissait bien les plaisirs de vénus chez l'un et l'autre sexe. Il avait, en effet, d'un coup de bâton, troublé l'accouplement dans une verte forêt, de deux grands serpents. D'homme transformé alors, ô prodige, en femme, il avait ainsi passé sept automnes. Le huitième venu, il revit ces mêmes serpents et : « Si vraiment telle est la puissance d'un coup reçu qu'il change en sort contraire le sort de celui qui le donne, je vais vous frapper encore maintenant. » Au coup qu'il porta au serpent, il reprit sa forme première et la figure qu'il avait à sa naissance.
Tirésias pris donc pour arbitre, dans ce plaisant débat, corrobore ce que dit Jupiter.
La fille de saturne en conçut, dit on, plus de dépit qu'il n'était juste et que ne le méritait le sujet ; et elle condamna les yeux de son juge à la nuit éternelle. Mais le père tout puissant_ car il n'est permis à aucun dieu de détruire l'œuvre d'un dieu,_ en compensation de la perte de la lumière, lui accorda de connaître l'avenir et adoucit le châtiment par cette faveur. »

Cause de la colère de Junon, peut être, non pas que Tirésias réponde en faveur de Jupiter, mais que sa réponse ne soit pas très claire.
C'est déjà là un point aveugle.
Si cette réponse est vraie, alors pourquoi Tirésias a t il voulu retrouver sa forme antérieure ?
Hypothèse, il renonce à un surcroit de plaisir dans un domaine car il estime en trouver un plus grand dans un autre. (Cherchez peut être du côté du Banquet)
Une verte forêt : des arbres verdoyants, arborescence qui vaut pour logiques et généalogiques.
Coup de bâton : frappe opérée à partir d'un prélèvement sur la forêt elle même.
Une sorte de manipulation « génétique » ou "logique" qui transforme quelque chose en son contraire.
A l'issue de cette affaire, la vision de Tirésias est modifiée.
J'arrête là.
Se souvenir du rôle que jouera Tirésias dans l'affaire d'Oedipe (Roi) et celle de Narcisse.

Retour au serpent de la Genèse.
On le prendra à l'envers, entendre par ses conséquences Abel / Caïn.
Là çà coince : meurtre, comme à la guerre. L'un annule l'autre.
Hypothèses :
avant le « coup du serpent » il y eu conjonction.
Où ? Là : êt hashamaïm ve êt haharetz.
Conjonction : ve.
Êt, deux fois : une fois accolé au domaine hashamaïm , une fois accolé au domaine haharetz.
Êt : en potentiel une « forêt » de sens, ici selon deux domaines conjoints.
Quand la conjonction disparaît, Abel, nomme ce qui reste de hashamaïm
Caïn, ce qui reste de haharetz.
Un contenu « valant » en soi et un en soi « valant » sans contenu.

Il faudra attendre Abraham pour qu'au sommet de Moriah commence à être sérieusement réglée/régulée l'affaire Abel.
Voir là haut le bélier.


Je m'absente jusqu'à la semaine prochaine.

Cela ne répond pas vraiment à ma question... S'il est possible que quelqu'un me donne une réponse claire et précise, et que je puisse comprendre. Merci.

Kown