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Comment pensez-vous que les enfants doivent apprendre les mishnayot ?
Étudier les mefarshim (R. O. Bartenora, Tosfot YT) sachant qu'ils rapportent souvent des taamim qui vont être expliqués dans la gmara, ou qu'ils vont expliquer la mishna selon un man deamar.
Ou se contenter du piroush hamilim et découvrir par la suite avec la gmara plus de détails.
Je penche plutôt pour une sorte de voie médiane mais plus proche de la deuxième.
C-à-d se contenter du pshat, pas besoin « d’étudier » les mefarshim, ça ferait trop et ça ralentirait la cadence.
Néanmoins ce « pshat » ne doit pas se résumer au seul « piroush hamilim », une traduction littérale pourrait souvent manquer de compréhension, il faut bien marquer le point et la logique de la mishna, il est donc nécessaire, parfois, de mentionner (mais ça peut se faire à l’oral) des éléments de la Gmara qui se retrouvent dans les Mefarshim, comme lorsqu’il y a un ‘Hissourei Me’hsera (‘Hissourei Me’hassera), ou une Oukimta particulière sans laquelle on ne comprend pas réellement le sens de la Mishna.
Mais je ne pense pas qu’il soit bon d’étudier les Mefarshim « Al Hasseder », ça ralentirait terriblement leur avancée et ça éparpillerait leur attention qui doit se focaliser sur « la mishna ».
L’enseignant devra bien entendu savoir ce que disent les commentateurs classiques et expliquer autant Pshat que possible, même si ça ne semble pas coller avec la Gmara/Halakha, comme le fait le Bartenora qui dévie parfois de la Maskana/Halakha, souvent parce qu’il reprend les mots de Rashi qui, lui, expliquait selon la Hava Amina.
Mais ces explications que donnera l’enseignant, il me semble préférable qu’elles soient orales et transmises par l’enseignant, les enfants n’ont pas à se lancer dans l’étude et le déchiffrage du Tosfot Yom Tov.
Rabénou Menashé Méilia rapportait au nom du Gaon de Vilna qu’il y a aussi un Pshat et un Drash dans la Mishna, et que, parfois, la Gmara donne le Drash, mais que le Pshat existe indépendamment de ce que dit la Gmara.
Dit autrement, cela signifie que, parfois, l’explication pour laquelle la Gmara va opter n’est pas le Pshat de la mishna, mais celui-ci ne doit pas être ignoré pour autant.
R. Menashé a lui-même montré et expliqué plusieurs exemples où le Pshat de la Mishna n’est pas comme ce que comprend la Gmara.
Cela pourrait nous amener à considérer l’enseignement de la Mishna aux enfants de manière plus libre vis-à-vis de la Gmara, mais je ne pense pas que ce soit bénéfique.
Pas que je fasse partie des Kofrim qui nient cet enseignement du Gaon, ‘has veshalom, mais je pense qu’il vaut mieux découvrir le Shas Mishna en premier lieu par le prisme du Shas Gmara, c’est comme ça que les Mishnayot ont été enseignées depuis des siècles. Ensuite, quand l’enfant sera plus grand et aura étudié aussi la Gmara, il pourra redécouvrir le Pshat Mishna à l’aune de l’enseignement du Gaon de Vilna et Rabénou Menashé Méilia, dans un second temps.
Il faudra néanmoins faire parfois quelques exceptions, en suivant le Barténora, car expliquer la Mishna dans le détail de la Maskana n’est pas toujours aisé ni accessible, donc on restera un peu imprécis sur certains cas.
Mais globalement, je trouve bon de ne pas étudier les Mefarshim avec eux, juste la Mishna, mais en intégrant le nécessaire pour leur donner une explication cohérente et (la plus) en phase avec la lecture de la Gmara.
