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je me pose la question depuis longtemps,pourquoi achem est tres exigent avec l'homme?on sait tres bien que l'homme faute tous les jours,bien evidement pas vous..mais en general c'est comme ca!le premier homme ,peut importe quelle est sa faute ,on voit qu'il faute.
la guemara dit que il n ya pas de mort sans faute.comme pour dire que la cause de la mort est la faute.et puisque je vois que tous meurent meme les grands tsadikim,je constate que la faute est plus forte que l'homme en fin de compte.
sauf les 7 personnes qui ne sont pas mort dans traite berahote.
on a l'impression que achem exige trop par rapport a ce que l'homme est capable .
donc pour preciser mes questions
1 pourquoi achem exige beaucoup de l'homme alors quil est incapable de ne pas fauter?
2 comment vivre sereinement sa vie de juif en sachant qu'on peut toujours faire mieux et qu'on me demandera dans le monde futur ,"mais tu aurais faire beaucoup mieux que ce que tu a fait"?
Il y aurait beaucoup à dire sur plusieurs points que vous mentionnez, mais en se concentrant sur ce qui vous préoccupe vraiment, je dirais ceci :
on ne reprochera pas à l’homme qu’il aurait pu faire mieux que ce qu’il a fait SUR UN POINT, ce reproche s’applique à un ensemble d’actions, à une direction générale et une motivation de bien faire.
Mais il faut comprendre -et c’est là le point je pense qui répond à votre question- que même si une personne aurait pu mieux faire encore lorsqu’elle a accompli une mitsva (on peut toujours faire encore un peu mieux, c’est votre question), ça n’aurait été qu’au prix d’une autre Mitsva qu’il n’aurait alors pas aussi bien accomplie.
C-à-d qu’on a un « potentiel » quotidien à « dépenser », une fois que la personne s’est mise à fond sur une Mitsva, il reste moins de « forces » pour les autres Mitsvot dans la journée.
(Je dis cela en tenant compte bien sûr de l’effet opposé qui jouera aussi, celui de l’entrain, qu’on appelle « Mitsva Goréret Mitsva »).
A partir de là, il faut savoir investir avec clairvoyance et intelligence son « énergie Mitsvatique » chaque jour et chaque semaine/mois…
Si un juif décide de lire tout le Sefer Tehilim chaque jour, c’est très bien, mais ça sera nécessairement sur le compte d’autre chose, notamment sur le temps de Limoud, il étudiera moins de Gmara chaque jour, forcément (puisqu’il aurait pu consacrer le temps de lecture de Tehilim à la Gmara).
S’il décide d’aller tous les matins au Mikve, ce qui lui prend 15 minutes de voiture à l’aller, puis trouver où se garer, puis le retour etc., c’est très bien mais c’est du temps de Limoud en moins, il aurait pu apprendre des Halakhot à ce moment. Etc.
S’il décide de faire la Tfila au Nets tous les matins, c’est magnifique, mais parfois ce sera sur le compte d’autres Mitsvot.
Pas forcément des Mitsvot qu’il ne ferait plus, ça serait absurde. Mais qu’il ferait moins bien. L’exemple évident serait qu’il étudie moins de Torah chaque jour (car incompatibilité des horaires, ou besoin de sieste), mais la Mitsva amoindrie pourra aussi être plus difficilement identifiable, par exemple : il aura moins de patience avec ses enfants ou avec sa femme, il y aura plus de tension au sein du foyer.
Il ne remarquera pas en cela qu’il aurait abimé une Mitsva, car la mitsva d’être gentil avec ses enfants et son conjoint n’est malheureusement pas listée nommément dans les 613 mitsvot, donc les gens tiltent moins vite et ne remarquent pas forcément qu’ils s’égarent de l’essentiel.
Bref, tout ça pour dire qu’en isolant UN acte, on pourrait toujours dire à la personne qu’elle aurait pu faire plus/mieux, mais la Avodat Hashem ne se résume pas à UN acte, plutôt à un tout, un ensemble. Donc tant que l’absence de « plus »/ « mieux » de notre Mitsva n’est pas le résultat d’un (partiel) mépris de la Mitsva, ça va.
Vous remarquerez que le Talmud (
Baba Batra 17a et Shabbat 55b) nous parle de quelques 4 personnes qui n’auraient jamais fauté [le
Zohar (I, 53a) parle d’une 5ème, mais se contredit un peu plus loin
(I, 57b) en retirant cette personne de la liste, ainsi qu’une autre, mais tout en y ajoutant une 6ème personne].
Il convient de souligner qu’aucun de ces Justes ne fait partie des Tsadikim que nous glorifions et mentionnons dans la liturgie, ou comptons parmi les Oushpizin et similaires (comme Avraham Its’hak Yaakov Moshé Aharon David Shlomo).
Il s’impose donc d’en déduire que la perfection la plus totale des actes n’est pas nécessairement le critère de Tsidkout et de proximité à D.ieu.
(J’ai été très bref et c’est un très vaste sujet de Hashkafa, il n’est pas dit que chaque lecteur le comprenne convenablement à la lecture de ces quelques lignes, veuillez ne pas en tirer de conclusions hâtives sans consulter oralement votre Rav, merci.
J’en parle un peu dans ma Hakdama au Kountras Kitsour Hahalakha sur Shabbat, vers la fin de la Hakdama, seconde édition, Lakewood 2004, p.9)
En conclusion : l’orthopraxie dénuée de bon sens et la Tsidkout, sont à ne pas confondre.