La Guemara raconte en effet qu’au moment où le deuxième Temple allait être détruit par les Romains, de jeunes kohanim en ont pris les clés et sont montés sur le toit du sanctuaire. Ils ont lancé les clés vers le ciel en disant : « Puisque nous ne sommes désormais plus dignes de garder Ta Maison, nous t’en restituons les clés. »
Est à ce moment sortie comme une main qui se saisit des clés.
Les jeunes gens se sont alors jetés dans les flammes, et c’est à leur sujet que s’est lamenté Isaïe : “Oracle contre la vallée de la vision (c’est-à-dire Jérusalem) : Qu’as-tu donc à monter tout entière sur les toits ?” (Isaïe 22, 1) » (Ta‘anith 29a).
merci pour cette réponse , mais ma question était en rapport avec le sujet du suicide traitée ailleurs : le geste de ces kohanim n'est-il pas considéré lui-aussi comme un suicide ?
Ma réponse répondait implicitement, me semble-t-il, à votre question : Des circonstances extrêmes comme la destruction du Temple ont pu justifier des comportements extrêmes.
Un autre exemple : Les Chérubins placés dans le Saint des Saints, lorsque les enfants d’Israël faisaient la volonté divine, s’embrassaient l’un l’autre. Et lorsque les enfants d’Israël ne faisaient pas la volonté divine, ils se détournaient l’un de l’autre.
Or, au moment de la destruction du Temple, les Romains aperçurent les Chérubins qui s’embrassaient l’un l’autre (Yoma 54a).
Beaucoup de choses ont été écrites à propos de ce comportement inusité des Chérubins. Disons ici qu’il constitue l’exemple, tout comme le suicide des jeunes kohanim, d’un comportement extrême dans des circonstances extrêmes.
On peut le penser, sous cette réserve près que le suicide de Samson n’a pas été un acte « gratuit » comme celui des jeunes kohanim. Ce fut essentiellement un acte de vengeance contre les Philistins.
En effet, la mort de Samson dans le Temple de Dagon à Gaza, lorsqu’il s’est sacrifié et a entraîné avec lui des milliers de Philistins (16, 23 à 30), n’est pas à considérer comme un suicide causé par le désespoir d’avoir été trahi par Dalila, mais comme un accomplissement extrême de son état de nazir. N’oublions pas, en effet, que Samson n’était pas un nazir « ordinaire » : Il était un « nazir de D’eu » (nezir Eloqim – 13, 5 ; 13, 7 ; 16, 17), avec toute la nuance de sacrifice absolu suggérée par cette expression.
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