Le jeu d’échecs est connu de longue date chez les penseurs juifs. C’est ainsi que Yehouda ha-léwi le mentionne dans le Kouzari (5, 20) comme constituant un bon exercice intellectuel.
Abraham Ibn Ezra est souvent présenté comme ayant connu et pratiqué ce jeu.
Sur le plan halakhique, Rambam désapprouve la pratique des échecs lorsqu’on y joue pour de l’argent (ad Sanhédrin 3, 3).
Il semble que les échecs, après avoir été souvent réprouvés jusqu’au seizième siècle, ont ensuite acquis droit de cité comme favorisant l’acuité intellectuelle. Beaucoup d’auteurs, comme le Rema, le Maguèn Avraham, et d’autres, les tiennent comme un passe-temps recommandable pour les Juifs et pouvant être pratiqué par ceux qui étudient la Tora.
Dans certains milieux, on utilise pendant Chabbath des jeux d’échecs dont les pièces sont en argent, et ce pour les différencier de ceux utilisés en semaine.
Plus précisément, le Chemirath Chabbath ke-hilkhatha (16, 34) permet pendant Chabbath la pratique des échecs. On ne doit cependant pas, ajoute-t-il, sauf entre une partie et la suivante, ranger les pièces, ce qui constituerait une infraction aux règles de borèr.
On peut dire, en conclusion, que la pratique du jeu d’échecs n’est pas, en soi, une perte de temps, dès lors qu’on les « consomme avec modération ».