Et enfin, j’en viens à votre premier message : à
Manujones1 :
Citation:
En ce qui concerne tous les jours, je peux donc commencer un repas jusqu'à 21h (si la sortie des étoiles est à 21h30) sans avoir fait ni chema ni arvit? Et je les ferai donc après mon repas?
Oui.
Et je précise aussi que c’est bien de la sortie des étoiles qu’il s’agit, on ne commencera pas à décompter la demi-heure depuis un horaire plus tôt permettant selon certains de faire Arvit. Cf.
Shout Oneg YomTov (O’’H §14).
Citation:
Si le cas ci-dessus est autorisé, comment faire pour shabbat? Faire chema/arvit avant de manger (mais après plag) puis kiddoush et repas et ensuite refaire le chema après manger (et après la sortie des étoiles)?
Cette option est possible seulement si vous priez en Minian, pas seul.
Certains Poskim Sfaradim se montrent un peu plus indulgents, mais -même pour un Sfarade- c’est à déconseiller en temps normal, ce n’est pas un choix a priori (Lekhate’hila).
Si vous priez seul, vous pourrez faire kidoush dès le Plag, manger, puis faire Arvit seul à la nuit.
J’ai déjà écrit sur ce site à ce propos, en indiquant la nécessité de mettre en place un Shomer pour ne pas oublier la prière si vous êtes dans la demi-heure etc.
Citation:
Effectivement je pensais au Tartei Dessatrei. Mais si de toute façon il n'est pas possible de prier avant la sortie des étoiles en étant seul et ashkénaze, la question ne se pose plus...Sauf vendredi soir?
Ah, vous êtes Ashkenaze, donc en effet, il faut absolument attendre la nuit pour Arvit seul.
(Je lis au fur et à mesure, et sans reprendre tout depuis le début des échanges, sorry).
Citation:
la question ne se pose plus...Sauf vendredi soir?
Vendredi soir non plus vous ne devrez pas prier Arvit seul avant la nuit.
Citation:
En fait, j'avais crû comprendre (je vais sans doute le dire très mal car je ne retrouve plus la référence exacte) que les bénédictions du chema n'était pas directement lié au chema (ce qui permettait de lire l'un sans l'autre si besoin).
Par ex, dans le Pniné Halakha:
"Bien que le rituel fixé par les sages consiste à dire le Chéma accompagné de ses bénédictions, la lecture de ces bénédictions ne conditionne pas la validité de la récitation du Chéma. Aussi, dans le cas où l’on aurait lu le Chéma sans ses bénédictions, on serait quitte de son obligation de réciter le Chéma. De la même façon, si l’on a lu les bénédictions sans le Chéma lui-même, on est quitte de l’obligation de dire les bénédictions. De même, si l’on a récité l’une des bénédictions, on est quitte de ce que l’on a dit, car les bénédictions ne sont pas interdépendantes."
Vous avez raison, je me suis mal exprimé, ce n’est pas qu’il soit « impossible » de réciter des Birkot Kriat Shema sans lire le Shema, il y aura en effet des cas où cela arrivera, mais ça n’est pas un choix a priori, c’est par exp. lorsqu’on a dû commencer la Amida avec tout le monde en arrivant en retard à Arvit, dans ce cas, on reprend les Brakhot après la Tfila, mais cela concerne le Shema du soir, or, vous parliez de la Tfila du matin. Pour la Tfila du matin, il est important/capital de juxtaposer les brakhot du Shema à la Amida (Emet et la Amida -Smikhat Gueoula Latfila), donc celui qui arrive en retard à la synagogue et voit que le Tsibour commence la Amida, ne devra PAS sauter le Shema et ses Brakhot pour les reprendre plus tard (comme on l’indique pour Arvit).
Concrètement, ce que dit le livre que vous citez, c’est que SI l’on a dit seulement les Brakhot sans dire le Shema, on est tout de même quitte des Brakhot. Mais cela ne veut pas dire qu’il soit convenable/Moutar de dire les brakhot seules (sauf exceptions, comme dans le cas que j’ai cité, à Arvit, afin de faire la Amida beminian).
Dans le cas où l’on aurait dit seulement les brakhot, que l’on ait bien ou mal agi, on est tout de même quitte des Brakhot.
Citation:
En fait il me semblait que l'heure qui comptait était le début de la prière (d'où mon saut regrettable de prières) et pas la fin.
Non, il s’agit bien de terminer la Amida avant l’heure limite, à part pour Moussaf, où il suffit de commencer avant l’heure limite (car en réalité, toute la journée était apte au Moussaf).
Donc celui qui sait qu’il n’a que le temps de commencer la Amida, mais pas de la finir, avant le Sof Zman, ne doit pas se lancer dans sa Amida.
C’est ce qu’écrit le
Shout Az Nidberou (V, §33).
C’est aussi déductible du
Maguen Avraham (§110, sk.1) (au nom du
Knesset Hagdola) qui indique à celui qui voit que l’heure va passer, de faire la Tfilat Havinénou (c’est une Amida écourtée/résumée pour ceux qui ne peuvent pas prier).
Il en résulte que le Maguen Avraham pensait bien que c’est la fin de la Amida qui importe et non qu’il suffise de la commencer à temps.
CQFD.
C’est la Halakha retenue, à ma connaissance.
Toutefois, je me dois de préciser qu’un très grand Possek pensait comme vous, c’est le
Aroukh Hashoul’han (o’’h §110, 5) en apportant une preuve intéressante du
Tosfot Brakhot (7a sv. Shéilmalei).
Cette preuve n’est toutefois pas totalement convaincante et, de plus, elle serait contredite par la précédente réponse apportée par le même
Tosfot… (Et dès lors, Maï ‘Hazit ?)
(J’ajouterais encore, que même si la preuve permettait de déduire qu’une prière s’inscrirait dans le temps de son commencement, concernant les prières rituelles imposées, puisqu’elles viennent en place des sacrifices, on devrait se calquer sur l’horaire de limite des sacrifices et non des prières libres.)
Voilà pourquoi je ne suis pas convaincu et je pense que c’est un horaire durant lequel il faut avoir terminé toute la Amida
[ou presque, car la partie finale -Elokay Netsor, qui n’était pas récitée par les Tanaïm VeAmoraïm (jusqu’à la fin des Amoraïm, car elle est du fils de Ravina) et ne correspond pas aux « Shmona Esré » instaurées pour prendre place du Korban, pourrait -je pense-éventuellement être récitée après le sof Zman].
J’ajoute encore une information concernant le Sof Zman Tfila qui peut Bediavad être dépassé jusqu’à ‘Hatsot
(c-à-d qu’on n’aura pas le Skhar Tfila Bizmana, mais il faudra quand même faire la tfila) : là aussi, il s’agira de FINIR la Amida avant ‘Hatsot (et non uniquement de la commencer).
Il y a toutefois une opinion qui considère que dans la demi-heure APRES ‘Hatsot, c’est encore bon bediavad. Cf.
Mishna Broura (§89, sk.7).
Cela repousse donc la limite Bediavad à une demi-heure après ‘hatsot, mais il faudra avoir TERMINE la Amida, pas seulement la commencer.
Citation:
N'y a-t-il pas malgré tout un problème/une interdiction de réciter les bénédictions du chéma après la 4eme heure?
Si vous étiez Sfarade, je dirais que ça se discute.
C’est ce que le
Shoul’han Aroukh écrit, de ne pas réciter les brakhot après la 4ème heure, voir aussi
Or Letsion (II, §6, 4).
Mais le
‘Hida (Shout ‘Haim Shaal II, §38, 70) autorise la récitation des Brakhot en indiquant le
Aboudarham et d’autres l’ayant en cela précédé.
Quant au
Ben Ish ‘Haï, ce n’est pas très clair, car il interdit les brakhot dans
Od Yossef ‘Haï (Vaéra §17), mais n’est plus de cet avis dans son
Rav Pealim (II, §12)…
Et pour ce qui est du
Kaf Ha’haim (§58, sk.25), il opte pour les réciter sans Shem Oumalkhout.
Mais puisque vous êtes Ashkenaze, pour les Ashkenazim le Minhag répandu est de dire les Brakhot jusqu’à ‘Hatsot, comme on le fait pour la Amida.
Voyez :
Shout Mishkenot Yaakov (§77)
Biour Halakha (§58 sv. Koré)
‘Hatam Sofer (hag. O’’H §58)
Shout Hitorerout Tshouva (fin de ‘Helek 3)
Shout Erets Tsvi (I, §36)
Shout ‘Hakal Its’hak (§9)
Shout Shevet Halévi (X, §10)
Shoul’han Hatahor (§58, 4)
Tsema’h Tsedek (mishna Brakhot I, 2)
Ktsot Hashoul’han (§19, 34)
Halikhot Shlomo (§7, 15)
Et d’autres encore.
Et voir aussi
Shout ‘Haim Shaal (II, §38, 70) qui cite encore plusieurs Rishonim et A’haronim qui autorisent la récitation des Brakhot entre la 4ème heure et ‘Hatsot.
Citation:
Merci par avance de nouveau de votre réponse.
Avec plaisir.
Mais vous avez vu comme c’est long, je suis bavard 😊
Donc plus vous posez de questions, plus vous risquez de voir votre message patienter comme expliqué plus haut.
Par conséquent, je ne me relis pas non plus, veuillez pardonner les éventuelles fautes.