La distinction d'étude en mode "Bekiout" ou "Iyoun" ne devrait pas exister.
Il faut étudier et connaitre les textes que l'on étudie sans distinction programmée de niveau de compréhension.
(cette distinction s'installera d'elle-même, mais il n'est pas logique de se l'imposer en décrétant que tel perek ne mérite d'être étudié qu'en Bekiout...)
Lorsqu'on étudie une Gmara il faut viser à bien la connaître, en avoir une vision générale mais précise et avoir "digéré" chaque élément, compris chaque Svara et surtout connaître (pouvoir indiquer) chaque Din qui en ressort.
Voyez
Kidoushin (30a en bas) ושננתם שיהו דברי תורה מחודדים בפיך שאם ישאל לך אדם דבר אל תגמגם ותאמר לו אלא אמור לו מיד
Donc lorsque vous demandez:
Citation:
Est-ce que connaître en gros ce que traite la page de Guémara est suffisant
la réponse est négative.
Mais l'autre option que vous proposez n'est pas juste non plus, je vous cite:
Citation:
ou alors nous devons ... connaître ... la liste des Amoraïm cités dans la page et leur enseignement "presque par coeur", combien de fois tel Tana/Amora apparaît dans la page et où peut-on trouver son dire autre part dans le Shas.
Non, ceci n'est pas obligatoire.
Il faut connaitre les Halakhot qui ressortent de la Gmara et en comprendre les tenants et aboutissants de telle sorte que l'on puisse savoir à quoi comparer chaque cas.
Mais la Torah ne demande pas à chaque juif d'être un ordinateur sur pattes, capable de citer le nombre de fois que chaque Amora apparaît dans tel traité etc.
Si certains sages, par la force de révisions incessantes (ou par des aptitudes extraordinaires), étaient capables de calculer ces données, grand bien leur fasse, mais ça ne relève pas de l'obligation Halakhique d'étude qui incombe au juif.
La Torah n'a pas été donnée aux anges, ni aux robots.
Nous trouvons que le
Gaon de Vilna a interrogé un élève prétendant connaitre le traité Souka parfaitement, il lui demanda combien ce traité comportait de discussions entre Abayé et Rava? combien entre R. Méir et R. Yehouda? ...
(ce à quoi l'élève ne sut répondre).
Mais cela n'indique pas qu'il faille savoir cela pour considérer que l'on connaisse un traité, je pense que le
Gaon devait vouloir montrer à cet élève qu'il n'était pas le si grand champion qu'il prétendait
(=devait apparemment prétendre) être, ou pour une autre raison, mais il est clair que ça ne fait pas partie du devoir halakhique, puisque les 'Hazal eux-mêmes étaient incapables de renseigner ces points.
[Le
Gaon lui ajouta qu'il y a dans le Talmud 85 cas de Souka inapte et 91 cas de Souka valide. Respectivement comme la valeur numérique de סכה
('hasser) et סוכה
(malé)]