Je me posais dernièrement la question de l'utilité du HESPED, quand une personne décède.
Pourquoi attendre le départ d'une personne pour dire tout le bien que l'on pensait d'elle ? Ne devrait-on pas le dire de son vivant, afin qu'elle soit consciente du potentiel qu'elle possède et l'exploite au maximum ?
Quel est le rôle, l'objectif du HESPED ?
J’ai du mal à imaginer que l’on puisse prononcer l’oraison funèbre d’une personne avant son décès. Ce serait en quelque sorte spéculer sur sa mort imminente.
La Guemara (Sanhédrin 46b) se demande si l’on doit prononcer les paroles de deuil pour honorer les vivants ou pour honorer le mort. Si en effet nous pensons que c’est pour honorer le mort, l’obligation de prononcer son éloge funèbre devra s’imposer à ses héritiers, à moins que le défunt ait formellement exprimé un désir contraire.
La conclusion du débat est que celui pour lequel on n’a pas prononcé d’oraison funèbre est à considérer comme ayant subi une honte en ce monde-ci qui contribuera à son pardon dans le monde à venir. C’est la preuve qu’un hesped est destiné à honorer le mort, et non les vivants.
L’obligation de prononcer l’éloge funèbre d’un défunt s’inscrit dans la suite de ceux dont ont bénéficié Sara (Berèchith 23, 2), Jacob (Berèchith 50, 10), le prophète Samuel (I Samuel 25, 1), ainsi que Saül et Jonathan (II Samuel 1, 12).
Le hesped est un devoir religieux inscrit dans la mitswa d’aimer son prochain comme soi-même (Rambam, Hilkhoth Avèl 14, 1 ; Choul‘han ‘aroukhYoré dé‘a 344, 1).
Si c'est bien pour honorer la personne décédée et non les proches vivants, en quoi est-ce un honneur pour elle, puisqu'elle n'est plus là pour l'entendre, en bénéficier ?
Est-ce pour mieux l'introduire dans le monde futur ?
Il est vrai que l’oraison funèbre est souvent caractérisée par une éloquence savante et parfois ampoulée.
Cependant, le judaïsme, comme d’ailleurs la plupart des autres religions, est très attaché au respect et aux honneurs dus aux morts.
Un éloge funèbre sert à mettre en valeur l’utilité de la vie du défunt et ses mérites, afin qu’il serve d’exemple aux siens et à ses amis et connaissances.
Il n’est d’exception que si la personne décédée a demandé explicitement que l’on ne fasse pas son panégyrique. Ceux qui portent son deuil ont alors l’obligation de respecter strictement sa volonté.
Rav Wolbe "zikhono livra'ha" avait dit avant sa mort qu'il ne voulait pas qu'on fasse pour lui des Hespedim tant il y avait des exagerations et de la perte de temps dans ces inyanim là.
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