Citation:
J'ai lu une réponse de Rav Azriel Cohen-Arazi (https://www.torahacademy.fr/mikve_8) qui rapporte un Mishna Broura O"H 606-4 sk 17 qui dit que les jeunes filles peuvent se tremper au mikvé la veille de kippour (au nom du Maguen Avraham). Le Ben Ish 'Haï aussi est cité dans ce sens (Nitsavim I §3) dans la réponse du Rav Cohen-Arazi.
J'aimerai avoir votre avis sur ces 2 arguments même si j'ai bien compris que Halakha leMassé, vous dites : Assour.
Plusieurs choses :
1) Veuillez noter avant tout que cette autorisation ne concerne que la veille de Yom Kippour (et/ou Rosh Hashana, selon les auteurs).
2) Merci d’éviter à l’avenir de citer les noms des rabanim que vous me demandez de venir contredire 😊. En l’occurrence le Rav Cohen Arazi est un ami et ancien collègue de Techouvot, ça ne se fait pas de nous mettre en opposition.
Il vaut mieux demander simplement en indiquant le MB et le Ben Ish ‘Haï.
Si vous ne voulez pas vous attribuer ces connaissances, vous pouvez dire que vous les avez vus sur un autre site, sans précision.
Mais rassurez-vous, il n’y a rien de grave, je ne suis pas en train de vous faire un reproche h’’v, juste en prévention pour l’avenir je préfère répéter ce conseil pour tous les intervenants (pour le jour où ça serait vraiment gênant de contredire un ami.
Ici, je pense qu’il doit être plus ou moins d’accord avec moi et qu’il y a un malentendu quelque part, je vais m’expliquer).
3) Cette opinion existe, certes, et il n’y a pas qu’eux et le
Maguen Avraham, il y a aussi le
S.A. du Baal Hatanya et le
Kitsour S.A. du Rav Ganzfried.
Mais ils demeurent minoritaires et cette habitude est surtout -à ma connaissance- circonscrite à des villes particulières.
Je crois que ce Minhag existe à Jérusalem. Peut-être dans d’autres villes d’Israël aussi, mais je ne le sais que pour Jérusalem.
Et même à Jérusalem, celles qui le pratique sont minoritaires.
Mais en France, comme dans la très grande majorité des endroits, villes, pays, les Rabanim interdisent.
Voyez
Shearim Metsouyanim Bahalakha sur
Kitsour S.A. (§131, 6, note 13) et tous ceux que le
Sdei ‘Hemed (VIII, p.357, Vav) rapporte qui suivent le
Ramban et le
Rivash pour interdire la Tvila aux femmes célibataires.
Le
Piskei Tshouvot (§606, 8) indique que le Minhag de nos jours n’est pas comme ce qui est écrit dans le
MB/Maguen Avraham et il est interdit aux femmes célibataires d’aller au Mikve même en veille de YK.
Il indique tout de même que ce minhag a perduré dans certaines communautés à Jérusalem (et ne cite pas d’autres villes).
4) Concernant le
Ben Ish ‘Haï, j’attire tout de même votre attention sur ce qu’il a
lui-même écrit dans son
Shout Rav Pealim (IV, Y’’D §16), où il mentionne bien cette coutume mais semble s’y opposer a priori pour les non mariées.
Et même pour les femmes mariées (qui seraient en plein 7 nekiim), il indique de se tremper SANS avoir procédé à la ‘Hafifa, de sorte que cette immersion serait invalide pour retirer le statut de Nida et ne servirait que pour la Tossefet Kdousha pour la fête.
(Personnellement, je trouve que ma proposition de s’immerger dans Mayim Sheouvin est un meilleur conseil. Mais par modestie je ne le dis pas.)
5) A ma connaissance,
R. Ovadia Yossef aussi suit la grande majorité des Poskim et interdit le Mikve aux célibataires, donc je ne pense pas que l’on puisse justifier l’autorisation de Rav Cohen Arazi en se basant sur une différence Sfarade-Ashkenaze (si déjà, je dirais même le contraire, car les rares communautés où l’on a ce minhag à Jérusalem sont des communautés ashkenazes.)
6) En conclusion, je suppose un malentendu et vous suggère de requestionner Rav Cohen Arazi pour clarifier les choses, à mon avis il aurait probablement seulement voulu citer qu’un Minhag a existé en ce sens, mais pas qu’il indiquait en tant que Halakha de le faire de nos jours.
Si jamais il insiste pour vous dire qu’il a raison et moi tort, pas de souci, je n’ai pas la prétention d’avoir raison, je vous dis seulement ce que j’ai appris de mes maîtres, il se peut qu’il ait reçu un enseignement différent.