Bonjour,
je n'ai pas tout lu, seulement le texte initial de
Neda qui ressemble à une question et débute par "Bonjour aux Rabbanim", alors qu'il a été posté sur le forum d'internautes et non parmi les questions aux Rabbanim.
J'y réponds sans avoir lu les autres intervenants:
Citation:
Le fait qu'un Cohen ne puisse se marier qu'avec un certain type de femme, ça me fait affreusement penser au principe de caste.
Nous ne sommes pas toutes des juives égales visiblement et encore une fois je trouve que quelque chose est jugée par un humain AVANT le pardon de D.ieu, dans le cas où une fille aurait eu une relation passée par exemple, quand bien même elle aurait fait une techouva sincère pour D.ieu, eh bien non, elle ne pourra pas se marier à un Cohen.
Si elle a passé le parcours du combattant qu'est la conversion et qu'elle est enfin devenue juive, même si (soi disant ?) il ne faut pas rappeler à un converti qu'il est converti, là on le rappellera bien.
Elle est devenue juive mais finalement pas tant que ça, pas comme il faut, pas la VRAIE juive...
Et si une jeune fille a une mère juive, mais que le père ne l'est pas, elle ne pourra encore pas.
Pourtant elle est pleinement juive, mais cette "dilution" avec une âme non-juive; pour ne pas dire du sang non-juif, serait-elle indigne d'un Cohen ?
Vous vous trompez en parlant d’interdits qui n’existent pas tous ou seulement pour le Cohen Gadol
[par exemple, celle qui a eu une relation reste autorisée au cohen, sauf si elle a eu une relation avec un non-juif], mais je vais me concentrer sur votre vraie question qui touche au moins au cas de la convertie qui ne peut pas se marier avec un Cohen.
Et là, je vous dirai que vous vous trompez de nouveau en interprétant l’interdit pour le Cohen d’épouser une convertie comme étant indicateur d’un péché ou d’un méfait ou d’un jugement de valeur.
La convertie en question peut parfois être mille fois plus Tsadéket et chère et précieuse aux yeux de D.ieu que le cohen avec qui elle ne pourra pas se marier.
Ce n’est pas parce qu’elle ne serait pas assez Tsadeket/méritante pour lui.
Elle le mérite parfaitement et parfois c’est même lui qui ne la mériterait pas.
Mais cet interdit n’a RIEN à voir avec le mérite ou le démérite.
Sachez que le Cohen ne peut pas non plus épouser une femme divorcée, même si elle est Tsadéket fille de 10 générations de Tsadikim et de Cohanim Gdolim et même si elle n’est absolument pas « fautive » de quoi que ce soit pour avoir divorcé.
Le Cohen Gadol, quant à lui, n’aura même pas le droit d’épouser une veuve. Peut-on reprocher quoi que ce soit à une femme « parce qu’elle est veuve » ? (à part dans le cas où c’est elle qui a tué son mari :) )
Si un cohen ne doit pas épouser une convertie, ça ne veut pas dire qu’elle serait moins méritante.
Cette idée des castes qui vous déplaît est là pour préserver une notion de Kdousha.
La convertie peut être plus Tsadéket que toutes les juives réunies, mais elle est moins Kedosha de par son origine païenne ou idolâtre.
Cela n’a pas d’influence sur ses mérites, ni sur son Olam haba, ni sur la considération qu’on doit lui donner, ni sur le respect qu’elle mérite, ni sur l’opinion de D.ieu à son sujet.
Au contraire, elle a fait l’effort de se convertir en dépit de ces origines peu louables, elle est donc digne d’éloges.
Ce manque de « kdousha » qui la disqualifie pour le cohen n’est pas un reproche ni une critique de sa personne, comme pour la divorcée qui est disqualifiée elle aussi sans que ce soit une critique de sa personne.
Vous écrivez :
Citation:
Et si une jeune fille a une mère juive, mais que le père ne l'est pas, elle ne pourra encore pas. Pourtant elle est pleinement juive, mais cette "dilution" avec une âme non-juive; pour ne pas dire du sang non-juif, serait-elle indigne d'un Cohen ?
Là aussi il y aurait des précisions à souligner
voyez ici :
https://www.techouvot.com/mariage_pour_un_cohen-vt8027758.html
mais lorsque vous vous indignez de constater la disqualification de la fille qui a du sang non-juif (comme vous dites), posons alors la question de celle qui n’a que le père juif et non la mère !
Là vous admettez qu’elle ne peut pas se marier avec un cohen
(ni avec tout juif), donc vous admettez le principe des castes.
Car pourquoi une Goya (même des 2 parents) ne pourrait pas se marier avec un juif, si ce n’est en raison d’un problème de castes ?
Les juifs n’ont pas le droit de se marier avec les non-juifs afin de préserver des castes, sans que cela porte un jugement de valeur.
Il y a bien des Goyim très Tsadikim et il demeure interdit de se marier avec eux, même pour un juif/une juive qui est cent fois moins Tsadik que ce non-juif/cette non-juive.
Car il ne s’agît pas de mépris, ni de jugement de valeur, mais du maintien de castes distinctes en raison de rôles distincts qui leur sont assignés (selon la Torah).
Un juif a un rôle qui est différent du rôle qu’a un Goy (selon la Torah), chacun a sa mission et voilà pourquoi il ne faut pas se mélanger par un mariage.
Un cohen a aussi un rôle qui diffère de celui du juif (bien que la différence soit beaucoup plus légère et subtile) et c’est pourquoi le juif classique peut épouser certaines femmes qui seront interdites au cohen.
Mais ce serait une erreur d’y voir un jugement de la valeur de la personne.
Donc lorsque vous écrivez :
Citation:
je trouve que quelque chose est jugée par un humain AVANT le pardon de D.ieu
Vous vous trompez, il n’y a aucun jugement et ce sur quoi une personne a réellement fait Tshouva est effacé AU NIVEAU de l’ardoise des péchés.
Vous écrivez encore:
Citation:
Si elle a passé le parcours du combattant qu'est la conversion et qu'elle est enfin devenue juive, même si (soi disant ?) il ne faut pas rappeler à un converti qu'il est converti, là on le rappellera bien. Elle est devenue juive mais finalement pas tant que ça, pas comme il faut, pas la VRAIE juive...
Une convertie ne devient pas juive de naissance.
Elle est parfaitement juive pour la quasi-totalité des Halakhot, mais il en subsiste certaines, comme pour le mariage, où son origine non-juive la disqualifie pour le Cohen.
Quand on dit « il ne faut pas rappeler à un converti qu'il est converti » ça ne veut pas dire qu’il faille mentir et lui dire que ses parents étaient juifs, ça veut juste dire qu’il ne faut pas le lui rappeler SI C’EST DÉNIGRANT, comme pour tout Baal Tshouva à qui il ne faut pas rappeler ses anciens péchés, on ne dira pas au converti non plus des choses qui pourraient s’apparenter à un mépris.
Mais l’impossibilité d’épouser un cohen n’est pas un mépris et il concerne aussi certaines juives. C’est juste un problème de caste…
Si ça avait été un jugement de valeur ou un mépris, comment comprenez-vous que des Tsadikim parmi les plus grands aient épousé des converties ? Par exemple Yehoshoua le successeur de Moshé Rabénou, Boaz, ou encore des tsadikim plus tardifs comme Rabbi Akiva …
Voyez aussi le
Sefer ‘Hassidim (§377) pour qui (concernant le mariage) il est préférable d’opter pour une famille de Guérim qui ont de bonnes Midot, plutôt qu’une famille juive d’origine mais avec de mauvaises Midot.