Citation:
J'ai lu que Baruch Spinoza était l'élève de Menashe Ben Israël...
Cela renseigne-t-il sur son maître ou bien sa dérive ne concerne que lui même...?
Non, ça ne renseigne pas sur son maître qui était un Tsadik et un grand ‘Hakham, vecteur de Kidoush Hashem ambulant, savant aux multiples facettes devant lequel les plus grands savants de l’époque
(dont des mathématiciens et des physiciens anglais, et parmi les peoples : même Rembrandt !) étaient en admiration.
Rav Ye’hezkel Lewinstein tenait
Rabénou Menashé ben Israel en haute estime et appréciait son livre
Nishmat ‘Haïm.
Et
Rav Eliezer Guinzbourg (dont c'était le Yohrzeit aujourd'hui -18 Eloul), qui était le petit-fils de
Rav Lewinstein, m'avait dit que le Nishmat 'Haim est validé par son grand-père, il lui donne sa "Haskama".
Idem, voyez ce qu'écrit le
Rabbi de Munkacz (le Min'hat Elazar) à son propos, dans
Divrei Torah (VII, §66).
Voyez aussi l'éloge qu'en fait le
Yashar Micandia (R. Yossef Shlomo Del Medigo) dans la Hakdama de son
Novlot 'Hokhma, cité par le
'Hida dans
Shem Hagdolim (II, Noun, §48 -daf 52a).
Même le
Rabbi de Loubavitch (Igrot Kodesh III, p.356) qui trouve à redire sur ce Sefer et souligne qu'il comporte des éléments de peu de valeur
(mélangés avec des parties beaucoup plus précieuses), reconnait un grand mérite à son auteur.
[Le
Rabbi de Loubavitch n'est pas le seul ni le premier à souligner ce "mélange" de bonnes et moins bonnes choses dans ce sefer,
Rabbi Yossef Messas (Otsar Hamikhtavim III, §1588) aussi l'indiquait.
Et ils ont été tous deux devancés par
Rav Yaakov Reifmann dans
Moadei Arev (p.78).]
S’il fallait invalider un Rav dès qu’un des ses élèves avait mal tourné, on disqualifierait beaucoup de nos Gdolei Israel.
Et puis, comme
Rabénou Menashé ben Israel lui-même était l’élève de
Rabbi Its’hak Ouziel, selon cette logique on devrait invalider aussi ce dernier, et ainsi de suite pour son propre Rav et le Rav de son Rav, jusqu’à ce qu’on finisse par disqualifier Moshé Rabénou en personne !
La liste des Gdolei Israel ayant eu des élèves dont ils ne pouvaient pas être fiers du tout, est très longue, hélas.
Que ce soit chez les Rishonim ou chez les A’haronim.
Et depuis les méfaits de la Haskala, ça a été une catastrophe, chaque Rosh Yeshiva y a eu droit.
Voyez ce que j’ai écrit à ce propos dans mes
notes sur le Safa Leneemanim (p.397).