Citation:
Avez-vous des recommandations particulieres concernant le deroulement de kippour dans les synagogues ?
Faut-il raccourcir les offices et par exemple proposer
Chahrit 8h-13h, puis que les gens rentrent chez eux
Minha 17h-19h, Neila 19h
Ah! Que vous dire...?
Les rabbanim tremblent à l'idée d'imaginer que les fidèles puissent sortir de le synagogue ce jour-là.
Ils craignent qu'en rentrant à la maison, ils en soient amenés à commettre des interdits de manière involontaire.
Ils craignent que l'esprit des fidèles ne soit pas entièrement voué à D.ieu en ce jour.
Et ils craignent aussi parfois pour leur paroisse car c'est la journée des dons dans les synagogues...
Si, avant de leur poser la question, nous assistions à une spectaculaire levée de fonds et des dons généralisés dans toute la France à toutes les synagogues de France et de Navarre, en "achetant" à l'avance tous les Kiboudim habituellement vendus à la synagogue, je pense que la réponse des rabbanim serait différente.
Mais si vous leur demandez maintenant s'il faut écourter le temps passé à la synagogue, la réponse risque fort d'être négative.
Me concernant, c'est différent. ça ne veut pas dire que je sois mieux ou plus clairvoyant, seulement que je n'ai pas de synagogue à faire vivre.
Je suis conscient du problème des personnes qui ont besoin de passer toute la journée à la synagogue pour faire un bon Yom Kippour, mais je suis aussi conscient des personnes pour qui c'est l'inverse, pour raisons médicales, prévention sanitaire, volonté d'étudier un peu, ou autre.
Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais indiqué des horaires écourtés, quitte à organiser des moments d'étude et/ou de lectures de Tehilim pour ceux qui ont besoin de rester toute la journée à la synagogue
(dans une autre salle, pour aérer).
Je sais que votre proposition "Chahrit 8h-13h" en 5 heures suivies d'une grande pause jusqu'à Min'ha, scandaliserait plus d'un de nos lecteurs, mais c'est par ignorance, méconnaissance de la Halakha et incompréhension des degrés de priorité.
Lorsque j'étais à Lakewood, "Ir Hatorah", le Minian où j'allais à Yom Kippour
(alias Yuks), chaque année
(=pas en période de pandémie) faisait Sha'harit/Moussaf en 5 heures, de 8h30 à 13h30.
Après c'était la pause jusqu'à Min'ha, comme vous le préconisez.
ça laissait le temps d'étudier et/ou de faire une sieste.
Depuis que je suis arrivé en France, je n'ai pas retrouvé ce type de Minianim, hélas, c'est ça la Galout; le niveau spirituel de la France ne permet pas
(encore) de tels Minianim.
Et là je vous parle de Yom Kippour chaque année, sans risque de contagion ni masque sur le visage.
Le danger est toujours présent et l'est encore plus dans la mesure où il n'apparait pas être évident à la masse des fidèles.
Se retrouver toute la journée dans une pièce avec d'autres personnes, souvent de nombreuses autres personnes, représente un danger.
A moins de disposer de deux grandes salles dans la synagogue, qui permettraient de changer de pièce toutes les trois heures ou d'y faire une pause étude d'une heure toutes les trois heures en laissant la salle de prière s'aérer, d'avoir de grandes fenêtres ouvertes, beaucoup de place pour espacer les fidèles de 2 mètres, il n'est pas souhaitable de passer sa journée à la synagogue.
Pour la grande majorité des lecteurs de ce post le choix ne sera pas proposé, car je devine qu'en majorité, les synagogues vont "enfreindre" les mesures de sécurité en les considérant excessives
(leur erreur réside dans leur mauvaise compréhension de l'importance de la Tfila à la synagogue)
et vont maintenir des offices bien plus long que 3 heures
(comme elles l'ont fait à Rosh Hashana) , voire sur toute la journée ou avec une seule petite pause.
Je suppose aussi que mes suggestions paraitront exclues à bon nombre des lecteurs de Techouvot, s'imaginant que ma position serait orientée par manque de connaissance de l'importance de la Tfila à la synagogue (au lieu d'y voir au contraire, le fruit d'une meilleure compréhension).
Mais j'écris tout de même pour l'infime minorité qu'il resterait, dès fois qu'habitant à proximité, ils pourraient se constituer en minian...
Aussi, pour dire que celui qui se sait faible, malade, âgé, etc. ne se sente pas coupable ou impie de rester à la maison et de ne faire que de petites apparitions à la synagogue cette année.
Il n'y a pas d'obligation halakhique d'aller à la synagogue à Yom Kippour. On peut prier à la maison.
Pour Rosh Hashana, il y a la nécessité du Shofar
(à moins d'avoir une sonnerie à domicile), mais à Yom Kippour non.
A Pourim il faut aller écouter la Meguila
(à moins d'avoir une lecture à domicile), pour Shabbat Zakhor il faut aller écouter la Kriat Hatorah, mais à Yom Kippour, bien que ce soit "LE" jour de la synagogue, ce n'est pas "obligatoire" si l'on encoure un risque de contagion ou si on pourrait s'y affaiblir et risquer de devoir manger (même moins que les Shiourim)
[ j'ai ajouté cela surtout pour nos lecteurs israéliens: si la décision de fermer les synagogues à Yom Kippour est confirmée en Israël et que les prières se tiennent dans la rue, vue la grande chaleur annoncée pour ce jour, rester au soleil toute la journée dehors dans cette chaleur et en jeûnant représente un réel danger, même pour un homme en bonne santé.
J'ai parlé à un Rav de Bnei Brak ce matin qui m'a dit que dans ce cas, il fera la prière à la maison.]
En conclusion:
je ne conclus pas, si ce n'est pour déplorer le peu de compréhension que je rencontre dans le monde rabbinique
français sur ce sujet.