Vous vous demandez s'il est possible de "jumeler" deux bénédictions "meein shalosh" ensemble.
Non seulement c'est possible, mais c'est même obligatoire !
Il ne faut pas répéter la bénédiction 2 ou 3 fois (si on a mangé du gâteau et des fruits des 5 sortes et bu du vin/jus de raisin), il faut tout concentrer en une seule bra'ha en citant dans l'ordre:
1) me'hia
2) guefen
3) ets
cf. Shoul'han Arou'h ora'h 'haïm §208, 12
Si jamais quelqu'un a mangé du gâteau et bu du vin, et dans la bénédiction finale il a oublié de citer le guefen, il y a une grande discussion entre les décisionnaires pour savoir s'il est considéré acquitté (malgré l'absence de kavana) ou s'il devra reprendre la bra'ha al aguefen.
Le Pri Megadim (Pti'ha -bra'hot- 10) pense qu'il est quitte.
Cela semble aussi être l'opinion de Rav Sternbuch dans Tshouvot Veanagot (II, §147) (voir aussi les avis qu'il cite dans ce siman) et celle du Beer Moshé (IV, §20).
C'est aussi la position du Kaf A'haim (§208, 76).
Je ne sais pas ce qu'en disait Rav Ovadia Yossef (et n'ai pas le temps de chercher maintenant), mais je suppose qu'au-delà du doute existant il devait probablement, logiquement et naturellement - à l'instar du Rivevot Ephraïm (VIII, §72)- avoir une préférence pour le Pri Megadim, ne serait-ce qu'en vertu du principe de SABAL.
D'un autre côté, nous trouvons le Ben Ish 'Hai (Rav Pealim II, §32),Rav Auerbach (Min'hat Shlomo I, §91, 6), Rav Hersh Pessa'h Frank (Har Tsvi I, §105) et le 'Heshev Aéfod (III, §43) pour qui il faudra reprendre la bra'ha pour Al aguefen.
Je suis absolument incapable de pouvoir trancher entre ces sommités. Néanmoins, il m'est arrivé il y a quelques années d'être concerné par ce safek et j'ai opté pour reprendre la bra'ha (malgré la tentation du SABAL).
Je ne me relis pas, par manque de temps (ce même manque qui ne me permet pas de jeter un œil sur la position de Rav Ovadia Yossef), veuillez excuser les fautes, merci.