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La proximité d'Hachem selon rav Wattenberg

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cheelnaute
Messages: 277
Bonjour

J'ai lu la premiere partie d'un livre intitulé "Bilvavi mishkan evné", qui m'a beaucoup plû par son approche, et qui explique en substance dans ses premiers chapitres que le but de la vie d'un homme est de se sentir proche d'Achem constamment, et au plus profond de son cœur, de faire d'Achem son compagnon, et que les mitsvoth et le limoud ne sont qu'un vecteur pour arriver à cette proximité, et non pas une fin en soi comme beaucoup voudraient dire.

J'aurais voulu savoir si vous pouviez nous aiguiller afin de trouver certaines clefs qui aideraient à aller dans ce sens et à renforcer son lien, son amour, et sa perception du Créateur ?
Je sais que c'est un sujet vague et vaste, mais j'ai tellement de mal à appliquer ce concept qui est nouveau pour moi (celui de rechercher la proximité avec Achem), je trouve cette notion tellement fine, que j'ai beaucoup de mal.

Je me dis aussi que j'ai du mal à admirer, idéaliser, rechercher cette presence et à essayer de toujours rattacher aussi ma pensée à hachem, peut être parce que je ne l'Aime pas assez et que je ne me rends pas compte de la grandeur de cette Présence et de la grandeur d'Hachem tout simplement (peut-être que je ne me rends pas compte par exemple de tous les bienfaits qu'il me prodigue, par exemple ?) et donc peut etre que je ne trouve pas la joie dans l'idée de cette proximité avec hachem, parce que je ne sais pas ce que je perds.

Donc auriez-vous des conseils, ou meme des sfarim (hebreux ou francais, mais une preference pour le francais etant donné que ce sont des notions fines, après je ne me fais pas d'illusion je sais que la littérature francophone est limitéé, donc si vous connaissez des livres en hebreu sur le sujet dites-le moi, je lis aussi en hebreu) capables d'aider une personne en quête d'approfondissement du lien avec hachem, en quête du renforcement de son amour pour hachem , ce qui me permettrait de rechercher cette presence et en quelque sorte de la chérir... Je ne sais pas si j'ai été tres clair, c'est une question que je qualifierais presque de l'ordre du sentimental, j'ai beaucoup de mal à l'exprimer...

Merci à vous
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Il m'est difficile de donner un conseil de lecture, car ça ne dépendra pas que du livre, mais aussi du lecteur.
(Chaque livre peut avoir un impact différent sur différents lecteurs.)

Si vous n'arrivez pas à aimer D.ieu, tentez avant tout de Le découvrir plus conséquemment, car il est improbable d'aimer sans connaître.
ça l'est d'autant plus qu'il ne s'agît pas d'une personne physique, mais de D.ieu qui ne nous est perceptible qu'au travers de ses actions et sa Torah.

Si ce que vous en connaissez de par la nature et le monde ne suffit pas à susciter en vous ce sentiment, je pense que l'étude de la Torah et du Talmud est certainement une voie royale pour arriver à aimer D.ieu.
cheelnaute
Messages: 277
Mais on entends toujours ce tirouts mais pourriez vous m'expliquer pourquoi la torah permet cette proximité ? Étudier la volonté et la pensée de Hachem si à la base nous ne sommes pas attaché à lui, ne nous aidera à pas à l'aimer et ce ne sera pas une source de nahat non plus d'étudier sa volonté et sa pensée si l'on est pas attaché à lui a la base non?
cheelnaute
Messages: 277
Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
je pense que l'étude de la Torah et du Talmud est certainement une voie royale pour arriver à aimer D.ieu.


Pourriez-vous détailler ce point ? Je l'entends souvent mais encore une fois j'ai l'impression que le fait d'étudier la pensée et la volonté de D' n'aide en rien si l'on est pas déjà attaché, amoureux, et admiratif de Lui ...
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Je sais que c'est toujours cité en tant que réponse (et pourtant non compris), voilà pourquoi je vous avais déjà répondu à votre question par prévision; je vous écrivais, je me cite:
car il est improbable d'aimer sans connaître

Que peut-on aimer de quelqu'un qu'on ne rencontre pas physiquement, avec qui on n'a jamais eu de discussion, dont on n'a jamais vu la photo, dont on n'a aucune description physique, dont on ne connait pas le timbre de la voix, etc...?
Forcément, c'est en découvrant sa pensée, en lisant son livre.

Voilà pourquoi je vous conseille la lecture des livres supposés refléter la pensée de D.ieu, comme le Tanakh, le Talmud et le Midrash. Surtout dans les textes Agadiques (qui se trouvent dans le Midrash et dans certaines pages du Talmud).
cheelnaute
Messages: 277
Cet là qu'au niveau de la logique je ne vous suis pas forcément : comment en étudiant sa pensée et sa volonté, sur des choses qui ne sont même pas forcément significatives ( qui paye quand on encorne le boeuf de son prochain, ou est ce qu'on doit faire 1 ou 2 jours de yom tov ) et pas toujours logiques ( mais que l'on doit réaliser car l'on sait pertinemment pour X ou y raison que sa volonté est la seule chose importante ici bas ) l'on peut trouver un amour ?
Si j'écoute un homme leavdil me raconter des heures ce qu'il pense sur bon nombre de sujets, divers et variés, sans que je trouve de logique toujours à ses propos, ne m'amènera pas forcément à l'aimer je pense... en quoi est ce différent avec hachem ?

Si vous maviez donné à la limite la svara comme quoi on n'aime en quelque sorte que ce pour quoi et pouf qui on s'investi, je suis à la limite plus sensible à cela ( Plus l'on s'investi pour une personne et plus on l'aime, d'où l'importance du amal par exemple ), mais par contre l'argument du " étudie sa pensée et l'amour viendra ", sur le principe j'ai du mal à comprendre, du moins quand l'on m'enonce l'idée.
cheelnaute
Messages: 277
Je dirais même plus que ça rav, si l'on compare à une relation humaine toute proportion gardée, pour parvenir à l'intérêt et susciter l'intérêt du récit de la " volonté " et de la " pensée " d'une personne, il faut justement par un autre moyen avoir accèdé à l'amour et à l'admiration pour cette personne, et ce n'est que maintenant que écouter ce qu'il pense, dis ou a dis par le passé revêt toute son importance, et ce n'est qu'à ce moment là que je ne veux pas perdre une miette de tout ce qui se rapporte à lui... c'est juste pour essayer de comprendre l'argument que je vous dis ca.

Merci à vous
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Je réponds brièvement à vos deux messages, si c'est insuffisant, veuillez préciser.

Citation:
comment en étudiant sa pensée et sa volonté, sur des choses qui ne sont même pas forcément significatives ( qui paye quand on encorne le boeuf de son prochain... ) et pas toujours logiques ...l'on peut trouver un amour ?

Si j'écoute un homme leavdil me raconter ... ce qu'il pense sur bon nombre de sujets, ... sans que je trouve de logique toujours à ses propos, ne m'amènera pas forcément à l'aimer je pense... en quoi est ce différent avec hachem ?


Oui, quand je disais que l'on peut arriver à aimer quelqu'un en lisant son livre, je voulais dire en le lisant ET le comprenant.
Si vous lisez un livre en italien sans comprendre la langue, bien sûr, vous n'allez ni connaître, ni aimer l'auteur.

Si vous ne comprenez pas ou pas assez la Torah, vous aurez du mal à parvenir à Ahavat Hashem, c'est un fléau, beaucoup s'imaginent qu'étudier la Torah consiste à lire sa Gmara (de préférence en se balançant de manière rythmée et accompagnée d'une mélodie particulière) et à "accepter" ce qui y est écrit sans l'analyser par son sens critique.
Lorsque vous étudiez et voyez quelque chose d'incompréhensible, d'immoral, d'anormal, d'étrange, etc. ne l'acceptez pas comme définitif.
Il est plus que probable que vous ayez un FAUX pshat ou que vous n'ayez pas compris le sujet convenablement, ou alors qu'il vous manque des données...

Aussi, lorsque vous lisez que celui dont l'animal a endommagé le jardin (ou l'animal) du voisin doit payer tant et tant etc., il faut en tirer la leçon de morale qui s'y trouve, développer le sentiment de responsabilité à égard d'autrui en toute circonstance (même si je peux me penser innocent; "ce n'est pas moi, c'est ma vache..."), considérer l'application de la justice de manière systématique, tous égaux devant le droit.

Ces leçons s'appliquent dans la vie de tous les jours sous d'autres formes que celles d'un bovin, savoir reconnaître sa responsabilité lorsqu'on est en tort, être juste avec ses enfants ou ses élèves à l'école et encore des tas de choses et des tas de sentiments et midot qui vont construire la personnalité de l'étudiant en Talmud qui sait appréhender son livre convenablement.
cheelnaute
Messages: 277
Bonjour.
Je rebondis sur vos dires " Il faut en tirer la leçon de morale qui s'y trouve, développer le sentiment de responsabilité à égard d'autrui en toute circonstance".
Si je vous suis je doit saisir la morale qui découle de la parole d'Hachem par exemple, pour être sensibilisé à sa grandeur et ainsi me lier à lui et à ce qu'Il véhicule ?

D'accord mais que faire quand d'apparence rien ne ressort de la sougya pour réussir à faire ce travail de sensibilisation ?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
D'accord mais que faire quand d'apparence rien ne ressort de la sougya pour réussir à faire ce travail de sensibilisation ?

Que faut-il faire? Mais continuer à lire!

Je ne vous dis pas que vous pourrez extraire une idée moussarique identifiable en tant que telle de chaque ligne de Gmara, il faut parcourir les traités talmudiques...

Si vous restez sur une souguia durant deux semaines et espérez y trouver tous les jours de nouveaux aspects moussariques, vous allez être déçu.

Les notions moussariques les plus évidentes apparaissent surtout dans les passages Agadiques (la partie midrash de la gmara), il faut les lire...
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