On m’a fait remarquer que ce que j’ai écrit plus haut était un ‘hidoush qui nécessiterait l’aval d’un Dayan reconnu.
Je tiens avant tout à préciser à nouveau qu’il ne s’agit pas d’autoriser Lekhat’hila de donner la main à sa femme qui accouche, mais uniquement en cas de grand besoin, c-à-d qu’elle se sent paniquée et ressent le besoin d’être rassurée par son mari uniquement, et en lui tenant la main uniquement (=des paroles rassurantes ne lui suffisent pas).
Je ne dis pas que c’est le cas de toutes les femmes qui accouchent, certaines peuvent parfaitement s’en passer.
Pour elles, c’est interdit.
Mais une femme qui en éprouve le besoin et dont la main de sa mère (ou d’une amie…) ne fait pas l’affaire et que le lui refuser lui ajouterait à la pression morale liée à son état de stress, c’est différent.
Et bien entendu, comme mentionné plus haut, s’il est possible de la rassurer tout en ayant un gant, il faudra le mettre.
Ou si l’on peut la rassurer par la seule parole, sans contact, il sera interdit de prendre sa main.
Tout ceci est évident mais je le répète car ça pourrait ne pas être évident pour certains.
Mais lorsque ces « conditions » sont remplies, c-à-d lorsqu’il y a un réel besoin, c’est toléré.
Je me base essentiellement sur le Shakh (op cit) et sur d’autres arguments halakhique liés à la réalité de la situation.
Mais comme on me demande une référence écrite d’un Dayan reconnu, j’indiquerais le Rav Shlomo Dikhovsky (Av Beit Din Harabbani Hagadol de Jérusalem) dans Lev Shoméa Lishlomo (tome 2 , §44, 4, p.208) qui l’écrit très explicitement.
[Il rapporte lui-même un Rav Elharar qui s’est opposé à son Psak, mais il repousse ses arguments].
Pour terminer, j’indique encore que je sais que certains rabbanim s’opposeront à cette position (qui est pourtant celle de Rav Dikhovsky et d’autres dayanim), mais je ne fais que dire ce qui me semble être la halakha et à chacun d’être clairvoyant : si vous avez l’impression que c’est une Pirtsa dans la Halakha, ne le faites pas (c'est qu'il est possible que votre cas ne soit pas concerné), ou renseignez-vous un peu mieux.
Pour l’instant, je n’ai rencontré personne d’opposé à cette position qui ait pu se montrer convaincant dans son opposition.
Il y en aura qui dirons « Non ! » ou « c’est sûr que c’est Assour ! », mais sans justification halakhique qui tienne la route.
D’autres, plus conséquents, prétendent que l’on se doit d’être ‘hoshesh la position du Troumat Hadeshen (op cit) (ou d’un autre possek), mais cela dénote d’une incohérence puisqu’ils sont amenés eux-mêmes par ailleurs à reconnaitre que l’on ne peut pas imposer ce ‘Hashash.
Bref, c’est surtout des oppositions « par principe ».
Je n'impose pas ce Psak, je ne dis pas קבלו דעתי.
Que chacun suive son Rav, je ne fais qu'indiquer ce qui me semble être la Halakha, que ceux qui pensent que je m'égare n'en tiennent pas compte.
Pour ma part, je me sais en bonne compagnie.