C’est en effet un Minhag fondé, les mots du Tour (o’’h §124 –au nom de son père le Rosh) le laissent entendre assez clairement.
Ces mots sont aussi dans le Shoul’han Aroukh (O’’H §124, 5), voir aussi Shout Harosh (IV, 19).
Mais il y a des A’haronim qui se demandent si cela ne constitue pas une interruption dans la Brakha, c’est pourquoi, lorsqu’on s’acquitte on ne le dit pas.
Voir Dagoul Merevava (§124) qui se base sur le Maguen Avraham (§124).
Voir aussi Dvar Shmouel (§295).
Le 'Hida dans Birkei Yossef (§213, 3) cite le Shoshanim Ledavid qui s’oppose à cette idée, selon lui, on peut et l’on doit répondre Baroukh Hou Oubaroukh Shemo dans tous les cas.
Cependant, le ‘Hida lui-même (Shout Yossef Omets §70, 3) se souciant de l’opinion du Dvar Shmouel, préconise de ne pas dire Baroukh Hou Oubaroukh Shemo lorsqu’on s’acquitte, toutefois, il souligne que le Minhag est de le dire même dans ces situations.
Mais il y a des sources encore plus explicites, surtout dans les Sfarim de Rabbi Shalom Messas qui insistait sur ce minhag, voir :
Shemesh Oumaguen (II, O’’H, §34-37)
Shemesh Oumaguen (III, O’’H, §33, 1, §54, 5, §55, 9, §63, 9)
Shemesh Oumaguen (IV, O’’H, §14, §18, 11, §27, §49, 3)
Il y a pourtant, même chez les marocains, des opinions différentes, comme Rabbi Refael Baroukh Tolédano dans son Kitsour (ancienne éd. Tome 1, p.108, Dinei Ha’hazara, 4), mais Rav Tolédano avait beaucoup d’influences ashkenazes dans ses Psakim et Hashkafot, à l’inverse des Messas.
Dans le monde ashkenaze, Baroukh Hou Oubaroukh Shemo est un Hefsek et chez les lituaniens, on ne cherche pas spécialement à le dire si le 'hazan continue sa brakha et que l'on en manque une partie, car même si l'on ne cherche pas à s'en acquitter, resterait le problème du Amen Yetoma.
Voir Maassei rav (§43), Tossefet Maassei rav (§14) et Halikhot Hagra Ouminhagav (§92).
Je mentionne aussi une idée citée par le rav Epstein dans son Baroukh Sheamar sur les Tfilot (p.114) au nom d'anciens rabbanim qui évitaient de répondre Baroukh Hou Oubaroukh Shemo car les disciples de Shabtaï Tsvi insistaient beaucoup sur ce minhag en soulignant que les mots ברוך הוא ברוך שמו
correspondent par isopséphie à שבתי צבי
(=814).
c'est bien entendu fort discutable, bien qu'il soit vrai que le calcul corresponde, mais on peut tout imaginer avec la Guematria, car שבתי צבי correspond aussi à משיח האמתי et s'il fallait "croire" la Guematria, celle-ci serait autrement plus compromettante que ברוך הוא ברוך שמו.
De plus, en cherchant un peu, שבתי צבי correspond aussi à רוח שקר , donc...
Cependant, même en imaginant une volonté de se démarquer des sabbatéistes, il aurait suffit de le dire convenablement, avec le vav:
ברוך הוא וברוך שמו
(ce qui fait 820)