Bonjour,
_Et si Charlemagne était le messie ?
Cela ferait un scoop, de quoi vendre du papier et de l'audience. Par ailleurs il me semble que l'on peut entendre qu'il y a, si ce n'est du Mashia, du moins du messianique en toute souveraineté politique (royauté si vous préférez), y compris chez les nations ; des fragments, des poussières, des virtualités.
Point de vue général, il me semble qu'il y a une limite à ce qui peut se dire du Mashia avant sa venue en ce sens que le Mashia est celui seul qui peut énoncer sur lui même une chose que nul ne peut dire avant sa venue (pas même lui) : son nom propre.
Il me semble que c'est une très sérieuse limite, en reformulant différemment je dirai qu'avant sa venue ce qui s'en peut savoir est du registre des fonctions et non de l'être.
Mashia : qui remplira ou permettra l'accomplissement de telle ou telle fonction, voir Rambam pour les précisions. Ici il s'agit surtout du « quoi », du « comment ».
Le « qui » du Mashia est il entièrement dans ce « quoi » et ce « comment » ? Pas sur.
Question :
Le Mashia s'attend il lui même ? Autre, il y a une nuance, le Mashia attend il le Mashia ?
Celui qui attend ne sera t il pas pour lui même un « lui autre » dès l'instant ou il se révèlera Mashia à lui même? Ce « lui autre » ne sera t il pas alors vraiment « lui même » ?
Il n'est pas impossible que soient inclues dans « mashia » quelques délicates questions d'identité, d'où que le noyau, le coeur des problèmes, ne relève pas tant de subtilités théologiques que de clarifications généalogiques ou si vous préférez familiales.
Dit autrement, ce qui me semble faire problème pour une vision juive (dont je ne suis pas spécialiste) ce n'est pas tant la personne du Christ que la persistance sous (dans, avec etc) les élaborations théologiques chrétiennes du noyau fondamental de l'empire romain : la famille romaine. Dans cette famille l'élément problématique du point de vue juif est le père, le « pater » romain n'est pas le « av » hébreu. Le « pater » est un « potere », un pouvoir, une puissance. En soi, dans son principe, ce pouvoir est sans limite, il ne rencontre jamais que des objets de jouissance, pour sa jouissance.
Dans les faits, un « pater » romain se heurte à d'autres « pater » romains, la guerre de Rome est la guerre des pères contre les pères pour jouir du monde. Le vainqueur de cette guerre est toujours « un petit père des peuples » ou « petit père » désigne un grand ogre (des appétits sans limite) et « peuples », le repas , consommable selon des formes diverses.
Autre chose.
Il est question ci dessus du Christianisme et de l'Islam. Considérons que du point de vue juif il s'agit de deux mâchoires d'un même piège, étant donné les dimensions du système je n'ai pas la prétention d'en démonter tous les rouages, je propose simplement des formulations forcément lacunaires, très lacunaires.
Christianisme : la table rase. Le christianisme avance en arrachant ses racines, d'où en sa version économique son incroyable capacité à gérer la catastrophe, la « crise » n'est jamais un dysfonctionnement mais l'élément moteur du système, sa pile nucléaire. Le christianisme n'a pas de passé, si ce n'est celui dont il s'agit pour lui de se libérer, de se défaire. Se défaire du passé est tout le présent du christianisme qui n'est donc jamais présent qu'à ce passé dont il doit se défaire, l'ancien et le nouveau sont logés à la même enseigne : testaments. Testaments sans héritage et sans héritier, en fait un monde sans histoire d'où que l'avenir devrait un jour y « tomber du ciel ». Un « pur » avenir.
Islam : la table pleine. L'Islam n'a que du passé. De l'authentique a eu lieu, en regard duquel il n'y a d'autre avenir que de ressassement ou de restauration ; d'autre possibilité que de s'y soumettre ou le trahir. Dans la série généalogique, Ismaël est en regard d'Isaac, soit à distance d'un degrés eu égard à Abraham. Entendu ainsi Ismaël est plus « archaïque » qu' Esav, sa proposition est plus proche de la conception classique d'un age d'or et de son retour cyclique que ne l'est le « modernisme d' Esav.
Beaucoup plus proche aussi du système de verrouillage égyptien. Chez Esav l'empereur a un devenir « dieu », chez Ismael « dieu » est le pharaon. Le « pur » est passé.
Pour revenir au pères l'on peut dire que le père version Esav est astreint à devenir un dieu, quand au père version Ismaël il est astreint à demeurer un dieu.
Et à la table juive, l'on trouve quoi, qui, comment ?
La table est mise, avec une place pour un convive particulier, le Mashia.
C'est à dire ?
Un restaurateur. Reconstruction de la maison, rétablissement des équilibres, rassemblement des convives, rétablissement des généalogies souveraines,... re, re, re...
De ce côté là c'est clair, il est quasi « musulman » !
Un novateur. Pas un vraiment comme lui avant lui. Même de la Thora il en sort une toute neuve...sans pourrir l'ancienne !
De ce côté là c'est tout aussi clair il est quasi « chrétien » !
Donc c'est un « quasi »... Or, un « quasi » l'on ne voit pas bien ce que c'est ; si ce n'est que c'est ce que l'on ne voit pas bien.
De là que le mieux est probablement d'aller voir ailleurs, d'où retour à la case « père ».
C'est qui un père juif ? Pas un dieu, ni au passé, ni au présent, ni au futur ; désolé pour le fils ou plutôt tant mieux. Côté juif la place « Dieu » est prise, y compris lorsqu'elle semble vide. Alors certes, un père juif est donc moins flamboyant qu'un dieu, mais aussi il donne moins le tournis. C'est un simple quelqu'un, untel, où comme qui dirait un gusman basique...
C'est un type peut être un peu rustique mais qui a renoncé à être un dieu. Comment ? En négociant avec un Dieu. Au début seul avec son Dieu à lui en lui, autrement dit avec ce qu'il y a de plus coriace en matière de dieu. La négociation n'était pas facile, le Dieu du dedans n'est tout de même pas un enfant de choeur et donc le père en question à fait venir sa femme en son nom pour l'aider à négocier.
Bien vu, même pour un dieu c'est toujours plus difficile de négocier avec une femme. Ceci dit le Dieu en question étant particulièrement costaud, il a fallut faire venir aussi les enfants à la table des négociations, aussi les neveux, les cousins, bref la famille et bientôt la tribu, les tribus, et tout un peuple et...tous les peuples. Tous les peuples ! Au départ une affaire de famille et aujourd'hui tout le monde s'en mêle et s'emmêle.
L'embrouille identitaire puissance au cube de cube.
_"Sanglant" oui. Mais toujours en un seul sens.
Pas si simple, la haine de soi (soi n'étant jamais assez un dieu pour soi) est un puissant ressort de l'empire Romain. Les chrétiens n'ont pas seulement massacré des juifs mais aussi des chrétiens, des indiens, des noirs, des belges, des auvergnats, des ceci des cela et le tout en bonne quantité. L'empire c'est la guerre dedans et dehors, si tant est que l'on puisse alors parler d'un dehors.
Et en fait de massacres, pas seulement les chrétiens sont actifs mais aussi les ceci et les cela entre eux, il y eu même des époques où les juifs n'étaient pas les derniers à s'étriper en famille.
_Comme les chrétiens, les musulmans croient en une deuxième venue de Jésus (Issa).
Et alors, il y a aussi des gens qui croient aux extra terrestres, à l'oignon cosmique, à l'économie de marché, aux horoscopes, au hasard, à la mouche inter galactique...