Citation:
Suis je en porte à faux avec la halakha si ... en journée?
Dans une pièce sombre, non.
Voyez
Shoul'han Aroukh (O"H §240, 11).
Le
Kaf Ha'haim (sk.79 et 80) mentionne le Arizal pour qui l'obscurité de la pièce ne saurait suffire à "annuler" le caractère diurne du moment, cela restera donc strictement prohibé.
Cependant, cet avis ne reflète que celui du
Zohar (I, 49b) qui l'interdit clairement, sans distinguer en fonction de l'absence de luminosité.
Toutefois, la position du
Zohar est elle-même difficile à cerner avec certitude dans la mesure où il semble se contredire un peu sur ce point.
En effet, de la lecture du
Zohar (I, 140b) je comprends qu'il ne s'agît plus d'un Issour, mais plutôt d'une Midat 'Hassidout. Il serait certes préférable d'éviter, mais il n'y est plus mention d'interdit strict (tel qu'énoncé plus haut
daf 49b).
Un troisième texte du
Zohar (III, 225b) laisse entendre une nouvelle fois qu'il ne s’agirait que d'une mesure de piété pratiquée par les Sages, mais pas qu'il soit question d'interdit halakhique.
De toute manière, même si le Zohar affirmait l'interdit de manière constante et indiscutable, cela ne nous engagerait pas encore au niveau halakhique, puisqu'il serait en contradiction avec le Talmud et les Poskim, comme le
Shoul'han Aroukh (op cit).
De plus, certains passages talmudiques semblent prouver la position du
Rav Karo (et des Poskim) à l'encontre de celle du
Arizal.
Voyez par exemple
Ktouvot (65a) et
Sanhedrin (22a).
J'ajouterais enfin, que même chez les Kabbalistes, l'opinion du
Arizal n'est pas systématiquement suivie, comme vous le constaterez à la lecture du
Shout Torah Lishma (§69) -voyez aussi le
Menorat Hamaor (Ner 3, Klal 6, 'helek 5, §3, 5).
Il y a aussi un responsum de
Rabbi Yossef Messas dans son
Shout Mayim 'Hayim (I, §97) qui considère qu'on ne peut pas l'interdire catégoriquement -même lorsque la pièce n'est pas vraiment dans l'obscurité.
Il conseille d'éviter dans la mesure du possible, mais ne voit pas en cela un réel péché.
Quelques uns de ses arguments sont
-comme souvent lorsqu'il est innovant- très discutables, mais -pour ma part, je considère qu'il y a encore d'autres éléments qui peuvent s'ajouter pour se montrer plus souple de nos jours sur ce point.
Pour conclure, je dirais que -même si la pièce n'était pas plongée dans la pénombre, vous n'avez pas été en infraction, mais qu'il convient tout de même de tenir compte de l'idée de Tsniout soutenue par les Sages (Cf.
Nida 17a) et de préférer éviter à l'avenir (en tentant d'assombrir autant que faire se peut la chambre).
Quoi qu'il en soit, en cas de "besoin" et de volonté de la part des concernés, le
Rav messas l'autorise si ce n'est pas systématique mais seulement occasionnel.