Citation:
La Guemara dit (Yoma 86b)
"גדולה תשובה שדוחה לא תעשה שבתורה"
Cad qu'il n'y a pas le issour de ma'hzir grouchato.
Si c'est tellement dérangeant aux yeux de la Torah qu'un homme revienne auprès de sa première femme, et qu'il ne peut pas se 'racheter' auprès d'elle, pourquoi auprès d'Hachem est-ce différent ?
De plus, par quel 'mécanisme' cela fonctionne-t-il ?
Est-ce grâce au principe de
'עשה דוחה לא תעשה'?
Dans un tel cas, on aurait alors à rentrer dans les avis des Richonim si la Techouva a la définition de Mitsva, car auquel cas, la fin ne justifierait pas les moyens à priori. À moins que l'on considère la Techouva comme étant une chose qui donnerait une explication pour ne même pas prendre compte de ce 'retour' après avoir 'épousé' la avera. Dans ce cas, l'enseignement de Rabbi Yohanan perd un peu de son sens, car cela voudrait juste dire que ce n'est pas le même contexte.
En bref, j'aimerai avoir plus d'éclaircissement sur ce maamar de la Guemara.
La Gmara dit :
אמר רבי יוחנן: גדולה תשובה שדוחה את לא תעשה שבתורה, שנאמר: ״לאמר הן ישלח איש את אשתו והלכה מאתו והיתה לאיש אחר הישוב אליה עוד הלא חנוף תחנף הארץ ההיא ואת זנית רעים רבים ושוב אלי נאם ה׳״.
Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un Droush.
C-à-d que selon le Pshat il n’y a là aucun Lo Taassé et rien à voir avec Ma’hzir Groushato.
C’est une comparaison Moussarique pour indiquer la puissance de la Tshouva, qui signifie que malgré l’interdit de Ma’hzir Groushato
(interdit d’épouser la femme de laquelle on a divorcé, si suite au divorce elle a épousé autrui, duquel elle aurait été ultérieurement « halakhiquement libérée » -par divorce ou décès), la Tshouva est possible.
Il faut comprendre que si Ma’hzir Groushato est interdit, c’est qu’on considère que cette « parenthèse » ne peut pas être considérée nulle et non avenue, elle reste inscrite en elle
(puisque cette femme était avant cela déjà mariée à CET homme).
On aurait pu se dire qu’il en irait de même avec le péché et pour celui qui trahit D.ieu, même s’il revient à D.ieu ensuite, on devrait se dire que cette parenthèse ne peut pas ainsi disparaitre, elle laisse des traces, inscrites en lui.
Et pourtant, la Tshouva (sincère) efface réellement toute trace !
Voilà en quoi « Gdola Tshouva ».
Mais l’idée du Di’houy Lo Taassé n’est qu’une formule, une façon de présenter la chose de manière plus percutante.
Les rabbins avaient le sens de la formule.
Ainsi, il n’y a pas lieu de se demander si c’est en vertu de Essé Do’hé Lo Taassé et comment faire si l’on estime que ce n’est pas une des Mitsvot positives etc.
[D’ailleurs, même en considérant la Tshouva comme une Mitsva positive, si l’on pouvait appliquer dans ce cadre la règle de Essé Do’hé Lo Taassé, il n’y aurait plus de de justification à ce que « Gdola Tshouva ».
En effet, il n’y aurait rien de surprenant qu’un Essé repousse un Lo Taassé, c’est assez classique. Et si l’idée se résumait à dire que la Tshouva était effectivement une mitsva positive, il aurait suffi de le dire sans mettre en scène une situation de Essé do’hé Lo Taassé.]