Citation:
Si on est en train d'étudier la guémarra, est-on dispensés pendant ce temps de se "coller" à Hachem par la dvékoute en pensant à Lui et à Ses bontés ? Parce qu'il est difficile de penser à ça au milieu du daf.
J'ai échangé à ce sujet avec un ami qui soutient que sans cette pensée de dvékoute, le limoud n'est pas léchèm chamayim et ne vaut rien.
Pouvez-vous nous éclairer sur la question ?
Je suis plutôt d’accord avec vous mais je dirais que vous avez tous les deux raison, celui qui dissocie son limoud de D.ieu est dans l’erreur, cependant entretenir une « pensée de Dveikout » pendant qu’on est en train de déchiffrer sa gmara est aussi une erreur.
Il faut que notre attitude globale soit dans une volonté de se rapprocher de D.ieu (c’est là le but du Limoud), mais pas qu’il faille se répéter constamment « leshem Yi’houd… » entre chaque ligne de Gmara, sinon, on n’étudie pas réellement, on « lit ».
R. Moshé Ginzburg dans son
Kountras Taout Haolam (Zikaron Bassefer, Lodz 1932, p.11, §74) cite le
Or Haganouz qui dit que celui qui prie ou étudie sans que sa pensée soit « collée » à D.ieu, désobéit/se rebelle contre D.ieu (ומי שעוסק בתורה ותפלה ואין מחשבתו דבוקה בהשי"ת הוא ממרה נגד השי"ת).
Rav Aharon Yehoshoua Zuker disait que l’on voit de
Rashi (Brakhot 11b sv. Haarev na) un ‘hidoush qu’il convient d’étudier la Torah «
Mitokh Ahavat Hashem ».
Rav Zuker (Tiféret Avot p.74) semble vouloir dire qu’il faudrait penser à Ahavat Hashem pendant l’étude. (Du
Rashi on comprend plutôt qu’il s’agirait d’être amené à étudier la Torah Mitokh Ahavat hatorah…)
Mais le
‘Hazon Ish (Ouvdot Mimaran Ha’hazon ish §168) disait que la Dveikout est une bonne chose mais qu’elle dérange l’étude.
Et le
Nefesh Ha’haïm (IV,§10) écrit lui aussi que pendant le Limoud il ne faut pas penser à la Dveikout, car l’approfondissement des paroles de la Torah est en soi une Dveikout.