Citation:
J’ai entendu que la différence entre le gan Eden et le guehinam est ke hout hasseara, pouvez vous me donnée la référence de cette affirmation et une explication merci pour votre aide
Cette expression ne se retrouve pas dans ‘Hazal à ma connaissance, c’est chez les Baalei Moussar qu’on la lit : "אין בין גן עדן לגיהנום אלא כחוט השערה" , souvent au nom de ‘Hazal.
Alors qu’au contraire, chez ‘Hazal, nous trouvons dans le
Yalkout Shimoni (Kohélet §976) que le Gan Eden et le Guehinom sont séparés d’un mur d’une épaisseur d’un Téfa’h (~8 à 10 cm), c’est donc bien plus large que l’épaisseur d’un cheveu dont il est question dans l’expression que vous citez.
[même si l’idée est certainement la même, car c'est bien entendu une image pour dire qu’il n’y a que très peu de séparation entre les deux, que l’on peut vite basculer de l’un à l’autre…c’est ainsi que
rav Shakh l’expliquait (cf.
Ma’hshevet Moussar I, p.580).
Ou encore,
Rav Moshé Tsuriel l’explique en disant qu’une infime (ke’hout hasseara) mauvaise pensée lors de l’accomplissement d’une Mitsva peut aussi nous envoyer au Guéhinom, par exemple quelqu’un qui donne une Tsedaka mais pour des intérêts personnels, se faire remarquer, obtenir du Kavod , etc. C’est sévère comme interprétation et ça semble contredit par le Talmud
(Rosh Hashana 4a, Psa’him 8a, Baba Batra 10b), mais il faut savoir la prendre avec recul et intelligence].
On retrouve cette expression aussi dans
‘Hokhma Oumoussar (I, p.209).
Les Baalei Moussar citent souvent cette phrase, comme
R. Yeh’ezkel Lewinstein (au nom du
Alter de Kelm),voyez dans
Or Ye’hezkel (Emouna p.305) (Midot p.243 et 251) (Eloul p.312 et 327) (Darkei Haavoda p.88) et encore de nombreuses autres fois
(NB : il cite toujours Guehinom en premier : אין בין גיהנום לגן עדן אלא כחוט השערה, sauf dans Emouna p.305).
Chez les Baalei Moussar, c'est souvent au nom du
Alter de Kelm.
Chez les ‘hassidim, c'est souvent au nom de
R. Simha Bunem de Peshis’ha.
Je crois que la plus ancienne source est
Rabbi Yossef Guikatila (XIIIème siècle!) qui écrit
"אין בין גן עדן לגיהנום אלא כחוט השערה" dans son
Shaarei Tsedek (Cracovie 1881, daf 5b).